- Connaissance des Énergies avec AFP
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L'abandon par la Russie du projet de gazoduc South Stream ne compromet pas la sécurité énergétique de l'Union européenne, a estimé jeudi le PDG de GDF Suez, Gérard Mestrallet, doutant par ailleurs de sa faisabilité en raison de son coût.
"L'arrêt de South Stream n'est pas une tragédie pour la sécurité d'approvisionnement de l'Europe", a assuré le dirigeant lors réunion avec des députés français.
"Je ne suis pas sûr que South Stream, de toute façon, ait pu aller jusqu'au terme. C'est un investissement extrêmement cher, pas absolument indispensable", a-t-il ajouté.
D'autres canaux existent pour approvisionner le Vieux Continent, où la consommation de gaz diminue tandis que les importations augmentent "assez doucement" pour palier une baisse de la production européenne.
Gérard Mestrallet a cité le gazoduc North Stream, qui relie directement la Russie et l'Allemagne via la mer Baltique, et le projet de corridor gazier sud TAP visant à alimenter l'Europe de l'Ouest en gaz de la mer Caspienne via la Grèce, l'Albanie et l'Italie, mais aussi le gaz naturel liquéfié (GNL) et le biogaz.
Initiative privée des groupes russe Gazprom et italien ENI d'un coût de 16 milliards d'euros, le projet South Stream devait relier sur 3.600 kilomètres la Russie à la Bulgarie via la mer Noire pour se diriger ensuite vers l'Europe occidentale via la Serbie, la Hongrie et la Slovénie.
Lancé en décembre 2012 avant le conflit russo-ukrainien, il visait au départ à diversifier les routes du gaz russe, en contournant l'Ukraine par où transite actuellement près de la moitié des livraisons russes à l'UE.
Le gazoduc devait avoir une capacité de 63 milliards de m3 par an, soit l'équivalent des achats européens de gaz russe transitant par l'Ukraine.
Le français EDF (15%) et l'allemand Wintershall (groupe BASF, 15%) étaient également partenaires du projet, aux côtés de Gazprom (50%) et ENI (20%).
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