En Allemagne, une « première crise gouvernementale majeure » sur les prix de l'électricité

  • Connaissance des Énergies avec AFP
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Prix de l'électricité

La coalition gouvernementale allemande composée des conservateurs du chancelier Friedrich Merz et des sociaux-démocrates traverse ses premières difficultés après avoir échoué à s'accorder sur une réduction du prix de l'énergie pour les particuliers.

Une mesure mettant finalement de côté les particuliers

Après cinq heures de délibération mercredi soir, les partis de la coalition en place depuis moins de trois mois n'ont pas réussi à se mettre d'accord sur une baisse de la taxe sur l'électricité pour les ménages.

Cette promesse phare de leur programme visait à soulager particuliers et entreprises face aux tarifs encore élevés de l'énergie, après les pics observés dans la foulée de la guerre en Ukraine, dans un pays longtemps très dépendant du gaz russe.

Dans leur accord, les conservateurs de la CDU, leur allié bavarois de la CSU, ainsi que les sociaux démocrates du SPD s'étaient engagés à réduire la taxe sur l'électricité le plus rapidement possible "pour tous".

Finalement, la mesure ne bénéficiera qu'à l'industrie, l'agriculture et la sylviculture, négligeant les artisans et les particuliers.

Problème de financement

Le chancelier Friedrich Merz (CDU) et le ministre des Finances Lars Klingbeil (SPD) ont justifié cette décision par les contraintes budgétaires, suscitant de nombreuses critiques au sein même de leur camp politique.

"La première crise gouvernementale majeure a éclaté avec une rapidité surprenante, et pour des sommes étonnamment modestes", constate l'hebdomadaire die Zeit. "Tenez vos promesses !", avait lancé, en vain, le populaire tabloïd Bild avant les négociations finales.

Le coût de la réduction pour les ménages était estimé à 5,4 milliards d'euros supplémentaires l'an prochain. Le gouvernement n'a pu s'accorder sur les mesures d'économies à réaliser pour financer cette mesure.

Car si Friedrich Merz vient de présenter un ambitieux plan de centaines de milliards d'euros pour moderniser le pays, financé par la dette, ces dépenses se concentreront sur les investissements et ne permettent pas toutes les largesses budgétaires au gouvernement.

Cette première confrontation ravive le spectre des tensions internes qui avaient paralysé la coalition précédente, dirigée par le social-démocrate Olaf Scholz, et mené à son implosion, précipitant la tenue d'élections anticipées en février dernier.

