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Jaguar Land Rover, qui s'est réengagé "à long terme" l'an dernier en Formule E, a présenté mercredi sa troisième génération de monoplace 100% électrique, qui lui permet aussi de développer des technologies qui inspireront ses modèles routiers.
Avec une vitesse de pointe de 200 miles par heure (environ 320 km/h), la nouvelle Jaguar I-Type 6 est "plus légère, plus puissante et plus rapide" que les modèles précédents, fait valoir le constructeur, qui appartient au groupe indien Tata Motors, dans un communiqué.
Pour Jaguar, qui veut passer au tout électrique à partir de 2025, l'objectif est aussi de s'appuyer sur des transferts technologiques de son programme de sport automobile vers ses voitures routières. Le groupe dans son ensemble vise la neutralité carbone en 2039. "Il ne s'agit pas de transférer des pièces" directement d'une voiture à l'autre, mais "de constituer un corpus de connaissances", estime Thomas Müller, directeur à l'ingénierie du constructeur, qui s'exprimait devant des journalistes, dont l'AFP, en marge du lancement du nouveau modèle sportif à Londres.
Les apports de la Formule E concernent notamment les moteurs, l'onduleur - une pièce clé qui convertit le courant continu de la batterie en courant alternatif pour propulser la voiture - ou encore "la gestion de la batterie en fonction de la température", explique M. Müller. Les besoins ne sont pas les mêmes: les coureurs sportifs veulent par exemple "avoir de la puissance instantanée", tandis que les modèles grand public doivent "donner la possibilité de recharger (la batterie) en un maximum en 20 minutes", poursuit-il. Mais l'apport des équipes techniques des modèles sportifs est "crucial" pour espérer atteindre le tout électrique pour Jaguar en 2025, estime l'ingénieur.
La marque ne dispose aujourd'hui que d'un seul véhicule tout électrique, la I-Pace, et il faudra attendre 2024 pour découvrir le prochain modèle de la gamme, ainsi que le premier modèle tout électrique de Land Rover. Le constructeur a récemment connu des turbulences, avec la démission mi-novembre "pour raisons personnelles" de son patron Thierry Bolloré et la pénurie mondiale de puces à semi-conducteurs, qui l'a forcé à réduire sa production au Royaume-Uni.
La volatilité du coût des matières premières et les confinements ont aussi continué à peser sur le constructeur qui aligne les pertes annuelles depuis 2019.
Engagé de 2000 à 2004 en Formule 1, Jaguar est désormais présent en Formule E depuis 2016. Son pilote néo-zélandais Mitch Evans est arrivé deuxième du championnat du monde en août dernier.
