Nucléaire : Londres proche d'un accord avec EDF pour exclure CGN du projet de Sizewell C

  • AFP
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Londres est proche d'un accord avec EDF pour vendre ou mettre en Bourse la part minoritaire de 20 milliards de livres de CGN dans le projet de centrale nucléaire de Sizewell C, et en exclure ainsi le Chinois, écrit mercredi le Financial Times.

Le gouvernement britannique, interrogé par l'AFP sur ces informations, a confirmé que "des négociations étaient en cours", mais souligné qu'aucune décision définitive n'avait été prise. Les 20% de CGN dans le projet de centrale situé dans le Suffolk, sur la côte-est du pays, pourraient ainsi être proposés à des investisseurs institutionnels, ajoute le quotidien financier qui cite des sources proches du dossier.

Des médias britanniques écrivaient dès juillet qu'au regard de relations qui se tendaient avec Pékin, Londres souhaitait que des opérateurs chinois ne puissent plus être parties prenantes dans des installations nucléaires, jugées stratégiques. CGN pourrait aussi être évincé du projet de centrale à Bradwell (sud-est), moins avancé, mais dans lequel il est seul à la manœuvre et qui doit être équipé de sa propre technologie.

Interrogés par l'AFP, des porte-parole de Sizewell C et d'EDF n'ont pas souhaité faire de commentaire. Hinkley Point, porté par EDF et CGN, ne serait pas concerné, puisque le projet est déjà bien engagé. Il s'agit de la seule centrale nucléaire en cours de construction dans le pays et elle devrait être opérationnelle dans quelques années.

Les porte-parole du gouvernement britannique précisent que "CGN est un partenaire de valeur (dans la centrale) d'Hinkley Point C et un actionnaire à Sizewell C jusqu'à une décision finale du gouvernement" sur l'implication de groupe chinois dans le secteur nucléaire britannique. Se priver de CGN compliquerait l'objectif de Downing Street d'atteindre la neutralité carbone d'ici 2050, alors même que les ambitions britanniques dans l'atome ont été contrariées l'an dernier par l'abandon par le conglomérat industriel japonais Hitachi de son projet de centrale au Pays de Galles.

Le nucléaire fournit environ 20% de l'électricité du pays et les pouvoirs publics veulent maintenir cette part afin d'atteindre la neutralité carbone en 2050. Il y a actuellement 15 réacteurs au Royaume-Uni sur huit sites, mais beaucoup sont en fin de vie.

L'influence de la Chine dans les affaires économiques britanniques est régulièrement dénoncée par des députés conservateurs, un an après la décision du gouvernement d'exclure l'équipementier Huawei du réseau 5G. Début juillet, les inquiétudes avaient porté sur le rachat par un groupe chinois du gallois Newport Wafer Fab, le plus grand fabricant britannique de semi-conducteurs.

Commentaires

Denis Gourgouillon

Dommage car la Chine a deux PR en fonctionnement ( le premier depuis 2018). Exclure un Chinois qui sait construire et faire fonctionner un EPR parait surprenant. EDF n' pas encore montré qu'il maitrisait tous ls aspects de la construction (dont les soudures) d'un EPR
Je sais que la Chine pose d'autres problèmes stratégiques qu'il faut intégrer mais quand même

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