- Connaissance des Énergies avec AFP
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L'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) a fait part mercredi de sa "grande préoccupation" à la suite d'informations sur une possible attaque au gaz de chlore par les forces du régime de Damas ce mois-ci dans le nord-ouest de la Syrie.
"Nous avons examiné les récentes informations suggérant que des produits chimiques toxiques auraient pu être utilisés en tant qu'armes dans la province d'Idlib en Syrie", a déclaré dans un communiqué Ahmed Uzumcu, le président de cette organisation internationale dont le siège est à La Haye.
"L'affaire suscite une grande préoccupation", a-t-il ajouté.
Six membres d'une même famille, dont trois enfants, ont été tués dans une attaque au gaz "menée par le régime" syrien, avait affirmé le 17 mars une ONG, l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Amnesty International avait dénoncé dans un communiqué un "crime de guerre" de Damas, faisant aussi état, à partir de témoignages recueillis, de six morts et d'une centaine de personnes, en majorité des civils, "exposées à des degrés toxiques de chlore" après deux attaques effectuées le 16 mars par des hélicoptères, dont seul le régime dispose- avant les attaques.
"Trois enfants, leur mère, leur père et leur grand-mère sont morts asphyxiés après une attaque aux barils d'explosifs menée par le régime contre leur village" de Sarmine, au sud-est d'Idleb, selon l'OSDH.
Un groupe de militants locaux avait alors parlé d'un "massacre au gaz de chlore".
Le régime de Damas a déjà été accusé d'utiliser le chlore, un agent toxique qui peut être considéré comme une arme chimique, contre des zones civiles.
Une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU adoptée en mars condamne l'usage du gaz de chlore dans le conflit.
En janvier, l'OIAC avait déclaré, avec "un fort degré de certitude", que du gaz de chlore avait été utilisé en 2014 contre trois villages (au moins 13 morts). Elle n'avait pas désigné les coupables, mais cité des témoins affirmant avoir entendu des hélicoptères.
Damas dément avoir utilisé du chlore à des fins militaires et affirme avoir - à la suite de fortes pressions internationales - détruit toutes ses armes chimiques. Mais le recensement des armes chimiques ne concerne pas le chlore, produit très répandu qui a aussi des usages domestiques et industriels.