Les sénateurs discutent à nouveau de la proposition de loi Gremillet

  • Connaissance des Énergies avec AFP
  • parue le

Les sénateurs discutent mardi de la proposition de loi Gremillet sur la trajectoire énergétique de la France, au moment où des partisans du tout nucléaire, à droite et à l'extrême droite, veulent affaiblir les renouvelables. Le gouvernement prône un recours aux deux afin de réduire la dépendance aux combustibles fossiles - pétrole et gaz - qui coûtent cher en importations (plus de 64 milliards d'euros en 2024), réchauffent la planète et obligent à compter sur d'autres pays. Retour sur les principaux griefs contre les énergies renouvelables.

Qu'est-il reproché à l'éolien et au solaire ?

Leur intermittence : sans vent ni soleil, les énergies renouvelables (ENR) ne produisent pas d'électricité. Et inversement, quand la demande est trop faible, elles peuvent générer des surplus, parfois accompagnés de prix négatifs.

Les producteurs doivent alors payer pour injecter leur électricité dans le réseau tandis que l'État doit l'acheter à un prix fixé à l'avance, ce qui pèse sur ses finances. Pour limiter ce coût, les éoliennes en mer devront désormais s'arrêter en période de prix négatifs.

D'autres solutions existent : l'évolution des heures creuses/heures pleines, comme prévu à partir de cet automne, et le stockage par batteries, encore embryonnaire, pour absorber la production en surplus.

Les opposants aux renouvelables affirment aussi que leur développement excessif ferait courir le risque d'un black-out, comme en Espagne fin avril - mais cette piste n'a pas été confirmée par le gouvernement espagnol.

Ils font aussi valoir que la montée en puissance des ENR ne permet pas à EDF d'optimiser son parc nucléaire.

Enfin, ils assurent qu'elles sont rejetées par les Français. Mais selon un sondage Ifop d'avril réalisé pour Engie, producteur d'énergie renouvelable, le solaire est perçu favorablement par 89% des Français et l'éolien par 78%.

Bataille sur le coût

Le Rassemblement national évalue le développement des ENR à 300 milliards d'euros dans la prochaine programmation énergétique 2025-2035 : plus de 100 milliards en subventions et 200 milliards pour leur raccordement au réseau.

L'État garantit bien un prix d'achat de l'électricité verte afin d'assurer la rentabilité des projets, ce qui représente un soutien public de 100 milliards d'euros, mais il s'agit d'"une estimation maximaliste" étalée "jusqu'en 2060", selon François Bayrou.

Les gestionnaires RTE et Enedis ont de leur côté engagé des plans d'investissement, respectivement de 100 et 96 milliards d'euros d'ici 2040, pour adapter les réseaux électriques aux aléas climatiques et accompagner la décarbonation de l'économie.

Dans ce cadre, RTE va consacrer 53 milliards aux raccordements des futurs parcs éoliens en mer ainsi que des nouveaux réacteurs nucléaires, usines et centres de données. Pour Enedis, sur les 96 milliards prévus, seuls 10 sont dédiés aux ENR.

Le nucléaire peut-il être la réponse à tout ?

Les réacteurs produisent plus de 65% de l'électricité générée en France mais le nucléaire présente aussi des faiblesses.

En 2022, la crise de la corrosion sous contrainte avait contraint à l'arrêt de nombreux réacteurs pour des réparations ou des contrôles, menaçant la France de coupures électriques.

Lors des vagues de chaleur, plus fréquentes avec le réchauffement climatique, la production doit parfois être réduite pour respecter les seuils de température et de débit des cours d'eau servant au refroidissement des réacteurs.

Et si le nucléaire "historique" est aujourd'hui entièrement amorti, le programme EPR2, qui prévoit la construction de six nouveaux réacteurs, a déjà vu sa facture prévisionnelle s'envoler de 30%, de 51,7 à 67,4 milliards d'euros, et la mise en service du premier réacteur décalée de 2035 à 2038.

