Une voiture électrique à 100 euros par mois pour les Français les plus modestes : le gouvernement prépare son offre

  • AFP
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Une voiture électrique à 100 euros par mois pour les Français les plus modestes : cette mesure promise par le gouvernement reste encore floue et pourrait impliquer de lourdes subventions.

"Nous déploierons une offre abordable de véhicules électriques (...) en mettant en place des mécanismes de leasing pour accompagner les ménages les plus modestes", avait promis le candidat Macron lors de son premier discours de campagne le 17 mars.

Ce dispositif, d'abord proposé par la candidate socialiste Anne Hidalgo, viendrait s'ajouter à une ribambelle d'aides à l'achat qui ont fait exploser les ventes de voitures électriques.

Atteignant jusqu'à 11 000 euros avec la prime à la casse, hors aides locales, ces subventions ont cependant profité davantage aux plus riches et aux professionnels qu'aux ménages les plus modestes: le marché est dominé par les Tesla et les Renault Zoé, bien plus chères que leurs équivalents thermiques.

L'objectif de la mesure est clair: le gouvernement veut faire baisser les émissions de CO2 sur les routes et, en même temps, garantir à tous une mobilité sur quatre roues jusque dans le coeur des métropoles, où les moteurs diesel seront bientôt interdits. Les ménages les plus modestes éviteraient ainsi les vieilles voitures d'occasion, et seraient protégés du coût de l'essence.

Les contours de ce "leasing social" doivent cependant être précisés. L'équipe de campagne d'Emmanuel Macron avait expliqué en mars que ce dispositif serait réservé aux professions socio-médicales, aux jeunes et au grand public sous conditions de ressources.

Il viserait au moins 100 000 véhicules électriques en leasing par an, pour un coût estimé de 50 millions d'euros pour la première année du dispositif, soit un montant apparemment bien faible de 500 euros par véhicule.

Le calendrier de la mesure n'est pas encore connu, mais elle devrait être insérée dans une Loi de finances rectificative, a expliqué mardi sur France 5 la nouvelle ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher, en charge du dossier. "Il faudra un dispositif suffisamment robuste pour que les Français puissent en bénéficier tout de suite", a-t-elle souligné.

Bornes de recharge

Des constructeurs comme Renault, Hyundai ou le Chinois MG ont lancé récemment des offres de location longue durée qui pourraient cadrer avec cette mesure. Notamment si le premier loyer (l'apport) est garanti par la Caisse des dépôts "pour les couples qui gagnent le Smic ou un peu plus", comme l'a précisé Emmanuel Macron fin avril.

Selon cette formule encore peu répandue en France chez les particuliers, un constructeur ou un loueur propose une voiture à un prix mensuel attractif et la récupère pour la revendre au bout de trois ou quatre ans, ajoutant des pénalités si elle est trop kilométrée ou abimée.

Nissan propose par exemple sa Leaf à 99 euros par mois sur trois ans et demi, pour 30.000 km maximum.

Dacia affiche sa Spring à 120 euros par mois avec 40 000 kilomètres sur 4 ans, et un premier loyer de 7 700 euros ramené à zéro si le maximum de subventions publiques est applicable. Avec ses 300 kilomètres d'autonomie, la petite électrique rencontre déjà un beau succès et les listes d'attente s'allongent.

Du côté de Stellantis, Fiat affiche sa petite 500 à partir de 119 euros par mois avec 2 500 euros d'apport, et Peugeot sa e-208 à 149 euros par mois avec 4 000 euros d'apport.

Il faudra cependant que la production suive dans les usines, alors que l'industrie automobile est fortement ralentie par des pénuries. Après des années de baisse, le coût des batteries risque également de suivre la hausse des matières premières.

Il faudra aussi que le gouvernement accélère le déploiement des bornes électriques. "C'est un frein important pour les citadins qui n'ont pas de garage à leur disposition", souligne Fabien Neuvy, de l'Observatoire Cetelem de l'automobile. "Les gens modestes ont souvent été obligés de sortir des grands centres urbains pour se loger, et roulent beaucoup. L'autonomie, la peur de la panne sèche, sont des questions prégnantes".

