- Connaissance des Énergies avec AFP
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Les cours du pétrole ont reculé lundi, effaçant les gains réalisés en fin de semaine dernière, minés par les incertitudes entourant le plan de réglement du conflit en Ukraine et les craintes d'un excédent d'offre.
Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en février, a cédé 1,98% à 62,49 dollars.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison en janvier, a perdu 2,00% à 58,88 dollars.
"Les espoirs d'un accord de paix potentiel entre l'Ukraine et la Russie restent incertains, les tensions diplomatiques persistant", souligne Soojin Kim, analyste chez MUFG.
Les alliés européens ont affiché lundi à Londres leur solidarité avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, et fait part de leur "scepticisme" sur "certains détails" des propositions américaines visant à mettre fin à la guerre en Ukraine.
Depuis la présentation d'un plan par Washington il y a bientôt trois semaines, perçu comme très favorable à la Russie, les puissances européennes alliées de Kiev tentent de faire entendre leur voix.
Ces discussions sont suivies avec attention par les acteurs du marché, qui attendent aussi de connaître le sort des sanctions américaines prises à l'encontre du secteur pétrolier russe.
"Au-delà des facteurs géopolitiques, les fondamentaux du marché continuent d'indiquer une tendance baissière", soulignent les analystes d'Eurasia Group, en évoquant notamment la progression des ventes de véhicules électriques dans l'Union européenne.
Cette semaine, les opérateurs scruteront les rapports mensuels sur le marché pétrolier publiés par l'Agence internationale de l'énergie (AIE), l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA) et l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep).
"Les deux premiers, en particulier, pourraient brosser le tableau d'un marché pétrolier en situation de surproduction", explique Arne Lohmann Rasmussen, analyste chez Global Risk Management.
Le volume de pétrole en mer, "est au niveau le plus élevé jamais enregistré", souligne auprès de l'AFP Bjarne Schieldrop, de SEB.
"Une grande partie du pétrole sur l'eau est russe et iranien", ce qui suscite beaucoup de frictions en raison des sanctions qui pèsent sur ces pays, "mais il finira par arriver aux consommateurs après avoir été transféré d'un navire à l'autre et mélangé à différents stocks de pétrole", assure l'analyste.
Ainsi, même si à terre les stocks ne s'accumulent pas encore, ils le font en mer, et "cela pèse sur les prix", précise M. Schieldrop.
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