Dans un rapport de janvier, la Cour des comptes se montrait sceptique sur la crédibilité du programme au vu des précédents surcoûts et retards dans les chantiers d'EPR d'EDF.

Celui de Flamanville (Manche) a été raccordé au réseau électrique fin 2024 avec douze ans de retard et une facture totale de 19,3 milliards d'euros aux conditions de 2015, selon EDF, soit six fois le devis initial.

Reste la gestion des déchets nucléaires. Le projet Cigéo d'enfouissement des déchets les plus radioactifs à Bure (Meuse) pourrait coûter davantage que les 25 milliards jusqu'ici envisagés, selon l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra). Et la Cour des comptes a alerté récemment sur l'urgence de trouver une solution de stockage pour les déchets faiblement radioactifs accumulés au cours des décennies.

Commentaires

Freudon Saké
Flamanville est donné à 123 euros du Mwh, le charbon est à 20 euros Du Mwh, juste six fois moins pour le moment !
Le co2 fera un excellent Efuel pas cher grâce aux méga gisements d'hydrogène naturel découverts récemment.
le nucléaire est la ruine de la France !
Irréversible en cas d'accident majeur !
Le nucléaire, avec ses retads prévisibles, ne correspond en rien à l'urgence climatique absolue que nous vivons !
Les nucléopathes sont les amis de Poutine et des autres tyrannies, l'Apocalypse est inscrit dans leur livre de chevet !
Et ils diront pour commenter le mal qu'ils auront enfanté, "voyez, hommes de peu de foi, c'était écrit !"
Goldorak
Les méga gisement d'H2, ça n'existe pas. Cette molécule est trop instable pour que ce soit soient des "méga" gisements. Il existe bien des gisements, plus ou moins important, mais ceux ci ne couvriront même pas la consommation actuelle qui est amené à augmenter. Le efuel n'est pas une solution viable à long terme, juste une optimisation du cycle du carbone. Son utilité serait d'ailleurs plus à la sortie des usine ou le CO2 ne pourra pas être évité que sur une usine à charbon (qui en renvoie pas que du CO2 d'ailleurs)
Sam Gamegie
Monsieur Saquet, il faut arrêter de dire n'importe quoi... Les gisements inépuisable d'H2, il ne suffit pas d'ouvrir un robnent pour que les 50 millions de tonnes coulent comme d'une source d'eau vive... Quant au CO2 à récupérer des fumées des centrales à charbon (ou autre) oui, ces fumées en contiennent (10 à 15%, le reste, c'est de l'azote à moins de faire de l'oxycombustion mais là, il faut changer toutes les centrales...), mais avez vous une idée du prix de cette récupération ? Et ensuite du prix pour le transformer en e-fuel ? Cela serait intéressant que vous nous fournissiez en même temsp que ces belles idées, une petite étude économique... Et si vous avez la solution miracle, dites le vite, car quantité de sociétés et de têtes pensantes travaillent sur ce sujet depuis des années sans la trouver. Pas la solution technique, celle-ci, elle existe effectivement : CO2 + H2 -> e-fuel, pas compliqué sur le papier ; non, la solution rentable, car après tout à la fin c'est le consommateur qui paye. Et avec votre solution qui paraît si simple, je peux vous assurer que le prix de la facture énergétuique (donc de tout le reste) sera multiplié considérablement.
Freudon Saké
Alors d'abord, je vous cite la presse, ensuite, si vous reexploitez le charbon de France, il vous faut des centrales neuves et elles seront supercritiques. Du coup, c'est plutôt 15 euros le MWh.
Quand vous avez une électricité à 15 euros du MWh, votre bioéthanol et votre Efuel sont beaucoup moins chers à produire qu'à 70 ou 120 euros du MWh, il faut 1700° pour l'Efuel, et il faut de l'hydrogène, soit naturel, soit à partir du gaz de houille.