Par ailleurs, cette aide pourrait-elle profiter aux voitures fabriquées en France? La Dacia Spring est produite en Chine, tandis que les usines françaises se concentrent sur des véhicules électriques de gamme moyenne.

Commentaires

APO

Et oui, la petite voiture électrique est l'avenir pour beaucoup de Français ayant besoin de mobilité véhiculée (comme la 2CV, 4L et autres petits véhicules en leur temps ont révolutionné la mobilité d'une majorité de Français...). C'est là que l'état doit pointer les subventions rapidement...

Les grosse voitures électriques sont un gachis inoui de ressources et les subventions vers ce type de gros véhicules, une Honte !!!

BPo

Tout à fait d'accord avec le commentaire de APO.
Les subventions ne doivent pas être conditionnés aux revenus, ni à la feuille d'impôt : mais à la masse du véhicule ! c'est du simple bon sens.
Idéalement une condition supplémentaire made in France.
Avec un conditionnement aux revenus, c'est toujours pareil : les classes moyenne paiera plein pot sans en avoir réellement les moyens donc restera au thermique...

Marc Diedisheim

Combien de temps faudra--t-il pour que l'on se rende compte que la masse d'une voiture électrique n'a que peu d'impact sur sa consommation ? Bien cordialement.

bpo

La masse est l'un des facteurs importants évidemment.. car elle sous-entend la masse de la batterie, la quantité de matériaux mis en œuvre donc extraits du sous-sol etc...
Ne pas l'admettre c'est se cramponner aux standards d'un monde révolu qu'il convient de déboulonner afin de cesser nos bêtises d'enfants gâtés de la surabondance. Elon Musk m'impressionnera le jour où il saura vendre des véhicules de 500kg donc sobres en matériaux et en énergie de fonctionnement.

APO

@Marc Diedisheim,

A votre propos : " Combien de temps faudra--t-il pour que l'on se rende compte que la masse d'une voiture électrique n'a que peu d'impact sur sa consommation ? " --> Tant qu'on aura de moins en moins d'esprits scientifiques, il sera possible de véhiculer de telles absurdités et de continuer de "rouler" de plus en plus vers un système non soutenable !!! La France se ré-aristocratise à une croissance inouïe et les nouveaux privilégiés (de plus en plus privilégié par accaparemment du peu de croissance actuelle) ne s'en rendent même pas compte... @Marc, pensez aux manifestations des Gilets Jaunes, on risque d'avoir pire bientôt si on continue dans les mêmes directions...

Bien cordialement.

Houyo

Ec = 1/2*m*v²
En quoi le fait que le véhicule soit électrique permet-il d'enlever m de l'équation ?

Daphné

L'ennui est que les voitures les plus polluantes sont des voitures anciennes. Ceux qui ont des votures anciennes les entretiennent, en ont besoin et ne peuvent pas s'en payer de neuves même avec des subventions. Pour la voiture électrique, le premier loyer est élevé , l'autonomie réduite ( + ou - 150km.pour les moins chères) le chargement long à une borne parfois loin du domicile et de plus pas de possibilité de chargement au secteur la nuit pour ceux qui louent dans un immeuble ou un HLM.. Enfin, les batteries certes de plus en plus performantes sont importées , produites ailleurs en production polluante et constituées de matériaux très peu recyclables.. La bicarburation en seconde monte au GPL/ essence, ou diesel ( plus coûteuse) ou mieux, GNV/ essence comme en Italie, en Turquie aux Pays-Bas est moins chère que l'achat d'une nouvelle voiture, et permet un Crit'Air 1. Malgré l'augmentation du prix du gaz il reste beaucoup moins cher que l'essence et le diesel, il est moins polluant et peut assurer une transition vers le carburant hydrogène vert ou l'hydrogène vecteur d'énergie pour la pile à combustible dans un proche avenir . Le tout produit en France pour réduire notre déficit commercial, la pollution aerienne et sonore et le chômage.

jean-philippe …

Mais qui va payer cette nouvelle folie? La France est ruinée, sa dette est gigantesque, et le gouvernement ( totalement irresponsable) nous annonce des primes énormes pour le simple plaisir de faire marcher l'industrie chinoise et coréenne.
Plus on avance, plus on se rend compte de la folie de vouloir à tout prix ce virage vers la voiture électrique. Personne n'en veut, sauf les écologistes!

