La France va appeler à une « taxation du transport aérien » à l'échelle européenne

  • Connaissance des Énergies avec AFP
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La France appellera jeudi, à l'occasion du conseil des ministres des Transports de l'Union européenne à Luxembourg, "à une taxation du transport aérien à l'échelle européenne" avec l'étude "sans a priori" des différentes pistes possibles, a-t-on appris mercredi auprès du ministère des Transports.

La France appellera "à l'ouverture d'une réflexion au niveau européen pour une taxation du transport aérien, afin de renforcer la contribution de ce secteur à la transition écologique", selon des éléments portés à la connaissance de l'AFP. "Différentes pistes de tarification sont envisageables pour renforcer le principe pollueur-payeur, et la France considère qu'elles doivent être étudiées sans a priori afin de déterminer le meilleur dispositif", selon la même source.

Ces pistes, "taxe sur le kérosène, charges sur les billets et sur les vols, ou encore renforcement de l'ETS" (le marché du carbone européen, NDLR) doivent "aussi tenir compte de la situation au niveau mondial, notamment les travaux menés par l'OACI (Organisation de l'aviation civile internationale, NDLR), afin d'éviter les distorsions de concurrence et d'avoir un effet positif sur le climat à l'échelle de la planète", ajoute le ministère. "Face à l'urgence de l'enjeu climatique, la France considère qu'il faut aller plus loin et plus vite", précise-t-il.

Le ministère salue par ailleurs "l'engagement de l'aviation civile européenne sur la voie de la décarbonation" au travers du système européen de quotas (EU ETS) et grâce à la mise en oeuvre prochaine du dispositif Corsia (le mécanisme mondial de compensation des émissions de CO2, NDLR) prévu par l'OACI. "Le gouvernement est aux côtés des professionnels du secteur pour accompagner cet effort, notamment à travers ses programmes de recherche", précise-t-il.

L'appel de la France intervient au moment où le Parlement français examine le projet de loi d'orientation des mobilités qui vise notamment à inscrire l'objectif d'une neutralité carbone des transports terrestres d'ici 2050. Il inscrit également la contribution du transport aérien au financement de modes de transports alternatifs propres, à travers l'affectation du surplus de la taxe de solidarité sur le transport aérien, dite taxe Chirac, à l'Agence de financement des infrastructures de transport de France (AFITF).

Le président français Emmanuel Macron avait déclaré en mai vouloir avancer "sur la taxation commune du kérosène en Europe", tout en plaidant pour "une vraie négociation internationale" sur ce sujet. Des appels au boycott de l'avion, par souci de réduction des émissions polluantes, largement relayés sur les réseaux sociaux, ont récemment mis une forte pression sur le secteur.

Commentaires

Pierre-Ernest
"La France" appelle à taxer. C'est une constante lorsqu'on a besoin d'argent : on taxe sous des prétextes divers. Seulement voilà : la France, ce n'est pas l'Europe. Et en Europe, il y a des gouvernements qui estiment qu'on peut vivre sans taxer, et qu'il faut savoir choisir son gibier : le transport aérien est une activité porteuse d'un certain nombre d'activités dont il serait peut-être prudent d'analyser les aboutissants avant de taxer. Evidemment, lorsqu'on a besoin d'argent, on n'est pas si regardant. On est même complètement aveugle...
LB
Il ne s'agit pas d'un besoin d'argent. L'avion n'est pas taxé sur son carburant, alors que le train, nettement moins pollueur, l'est. Si on veut équilibrer tout ça et diminuer (ou limiter l'augmentation) des émissions du secteur du transport, une taxation de l'avion me parait nécessaire. On pourrait éventuellement reverser les bénéfices vers le secteur du rail afin de l'améliorer et éviter ainsi ce genre d'argumentation.
Pierre-Ernest
Le monde ne taxe pas le transport aérien. Si on veut "équilibrer tout çà", il faut simplement arrêter de taxer le carburant des transports en général. La taxe est un puissant moyen, pour les pays, de garder toutes leurs billes chez eux et de surtout pas les partager avec les voisins, surtout s'ils sont lointains. Ça ne marche d'ailleurs pas dans un monde ouvert. Le développement pour tous devrait être le premier des objectifs des nations.

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