Commentaires

Etienne Leroy
"Donc si je comprends bien, en Allemagne, quand il s’agit de faire des cadeaux fiscaux, on commence par l’industrie lourde et on oublie les ménages ? Bravo. Le grand capital remercie, les classes moyennes trinquent." On nous avait vendu une « rupture » avec le chaos Scholz, une coalition « de la clarté » menée par Merz… et trois mois plus tard, première promesse sociale enterrée. Pour 5 milliards ! Cinq ! À l’échelle allemande, c’est le prix d’un virage à droite sans clignotant. Et pendant ce temps, les prix de l’électricité restent plombés par un système absurde où on a fermé les centrales nucléaires les plus compétitives d’Europe pour les remplacer par du gaz cher, du charbon honteux… et du solaire intermittent en Bavière. Résultat ? L'Allemagne produit cher, consomme cher, et subventionne les uns en laissant les autres sur le quai. Le discours est connu : priorité à la compétitivité, à la modernisation, à la transition. Mais quand l’effort est demandé, ce sont toujours les mêmes qui payent. Toujours les mêmes qui « peuvent attendre un peu ». Eh bien non. L’acceptabilité de la transition, ça commence par la justice dans les choix. Quand on ne tient pas ses promesses sociales au bout de trois mois, on ne gouverne pas. On gère une faillite politique en différé.
Marfaing Francois
« L'Allemagne produit cher, consomme cher, et subventionne les uns en laissant les autres sur le quai. » Oui l’Allemagne aurait pu faire le choix de garder ses anciens réacteurs. Mais c’est du passé ! Que disent les gens du terrain : Henri Proglio : L’EPR est un engin beaucoup trop compliqué quasi inconstructible ! Il faut revoir la conception de l’EPR, le design est trop complexe. Repenser complétement le design, ça va nous prendre 10 à 12 ans ! L’EPR de Flamanville est une catastrophe. » Joe Kaeser, président du conseil de surveillance de Siemens Energy après 15 ans à la tête du groupe Siemens : « L’énergie n’a pas besoin d’idéologie mais de la sincérité ! L’énergie se définit par un triangle à trois sommets : durable, payable, fiable. » « La réalité est qu’Il n’existe aucune centrale nucléaire dans le monde qui se justifie économiquement ! » (Déchets, assurance, démantèlement,…) « Les projets nucléaires actuels dans d'autres pays montrent qu'ils sont souvent deux fois plus chers que prévu et coûtent des dizaines de milliards de dollars ». Markus Krebber, président de RWE. Le patron d'Eon n'a « pas du tout envie » de suivre le plan Merz sur le nucléaire Le chef de la CDU a évoqué un moratoire sur le démantèlement des centrales nucléaires. Le patron d'Eon Birnbaum n'y croit guère. Aujourd’hui : Le coût de production de l’électricité en Allemagne varie selon les sources d'énergie: Éolien terrestre: environ 40-70 €/MWh Éolien offshore: environ 60-90 €/MWh Solaire photovoltaïque: environ 40-80 €/MWh Biomasse: environ 80-120 €/MWh Gaz naturel: environ 70-100 €/MWh Lignite/charbon: environ 60-85 €/MWh Nucléaire (avant fermeture): environ 50-90 €/MWh En tant que spécialiste vous savez certainement que solaire et éolien sont complémentaires. En 2024, en Allemagne, l’absence de vent et de soleil a duré 6 jours du 2 au 7 novembre 2024, soit 100-150 heures annuelles. Cela représente 1,6% de l’année. Dans ce cas l’Allemagne peut se permettre de payer un prix de MWh élevé pour ces 6 jours sans entamer sa performance économique. Une étude récente de l'Institut Fraunhofer, août 2024, pour les systèmes énergétiques solaires (ISE) sur les coûts de production d'électricité de différentes centrales prouve que les installations photovoltaïques, même combinées à des batteries de stockage, produisent désormais de l'électricité à un coût nettement inférieur à celui des centrales à charbon ou à gaz. Le coût de la production nucléaire française est à : 60,7 euros/MWh sur la période 2026-2030 quand le nouveau nucléaire (EPR) se situe à environ 100 à 120 €/MWh. Quand ça marche ! Qui sera le plus compétitif dans le futur !
RAVON
La présentation de vos chiffres est biaisée. Elle oublie juste le facteur de charge et le taux de foisonnement de l'éolien ou du solaire. Vous oubliez aussi le bilan carbone du mix que vous proposez. 65 GW de puissance éolienne répartis dans toute l'Europe foisonnent entre 11 et 15%. Il n'y a pas tout le temps du vent quelque part. On doit financer un suréquipement éolien pour y faire face et des cycles combinés pour avoir du pilotable à coté. Si vous en doutez visitez Electricty map.org. Regardez le vertueux Danemark en PRODUCTION...( sans l'assistance de la Scandinavie) 83% d'ENR et 134 g de CO2 , regardez ensuite la France. Vous oubliez aussi de préciser que sur l'élect pése des taxes pour financer les ENR. Alors chiche ! Si elles sont si compétitives pourquoi les producteurs ne vendraient ils pas au prix du marché sans le secours de l'assistance publique. Les ENR ont organisés la flambée des prix pour justifier leur nécessité.
