- Connaissance des Énergies avec AFP
- parue le
L'exploitant nucléaire EDF mise sur une gestion optimisée de ses arrêts obligatoires pour augmenter sa production, l'une de ses priorités pour améliorer sa situation financière, a indiqué mercredi la direction.
Après avoir enregistré en 2022 une production nucléaire tombée à un plus bas depuis 30 ans (279 TWh) à cause de la crise de la corrosion, le groupe, plombé par une dette abyssale de 65 milliards d'euros, s'est donné pour objectif ambitieux d'atteindre 400 TWh d'ici 2030.
Ces prévisions reposent en partie sur les "effets de START 2025", un programme lancé en 2019 pour améliorer la "performance" des arrêts obligatoires de réacteurs, a indiqué Etienne Dutheil, directeur de la division Production nucléaire lors d'un point presse.
Le groupe a confirmé mercredi ses objectifs de "productible" de 300 à 330 TWh cette année, 315-345 TWh en 2024 et 335-365 TWh en 2025, en excluant l'EPR de Flamanville, dont le démarrage est attendu au premier trimestre 2024.
Or, EDF se trouve à un "moment historique" dans son parc de 56 réacteurs, confronté à une "charge industrielle (...) extrêmement élevée", en raison des nombreux travaux et contrôles destinés à prolonger la durée de vie des centrales, a expliqué Etienne Dutheil.
"L'Autorité de sûreté nucléaire nous a demandé de faire en sorte que nos réacteurs, qui ont été conçus il y a 40 ans, atteignent un niveau de sûreté aussi proche que possible" de ceux des EPR, a précisé le directeur.
"Concrètement, cela se traduit par des volumes de modifications, d'ajout et de remplacement de matériel" qui sont "six fois plus importants" qu'il y a une quinzaine d'années, a-t-il indiqué.
Chaque année, le parc de 56 réacteurs exploités par EDF connaît en moyenne 43 arrêts de réacteurs.
Des lors, "la nécessité de mieux maîtriser" les arrêts de réacteurs, et d'"améliorer la performance durant cette période d'arrêt est encore plus évidente, encore plus cruciale puisque on a une charge d'activité particulièrement importante", a ajouté le directeur.
Ces objectifs s'appuient notamment sur une "task-force" capable de se déployer en appui des sites à l'arrêt, la ré-internalisation de tâches telles que le soudage ou l'ouverture-fermeture de cuve à combustible et une approche industrialisée et standardisée de la programmation des travaux.
Ces aménagements produisent déjà des effets selon EDF: aujourd'hui le jalon clé du déchargement de combustible est effectué à temps dans 70% des cas aujourd'hui selon EDF, contre moins de 3% en 2019.
nal/bl/pta