La Grèce profite de son fort ensoleillement mais est confrontée à un « grave surplus de production »

  • Connaissance des Énergies avec AFP
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Sous un soleil de plomb, l'agriculteur grec Nikos Zigomitros manœuvre son tracteur pour couper les mauvaises herbes autour des dizaines de rangées de panneaux solaires installés dans son champ jadis fertile en trèfle et maïs. "Il ne faut pas les laisser pousser trop haut pour éviter de nuire à la performance des panneaux", explique à l'AFP le quinquagénaire, tout en épongeant son front en sueur.

Une promesse du Premier ministre grec en 2023

Comme dans d'autres régions agricoles de Grèce, les champs autour de Kastron Viotias, à 110 km au nord-ouest d'Athènes, ont été transformés en fermes solaires au cours des quinze dernières années.

Une démarche déployée dans d'autres régions agricoles de Grèce dans le cadre d'une politique de développement des énergies renouvelables soutenue par l'Union européenne.

En 2023, le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis avait prédit que la Grèce "produirait bientôt 80% de ses besoins en électricité grâce aux énergies renouvelables". Mais la réalité s'avère plus complexe.

Pays méditerranéen au fort ensoleillement annuel, la Grèce dispose actuellement de 16 gigawatts de capacités électriques renouvelables, dont près de 10 GW provenant du solaire.

23% de la consommation électrique couverte par le solaire

En 2024, 1,6 milliard d'euros ont été investis dans de nouveaux projets photovoltaïques à travers le pays, augmentant la capacité totale de 2,5 GW, selon l'association hellénique des entreprises photovoltaïques (HELAPCO).

La croissance du solaire est similaire à celle constatée dans d'autres pays européens où il a supplanté le charbon, selon le groupe de réflexion climatique Ember qui estime que les énergies renouvelables représentent désormais près de la moitié de la production d'électricité européenne.

La Grèce fait même un tout petit peu mieux puisque l'an dernier, 55% de la consommation annuelle d'électricité était couverte par les ressources renouvelables et le solaire représente environ 23%, selon l'association des producteurs grecs d'énergie solaire SPEF.

Pourtant, le secteur arrive à saturation en raison de la petite taille du pays, des infrastructures limitées et du retard pris dans le développement de la capacité de stockage de l'énergie, explique l'ingénieur chimiste et président de la SPEF, Stelios Loumakis.

« Grave surplus de production » les jours ensoleillés

La Grèce a autorisé trop de projets photovoltaïques ces cinq dernières années et le marché est saturé, ce qui entraîne souvent un "grave surplus de production" lors des jours ensoleillés, détaille le scientifique.

En mai, l'opérateur d'électricité DEI a dû ordonner à plusieurs reprises aux milliers de producteurs de taille moyenne de désactiver leurs unités aux heures les plus ensoleillées de la journée pour éviter une panne électrique.

"Le défi est de trouver un équilibre entre offre et demande. Si on ne le fait pas correctement, cela peut provoquer une panne de courant", prévient Nikos Mantzaris, partenaire de l'organisation Green Tank.

En avril, une méga-panne d'origine inconnue a paralysé l'Espagne et le Portugal. Madrid avait indiqué que deux grandes fluctuations de puissance avaient été enregistrées dans la demi-heure avant l'effondrement du réseau sans toutefois imputer la panne aux énergies renouvelables.

Pour gérer le surplus, la Grèce développe un système de stockage des batteries. Mais rattraper sa production d'électricité solaire prendra des années. "Les trois prochaines années seront cruciales", affirme Stelios Psomas, conseiller de la HELAPCO.

"Gérer un pourcentage important d'énergies renouvelables - surtout du solaire - nécessite une flexibilité importante et des solutions de stockage", relève en Italie, pays confronté au même défi, Francesca Andreolli, chercheuse au sein d'un groupe de réflexion, ECCO. "La capacité des batteries s'est avérée une nécessité structurelle pour absorber l'excès d'énergie renouvelable et la libérer lorsque la demande augmente", explique-t-elle.