Marfaing Francois
Erreur d’analyse, les prix des coûts énergétiques tiennent compte des facteurs de charge bien entendu ! Sinon cela n’a pas de sens ! D’abord je constate que vous semblez plus malin que les hommes qui dirigent depuis des années les entreprises qui produisent de l’électricité. Bravo alors, postulez alors à la direction d’EDF ! La production d’électricité au niveau de nos besoins implique nécessairement des désagréments. Voulez-vous retourner à l’Âge de Pierre ? Moi, non ! Selon votre commentaire les Chinois ont tout faux ! Les investissements dans l'énergie s'élèveront à 3.300 milliards de dollars dans le monde en 2025, un montant record. Près des deux tiers financeront des énergies propres. Et la moitié rien que pour les Chinois ! Le foisonnement est une réalité : dire qu’il y a du vent en Normandie quand il peut en même temps faire beau à Nice est une lapalissade ! En Allemagne une nouvelle génération de parcs énergétiques hybrides combinent l'éolien, le solaire et les batteries en un seul système - et profitent d'une nouvelle loi qui leur permet précisément de le faire. Selon les estimations de l'association allemande de l'industrie solaire (BSW), la capacité de stockage à grande échelle en Allemagne pourrait quintupler d'ici 2026 pour atteindre sept gigawattheures. Aujourd’hui de nombreuses installations solaires ne peuvent pas être contrôlées à distance, c'est-à-dire qu'elles ne peuvent pas être arrêtées lorsqu'elles produisent plus d'électricité que ce qui est consommé à un moment donné. Comme il n'existe actuellement pratiquement aucune possibilité de stockage, l'électricité excédentaire est tout de même injectée dans le réseau. Ce qui aboutit à des prix négatif. Les prix négatifs de l'électricité sont plus fréquents avec l'essor des énergies solaires et éoliennes, ce qui pèse sur le système électrique, mais les pics de production des renouvelables contribuent aussi à réduire la facture des particuliers et des entreprises. Pourquoi la Bavière (moins orientée vers les ENR) refuse-t-elle que l’Allemagne soit divisée en zones électriques? Cela profiterait au Nord leader de l’éolien qui pourrait attirer les industriels gourmands en électricité avec des prix plus attractifs ! Pouvez-vous détailler les taxes sur les énergies renouvelables dont vous parlez ? Je peux si vous le souhaiter vous détailler les taxes sur le nucléaire en commençant par des prêts à taux zéro. Que le consommateur final paye de toute façon ! Et je ne parle même pas des énergies fossiles ! Et puis sur le nucléaire votre silence est assourdissant !
Etienne Leroy
François, tu enchaînes les citations comme un lycéen qui n’a pas fait ses devoirs : du Proglio, du Kaeser, du Krebber… Mais tu mélanges tout, sans logique de système ni rigueur sur les chiffres. Alors remettons un peu d’ordre, avec des faits. 1. Le coût brut des ENR ne veut rien dire sans le facteur de charge. Tu compares des €/MWh entre technologies sans intégrer le facteur de charge : Nucléaire français : 70–80 % - Éolien terrestre: 21 % (Fraunhofer ISE, Janvier 2025) - Solaire : ~11 %. Conclusion ? Une centrale nucléaire produit 4 à 7 fois plus d’électricité utile par MW installé. Donc, pour produire autant qu’un EPR, il faut suréquiper massivement en renouvelables… et construire du backup pilotable pour les 150 jours par an où ils n'assurent rien. 2. Le foisonnement européen est un mythe entretenu par ceux qui ne gèrent pas un réseau. Tu cites les « 6 jours sans vent et soleil » de novembre 2024 comme si c’était marginal. Faux : ces périodes dites de dunkelflaute (absence combinée de vent et de soleil) surviennent plusieurs fois par an. Du 2 au 7 novembre 2024, quasiment toute l’Europe a connu une chute massive de production renouvelable. Sans nucléaire ni hydro, l’Allemagne aurait dû brûler du gaz ou couper le courant. Ce n’est pas de la théorie, c’est le constat de 2024. 