Et encore une fois, c'est une solution pour recycler le co2, et il n'y en aura certainement pas assez pour atteindre le 15% d'un E85Fuel, il faudra compléter avec l'isobutène de Global Bioénergie.
C'est de l'investissement, 6000 milliards d'épargne en France, pas besoin des capitaux d'Amazon, c'est de l'emploi direct et indirect, tout se fait en France, c'est de la rentrée fiscale, c'est de l'autosuffisance énergétique, c'est de la réindustrialisation + robots, imprimantes 3D et data centers.
Il faut deux ans pour réouvrir les mines et construire les centrales. Cela ne coûtera pas 100 milliards pour des EPR de dans 15 ans, ni encore 100 milliards pour un nouveau réseau centralisé et hautement vulnérable !
Quant aux grosses têtes, qui sont à fond dans l'idéologie mondialiste et l'interdépendance des États, leurs sujets sont le nucléaire, le lithium, les smart grid. C'est la raison pour laquelle l'État ne donne pas de réponse aux appels du pied de l'hydrogène blanc, après, il sait qu'il ne pourra plus faire d'électrolyse nucléaire, tout en favorisant la production d'Efuel, car il y a du charbon dans toute l'Europe, avec des déchets verts et très certainement, d'autres gisements d'hydrogène blanc.
Et comme vous le dites si bien, c'est le consommateur qui paye, mais pas que, il y a le gilet jaune qui subventionne les voitures à 60000 euros en achetant son diesel et puis il y a les retraités, qui vont être ponctionné, et puis il y a les usines qui ferment parce que le nucléaire est trop cher et demain, tout ce qui produit et stocke des data fera de même ! Et l'industrie automobile allemande qui fait la valeur de l'Euro est en train de mourrir, parce que les grosses ont décidé que la Cité interdite serait la nouvelle Rome !
Grosses têtes cerriéristes et étatistes, qui vivent de la rente fiscale en cramant les milliards des contribuables, Flamanville, l'Angleterre, la Finlande, Bure, les trains à l'hydrogène qui font pschitt, la Sécu, les cancers, 10000 communes contaminées au tritium... Ce sont les mêmes qui veulent vendre des néonicotinoïdes, escrocs, voleurs de vies et au final, assassins !
Je me fous des apôtres, des bibles, des gourous autoproclamés parce qu'ils ont fait études supérieurs, tout cette oligarchie prout-prout républicaine. Suprémacistes de la pensée unique, qui affirment détenir la vérité et qui nous précipitent en Enfers pour se remplir les pôches et jouer les glorieuses superstars, sur des médias qui tournent en boucle pour mieux nous abrutir.
Et vous, vous m'assurez que... Mais sans jamais rien démontrer... Et je suis censé vous croire sur paroles ? Ce n'est certainement pas moi qui dit n'importe quoi !
Freudon Saké
Il y a des filtres qui récupèrent à 99% et les centrales à charbon émettent beaucoup de co2, il n'y a pas besoin d'Efuel avec le bioéthanol, c'est juste pour recycler le co2.
https://www.republicain-lorrain.fr/economie/2024/12/18/le-gisement-d-hydrogene-de-folschviller-toujours-dans-l-attente
50 millions de tonnes par an...
Rochain Serge
"Leur intermittence : sans vent ni soleil, les énergies renouvelables (ENR) ne produisent pas d'électricité." Tout aussi vrai qu'un réacteur à l'arret ne produit pas non plus d'électricité, et il n'arrive jamais qu'il n'y ait de vent nulle part et que le Soleil oubli de se lever le matin, en tous cas, infiniment moins souvent qu'un parc nucléaire KO à 60% de sa capacité de production, car il en faudrait des jours sans vent et sans Soleil nulle part en France pour arriver aux nombre de jours où notre parc nucléaire s'est étalé lamentablement et que l'on a eu besoin de nos voisins surtout allemands et dans une moindre mesure, espagnols durant plusieurs mois ! Le tout pour une facture de 7 milliards d'Euros ! ....pas des philanthropes les voisins.

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