Le solaire lucratif

Mimis Tsakanikas, agriculteur de 51 ans à Kastro, reconnait que le solaire a été bénéfique pour sa famille.

Installée en 2012 pour 210 000 euros, sa ferme photovoltaïque génère un revenu annuel d'au moins 55 000 euros, bien plus important que la culture des légumes et des pastèques, assure-t-il.

Toutefois, il s'inquiète d'un changement du microclimat local depuis la multiplication des installations solaires. Les habitants ont déjà constaté des hausses de température allant jusqu'à 4°C.

"Le microclimat a définitivement changé, nous n'avons pas vu de gel depuis deux ans", déplore-t-il. "Dans cinq ans, nous cultiverons des bananes ici, comme en Crète", île (sud) frappée par de hautes températures, ironise-t-il.

Commentaires

ez
Les batteries c'est de la daube en boite. C'est dangereux, périssable, obsolescent. Il faut exacaver et raffiner des millions de mètres cubes de roche, ce qui détruit et pollue. Faites plutôt du step partout où vous le pouvez, à toutes les échelles, mini, micro, résidentiel... Vous aurez à la fois des réserves d'électricité pas chère et presque pas polluante tout en constituant aussi des réserves d'eau qui pourront servir à d'autres usages.
Gui
Dans le même sens, je ne comprend pas pourquoi on n'utilise pas la surproduction électrique à prix bas ou négatif pour produire de l'hydrogène par exemple, alors que ce marché est moribond et tarde à passer à l'échelle industrielle du fait de coûts de production élevés.
Serge Rochain
Pour l'instant, ce serait de gros investissement pour ne pas récupérer grand chose en électricité que l'on prefere perdre, mais ces pertes vont devenir de plus en plus importantes et les investissements apparaitront de plus en plus necessaires. Regardez ce qui a été gommé par déconnexion aujourd'hui entre 12 et 16 heures, la partie échancrée de la courbe de production solaire, cela ne représente même pas 10% de la production solaire de la journée (à voir sur https://www.rte-france.com/eco2mix/la-production-delectricite-par-filiere ) De plus la cause en est l'interruption d'exportation de 4 GW durant ces 4 heures vers chez nos voisins devenus moins demandeurs quand leurs propre PPV fournissaient beaucoup. Cette courbe de solde d'import/export en grisé sous la ligne zéro montre effectivement un resserement (diminution de l'exportation) de 4 GW durant ces 4 heures. Les renouvelables servnet aujourd'hui à assurer le maintien en équilibre électrique selon l'équation production/consommation = 1 grace à leur souplesse d'emploi qui permet de compenser des variations brusque de la consommation (l'exportation est une consommation) de plusieurs GW en quelques secondes, ce dont le nucléaire, pas si pilotable que la légende veut bien le dire, est parfaitement incapable. Sans renouvelable, pas d'exportation !
Goldorak
Les batteries ne sont guère plus polluantes que nombre de technologie actuelle, comme les cellules photovoltaique par exemple, mais aussi quasi tous les produits industriels, dont les consommables comme le pétrole. Les batteries ont une durée de vie comme toute machine, mais elle peuvent etre recyclé, comme toutes les machines. Elle nécessite des minerai, comme tout ce qu'on consomme. Les step sont bien mais elle posent 2 problème : 1 - La place (limitation en nombre au final) 2 - L'acceptabilité, en particulier par les écologes (qu'on devrait plutot qualifier de collapsiste). Celle ci est légitime car les STEP sont déstructrice de zone naturelle mais aussi de village par exemple. @Gui : Parce qu'il y a pas de centrale actuellement pour produire à bas cout et surtout utiliser cet hydrogène (avant de produire, il faut un débouché). En plus de ça, cette production ne sera pas rentable si elle se fait uniquement pendant les horaires négatifs. L'intéret serait d'avoir une électricité pas cher souvent. Malheuresement sans volonté de remplacement de l'existant (à minima) rien ne va se lancer. La guerre commerciale actuelle n'arrange pas vraiment les choses.