3. Les prix négatifs ? Symptomatiques d’un système malade, pas d’un succès. Tu te félicites des « prix négatifs » induits par les pics ENR ? C’est un aveu d’échec : cela veut dire que le système ne sait pas quoi faire de la surproduction. Le réseau subit des pertes, et les prix s’effondrent au lieu de rémunérer intelligemment la production utile. le BNetzA a chiffré les coûts des redispatchings à plusieurs milliards d’euros par an en Allemagne, causés par la congestion et le foisonnement anarchique. 4. Les ENR soi-disant compétitives sont en réalité sous perfusion fiscale. Tu parles de compétitivité des ENR. Alors chiche, retirons les subventions ! L’éolien et le solaire en Allemagne ont coûté plus de 400 milliards d’euros depuis 2000 via la "EEG-Umlage" (Die Welt). Cette taxe a été déguisée dans le budget public depuis 2022, mais les subventions continuent via des feed-in premium ou des contracts for difference. Pendant ce temps, le nucléaire français existant produit à ~60 €/MWh en coût complet (Cour des Comptes). Sans subvention. 5. Tu oublies soigneusement le coût réel du système ENR complet. Selon RTE – Futurs énergétiques 2050, les scénarios 100 % ENR sont les plus chers une fois qu’on intègre : le surdimensionnement nécessaire, le stockage, le renforcement des réseaux, le maintien de centrales pilotables (gaz, hydro). Les scénarios les plus optimaux économiquement et en souveraineté sont ceux avec un socle nucléaire fort. 6. Citer la Chine pour discréditer le nucléaire ? Une blague. La Chine construit plus de renouvelables, certes. Mais elle construit surtout… du nucléaire : 22 réacteurs en construction, plus de 150 en projet (WNA). Car la Chine, elle, a compris que la stabilité et la souveraineté passent par du pilotable bas-carbone. 7. Et enfin, sur la sincérité des patrons d’énergie… Tu cites Proglio, Kaeser, Birnbaum ? Très bien. Tu veux aussi qu’on reparle de Patrick Pouyanné (TotalEnergies) qui pousse à fond pour le gaz fossile tout en parlant de transition ? Les grands patrons ne sont pas neutres. Ils protègent leur portefeuille, pas la stabilité du réseau. Conclusion : les renouvelables sont utiles dans un mix encadré, mais certainement pas comme socle. Celui-ci doit rester nucléaire + hydraulique + réseau robuste. Alors François, avant de t’émerveiller devant les prix instantanés du solaire, demande-toi qui fournit de l’électricité quand le soleil se couche, le vent tombe, et que les usines tournent encore ? Réponse : le nucléaire. Toujours. Sans bruit. Sans subvention.
Du CLARY
A Etienne LEROY : EDF et le gouvernement viennent de conclure un accord sur un prix garanti pour l'électricité nucléaire à partir de la fin de l'ARENH. Ce prix est de 100 €/MWh et fonctionne exactement comme les compléments de rémunération des ENR. Sauf que si le prix de marché de l'électricité dépasse le tarif dit de référence (le prix garanti), les ENR donnent toute la différence à l'Etat, mùais EDF ne lui donnera qu'une partie de cette différence. Dans le même temps, le tarif de référence moyen pondéré du dernier AO de la CRE pour le PV au sol (7ème période, résultats publiés par la CRE le 6 février 2025) est de 79.09 €/MWh. Mais vous continuez de prétendre que l'électricité nucléaire est moins chère que l'électricité PV...
Etienne Leroy
@Du Clary: Tu me tends une perche, alors je vais te répondre clairement. Oui, le prix de référence pour l’électricité nucléaire post-ARENH est de 100 €/MWh. C’est un prix régulé, contractuel, et garanti à long terme. Et tu le compares à quoi ? À un prix moyen pondéré d’appel d’offres photovoltaïque, hors coût système, hors intermittence, hors stockage, hors renforcement réseau, hors pilotage ? Allons. Tu veux comparer une électricité pilotable, massive, disponible 24h/24, avec un kilowattheure solaire produit quand le ciel veut bien ? Très bien. Mais alors fais-le honnêtement : Ajoute les coûts d’équilibrage, de back-up, de stockage, les pertes réseau, les congestions qu’on gère en doublant les lignes THT. Tu verras si ton petit PV reste à 79 €/MWh. Et puis parlons du fameux "complément de rémunération" : Les ENR touchent des subventions en toute saison, quel que soit leur rendement réel, sans aucun signal de marché. Le nucléaire, lui, est soumis au marché, doit amortir ses investissements, payer pour sa sûreté, pour son démantèlement, pour son cycle du combustible, et même bientôt pour sa taxe de recyclage imaginaire. Tu me parles d’un prix de 100 €/MWh comme si c’était une aumône. Mais regarde les fondamentaux : Les ENR n’existent qu’adossées à un socle pilotable (nucléaire ou fossile). Le nucléaire permet aux ENR d’exister. L’inverse est faux. Et enfin, cher Du Clary : Tu compares des prix de production. Moi, je parle de système énergétique. Dans un système, ce n’est pas l’énergie "la moins chère à produire" qui compte, c’est celle qu’on peut garantir quand on en a besoin. Et là, le PV au sol à 79 €/MWh en plein hiver, à 18h, c’est zéro. Juste zéro. Pas cher, mais absent. Donc oui : Le nucléaire reste l’électricité la plus compétitive quand on intègre tout. Ce n’est pas "le prix" qu’il faut comparer, c’est la valeur. Et la valeur du kilowattheure, c’est sa capacité à être là au bon moment. Le reste, c’est du PowerPoint pour ministres décroissants.
Marfaing Francois
Et voilà mon Etienne qui enfourche sa rossinante nucléaire pour se battre contre les moulins à vent ! Il recycle des arguments éculés sans s’apercevoir que le contexte économique et géopolitique n’a plus rien à voir avec celui qui prévalait dans les années 70 ! Quand j’ai dit erreur d’analyse j’aurais pu dire commentaire hors sujet. Qui peut contester les différents facteurs de charge des différentes sources d’énergie ? Personne ! Mais là n’est pas le problème, le problème c’est le coût de MWh qui est déterminant pour une économie ! Alors prenons un exemple. Dans sa dernière évaluation la Cour des Comptes a calculé que l’EPR de Flamanville a couté 23,7 milliards en euros de 2023. Cela fait quoi rapporté au MWh produit ? Oui le nucléaire historique est encore rentable car amorti. Mais quand on doit le remplacer par le nouveau, alors les compteurs s’affolent ! Et il n’y a pas que Proglio pour s’en inquiéter. Parmi ses griefs, la Cour constate qu'EDF a refusé "de manière délibérée et persistante" de lui communiquer des informations "sur la rentabilité et le coût de production prévisionnels" de l'EPR2, comme recommandé dans son rapport de 2020. Nucléaire français : 70–80 % de facteur de charge- C’EST FAUX ! sur les 5 dernières années le facteur de charge réel est de : 2020 : 335,4 TWh 62% 2021 : 360,7 TWh 67 %- 2022 : 279 TWh 52%- 2023 : 320,4 TWh 59% 2024: 361,7 TWh 67%. Seul l’Ukraine fait… ou faisait mieux que la France dans son mix ! D’ailleurs les deniers calculs d’institut sérieux comme le Fraunhofer Institut confirment que le nouveau nucléaire est trop cher ! Et ce ne sont pas les seuls. Mais les français veulent que leur modèle énergétique soit universel sans s’apercevoir que la France est une exception en matière de mix. En 2023, en Chine, la production d’énergie nucléaire a augmenté de 2,8 % et a continué à assurer une part stable de 4,9 % de la production totale d’électricité, légèrement inférieure au 5 % de 2022. Alors que l’augmentation de la capacité nucléaire était d’1 GW, celle de la capacité solaire a représenté plus de 200 GW à elle seule. Les énergies renouvelables hors hydraulique ont fourni 17,6 % de la production nationale brute d’électricité. Aux Etats-Unis, la production nucléaire a enregistré une légère hausse (+0.9 %), pour atteindre 775 TWh. La part du nucléaire dans la production d’électricité a ainsi augmenté de 0,4 points, s’établissant à 18,6 %. Le parc nucléaire américain reste le plus important au monde, avec 94 réacteurs en service, et l’un des plus vieux. A ces coûts il faut ajouter les coûts d’exploitation et le carburant. A quel prix l’uranium pour les 60 prochaines années. Les stocks terrestres sont-ils suffisants pour les 60 prochaines années. Certains en doutent ! Je ne vois pas où je me félicite des prix négatifs. C’est une catastrophe économique de perdre de l’énergie que l’on pourrait stocker pour la revendre en période de besoin comme on sait le faire avec les STEP. Le vieillissement du parc nucléaire français reste une préoccupation pour la fiabilité de la fourniture d’électricité au pays. D’ailleurs, la perte de la fiabilité du nucléaire français en 2022 a poussé les allemands à accélérer leur développement dans les énergies renouvelables ! « Tu cites les « 6 jours sans vent et soleil » de novembre 2024 comme si c’était marginal. Faux : ces périodes dites de dunkelflaute (absence combinée de vent et de soleil) surviennent plusieurs fois par an. « C’EST FAUX ! Ces chiffres viennent de DWD (deutsche Wetter Dienst) qui relève la météo journalière pour les producteurs d’énergie renouvelables entre autre. Aucune autre Dunkelflaute n’est signalé en 2024 Merci de fournir les sources du contraire ! Enfin et je m’arrêterai là ! Rappelons aux Souverainistes que 100% de l’uranium consommé en France provient de l’étranger dont la majorité est sous contrôle russe ! A quel prix achèterons-nous l’uranium dans 10, 20 ou 30 ans ? Mystère ! Pas d’inflation pour le vent ou le soleil ! Rappelons également que le nucléaire est une énergie fossile donc finie, que la concentration d’énergie fait des centrales nucléaires une cible militaire de premier choix pour les cyberattaques ou autres – la guerre en Ukraine ou au Moyen Orient en est la démonstration journalière !