Serge Rochain
Vous racontez beaucoup de sottises issues des lobbys plus que de la connaissance su sujet. Les step sont effectivement des solutions interessantes mais très exigentes en caractéristiques géophysiques, et plutôt rares.
desbaffes
Bonjour, où l'on voit les limites de ces EnR intermittentes. Il faut savoir ce que l'on veut. Si on doit électrifier pour décarbonner; et mettre pour cela des intermittences de production; il faut en face, accepter des usages intermittents; chose possible mais pas facile. Si on veut une production au fil de la consommation; ce qui est imposé par le courant alternatif et toutes nos infrastructures reliées; il faut une production pilotable donc des turbines. De plus ces turbines sont indispensables dans la production de la fréquence; il faut impérativement des systèmes tournants pour maintenir celle-ci. Le redémarrage de l'Espagne et du Portugal qui a été relativement rapide s'est fait, ou a été rendu possible grace à ces convertisseurs tournants; soit à gaz soit nucléaires; injectés depuis l'Espagne elle-même mais aussi la France. Le stockage étant impossible en tant que tel en courant alternatif, cela demande d'accepter des pertes chaque fois qu'on passe par un tel procédé. Dans une économie riche et sans contraintes, tout est possible; mais j'ai bien peur que nous n'ayions plus les moyens; ni en matières, ni en fossiles, ni en argent. C'est pourquoi, plutôt que de vouloir à tous prix maintenir une activité; souvent dérisoire au regard des besoins vitaux; identique à celle des années passées, il serait peut-être temps de se regarder dans la glace et se demander: "de quoi ai-je vraiment besoin?". Les deux procédés présentés ci-dessus, batterie ou hydrogène ne seront JAMAIS à la hauteur; à cause de leur coût en matières qu'ile induisent et des pertes qui sont inéluctables. Je ne parle même pas des infrastructures nouvelles qu'il faut créer tant en réseau qu'en surface au sol. Vous n'êtes pas sans savoir que l'idéologie de nos amis verts qui a poussé l'Europe en tant que telle à promouvoir les EnR est en fait un subterfuge Russe pour vendre du gaz et rendre nos démocraties sujettes à celui-ci. Comme dit le patron de Total lors de la comission d'enquête de l'assemblée nationale: " nous investissons dans les EnR, parce que nous sommes aussi producteur de gaz; et que chaque fois qu'on met une unité solaire ou élienne en place, il faut en miroir mettre en œuvre une unité au gaz pour compenser. Deplus cela donne de nosu une image vertueuse dans le sens où nous produisons aussi de l'énergie verte". Fermez le ban !
ecalle
bonjour. Il y a d'autres solutions que les batteries et l'électricité. Je travaille comme expert énergie dans le domaine industriel et il y a d'énormes potentiels d'utilisation d'électricité à la demande, notamment avec des chaudières électriques, pas très chères qui viennent effacer leurs chaudières gaz qui produisent vapeur ou eau chaude. Simple, assez facile et élégant. Je parle de plusieurs centaines à milliers de MWélectrique qui peuvent démarrer à la demande en 5 minutes. Une chaudière électrique c'est pareil qu'un ballon d'eau chaude sanitaire.... en plus gros. La difficulté c'est l'adéquation entre les idées, les décisions d'investissements er la réalisation entre production d'un côté et consommation... aujourd'hui on est pas en phase mais cela peut changer vite dans le bon sens
Serge Rochain
Chapelet de sottises d'un ignorant qui croit savoir......les forums en son plein, ne vous inquietez pas, vous n'êtes pas le seul
ecalle
étonnant que vous insultiez quelqu'un et me traitiez d'ignorant alors que c'est vous qui ignorez mon expertise dans ce domaine que pourtant de grands industirels ou fonds d'investissements qui gèrent des milliards sont prêts à payer. Mais bah, la bave du crapaud n'atteint pas la blanche colombe.
Serge Rochain
Cen'est pas de vous que je parle mais de ce Desbaffes qui sort un chapelet de stupidités avec les supposées "limites" des ENR parce qu'elle produirait trop, qui parle de pilotable donc de Turbines, alors que RTE démontre tous les jours, comme aujourd'hui que le plus pilotable c'est précisément le PPV qu'il suffit de connecter ou déconnecter comme fait aujourd'hui pour palier les exportations erratiques.... plus bas les enr sont un subterfuge russe pour nous vendre du gaz..... une montagne de sornettes sans cul ni tête.... Je suis désolé que vous ayiez pris cela pour vous mais ce site ne décale pas les reponse en hierarchisant les reponses par rapport à la question origine. Bien cordialement
ecalle
il aut lire hydrogène au lieu d'électricité dans la première ligne...
Serge Rochain
Ca n'a rien d'un grave probleme il suffit de deconnecter les PPV du réseau en cas de surabondance.....RTE fait ça pratiquement ous les jours en France.
desbaffes
Et avec tout le respect que je dois aux différents intervenants, y compris ceux qui ne savnet retenir leurs insultes, vous pouvez me dire combien ça coûte au contribuable, d'adapter les réseaux, d'éteindre les PPV, etc... ?
Serge Rochain
Ce que ça coute ? Vous palez sans doute de ce que cela rapporte car sans ces PPV dont on coupe dans le pire des cas que moins de 10% de leur production, les 90% restant sont exportés ! Déconnecter les parcs PPV c'est tout simplement assurer le suivi de charge dont s'est vanté le nucléaire durant 60 ans mais qui est bien incapable de rétablir un équilibre du réseau électrique mis a mal par une interuption de consommation de 4 ou 6 GW qui lui faudrait 5 ou 6 heures pour compenser, alors que la souplesse des PPV permet d'éviter l'inéluctable blackout en quelques secondes ! Pas de parces renouvelables éolien et solaire non seulement pas d'exportation dont on est si fier mais aussi obligation de mettre en route les fossiles et/ou importer ! Quelques chifres facile à trouver dans le rapport annuel de RTE : Production nucléaire 2024 ; 361,7 TWh ... Consommation intérieure 449,2 TWh Le compte n'y est pas ! Production hydraulique 74,7 TWh , le compte n'y est toujours pas ! Merci aux renouvelables variables de nous avoir permis de boucler notre propre besoin et également de nous avoir permis d'exporter 89 TWh ! Vous voulez des excuses pour vos sous entendus desobligeants ? Je suis consterné par les ignorants qui font la leçon sur les forum en colportant n'importe quele fake et sans jamais rien vérifié , même le plus facil à controler ! Serge Rochain
Silicate
l'autostockage est une bonne solution pour alimenter une autoconsomamtion il ya masse de batteries de seconde vie utilisables pour ça
Pierre Jacquot
L’observation de Mimis Tsakanikas est pertinente. Les panneaux solaires sont responsables d’une augmentation de température dans leur environnement. En conditions standard, hors réflexion spéculaire et réémission, seulement 20% de la puissance incidente est convertie en puissance électrique, le reste étant absorbé et dissipé sous forme de chaleur au sein du panneau, qui répand à son tour cette chaleur par conduction-convection. Le rendement de la photosynthèse – conversion de l’énergie lumineuse en énergie chimique – est encore plus faible, et dissipe proportionnellement plus de puissance en chaleur. Mais une surface végétalisée absorbe beaucoup moins de rayonnement, évacuant au final moins de chaleur. On se sent plus à l’aise sur une pelouse que sur l’asphalte. Si de plus les panneaux sont mis en circuit-ouvert ou en court-circuit, les 20 % de puissance mentionnés plus haut vont à leur tour être convertis en chaleur au sein des panneaux. Pratiquement en intégralité dans le cas du circuit-ouvert, et un peu moins en court-circuit. 1000 m2 de panneaux sous une illumination de 1000 W/m2 peuvent ainsi générer 1 MW de puissance thermique, soit l’équivalent de 50 chaudières domestiques.

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