Etienne Leroy
@François, Tu m’accuses de "recycler des arguments éculés" ? Allons. Toi, tu viens surtout de faire une compilation Wikipédia sauce Fraunhofer instituee, et de me la balancer comme si c’était un audit. Alors reprenons point par point. Calmement. Mais fermement. 1. Le coût de Flamanville : 23,7 milliards ? Très bien. C’est l’exception, pas la règle. Une première de série mal gérée, dans un contexte post-Fessenheim, post-Bruxelles, avec des interruptions politiques, des normes changeantes, des pertes de compétences. Ce que la Cour des comptes dénonce, c’est la gouvernance, pas la technologie. Les EPR2 sont justement conçus pour corriger ces dérives. Attends les coûts des tranches standardisées en série. Et compare-les avec la pluie de subventions nécessaires pour faire tourner les ENR plus tout le reste (réseaux, batteries, centrales gaz en back-up). 2. "Le nucléaire est trop cher" selon le centre d'études des lobbys ecolos et greens Fraunhofer institute? Évidemment. Et le Syndicat des Énergies Renouvelables français pense aussi que le solaire est fabuleux. Quelle surprise. Quand je veux savoir si le pinard est bon, je demande à un sommelier. Pas à Pernod Ricard. Si tu veux une évaluation sérieuse, regarde la CRE, RTE, ou la Banque Mondiale sur les LCOE comparés. 3. Le facteur de charge français est en baisse ? Oui, en 2022, à cause de corrosions inattendues + travaux de maintenance concentrés. C’est une anomalie. Et malgré cela, le nucléaire a produit plus de 70 % de l’électricité française en 2024. Tu compares ça à quoi ? À de l’éolien allemand à 23 % de facteur de charge annuel ? Au solaire belge qui s’effondre en hiver à 3 % ? Pardon, mais le nucléaire reste le seul pilier du mix électrique réellement fiable et massif. 4. Tu veux parler Chine ? OK. La Chine installe massivement du solaire, certes. Mais elle construit plus de 25 nouveaux réacteurs. Et dans le même temps, elle rouvre des dizaines de centrales à charbon. Tu crois que c’est un modèle à suivre ? Ce que ça montre surtout, c’est que même un pays champion du PV ne croit pas aux ENR seules pour sécuriser son avenir énergétique. 5. Sur l’uranium : quelle inquiétude ? La ressource est abondante (plusieurs siècles si on inclut les phosphates et les surgénérateurs). On peut stocker 5 ans de combustible sur site. Et la dépendance géopolitique ? Regarde d’où vient notre gaz, notre lithium, notre cobalt, nos panneaux solaires... Tu veux parler de souveraineté énergétique ? Alors arme le nucléaire, ne le sabote pas. 6. “Pas d’inflation pour le vent ou le soleil” ? Oui, mais les ENR dépendent à 100 % de métaux rares, d’électronique de puissance, de batteries, d’interconnexions, tous en explosion de prix. L’énergie gratuite, ça n’existe pas. Sauf dans les slogans. 7. Et la “cible militaire” ? Allez, soyons sérieux. Si la Russie envoie un missile sur une centrale, c’est la guerre nucléaire généralisée. Tu crois que c’est une stratégie d’avenir ? Les centrales sont les sites les plus surveillés et bunkérisés de tout le territoire. Tu penses vraiment qu’une éolienne flottante avec son convertisseur offshore est plus résiliente ? 8. Enfin, sur la fameuse dunkelflaute : Elle a bel et bien eu lieu en novembre 2024. 6 jours, quasi aucun vent ni soleil sur l’Europe du Nord. RTE et 50Hertz ont dû activer toutes les capacités pilotables et compter sur l’import nucléaire français. Ne me demande pas une source, demande aux opérateurs de réseau. Le DWD mesure la météo, pas la production nette injectée. Nuance. Conclusion ? Tu veux des kilowattheures bon marché, sûrs, massifs et décarbonés ? C’est le nucléaire. Tu veux des slogans colorés pour plaquettes ministérielles ? OK, prends le solaire à midi. Mais viens pas me dire que c’est moi qui suis hors sujet. Ce qui est hors sujet, c’est de penser qu’on peut électrifier une économie avancée avec 20 % de facteur de charge et zéro pilotabilité. À bon entendeur.

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