APO

Et le déficit commercial pour les hydrocarbures (notamment) nous tire de plus en plus vers le bas...

On ferait bien d'interdire les "tanks" allemands en France !!! Ca nous ferait du bien !

BPo

Tout à fait d'accord...
Les tanks allemands (et ceux qui les achètent) m'insupportent... mauvais pour l'économie française car c'est du cash qui part directement outre-Rhin pour contribuer à un modèle manufacturier destructeur en ressources et très carbonier en énergie de production. Quand on a compris que les intérêts de l'Allemagne sont opposés aux intérêts français on voit bien qu'on joue contre son camp en roulant en panzer...

Vlady

Quel manque d ' imagination !! Alors que c ' est l ' occasion de changer de paradigme , on ressasse les vieilles lunes : on garde SA BAGNOLE -- faut bien sauvegarder l ' industrie automobiles , et tout ce qui va avec -- , et ses emmerdes !! Pourtant on peut assurer une mobilité maximale avec des transports en commun bien pensés : un maillage de monorails légers suspendus , c ' est tout bénéfice dans un tas de domaines : moins d ' entretient de routes , moins de pollution due à l ' usure de menus , moins de pneus , moins d ' accidents automobiles , moins d ' assurances autos/motos , moins de morts et blessés , etc ...... Quand aurons-nous des gens compétents pour gérer nos besoins ??

nim

@Vlady le monorail suspendu c’est une autre lubie pour ne rien changer, le transport en commun pas cher c’est le tram, il y en avait partout il y a un siècle, suffit de reposer les rails, toutes les voies des communes un peu anciennes ont été tracées pour, on a plein de fabriquants de matériel moderne et confortable, c’est à peine plis cher qu’un bus à haut niveau de service (certains diront moins cher sur la durée de vie).

Le suspendu sert à uniquement à faire marcher les bureaux d’études puisqu’il est objectivement plus cher que poser les rails sur le sol, objectivement moins pratique pour les usagers qu’il oblige à monter et descendre, objectivement plus limité (voir les usines à gaz pour essayer de reproduire un bête aiguillage), objectivement moins acceptable en milieu urbain (fenêtres au niveau des chambres), avec un seul bénéfice, préserver la voirie automobile (en oubliant poteaux, rampes d’accès, distances de sécurité par rapport aux façades).

Or, préserver la voirie automobile est sans intérêt si le transport en commun est sensé se substituer à une grande partie des flux routiers actuels (il en restera bien assez pour les utilitaires et les autres véhicules non particuliers).

APO

@Nim,

Connaissant un peu le monde du transport, vous faites partiellement erreur avec le Tram qui est limité en capacité et aussi en vitesse d'exploitation.
Les grosses lignes de Tram françaises bougent 180.000 pers/jour (ce qui est bien ! mais parfois pas suffisant sur certaines lignes ie : le million de passager journalier du RER A...) à une vitesse moyenne comprise entre 10 et 17 km/h (hors Tram-train) ce qui n'est pas rapide et donc peu encourageant sur certains trajets un peu long... C'est donc un super système pour certains trajets, bien moins pour d'autres...
Pour le monorail, peu de villes françaises s'y prêtent, mais cela pourrait être une solution par endroit avec plus de rapidité et parfois plus de capacités de transport de passager et une structure plus "light" que pour une métro aérien (avec moins d'effet de claustrophobie chez certains que le métro classique... mais aussi des problèmes de vertige chez d'autres...) et des espaces en dessous utilisé à autre chose (l'exemple du métro aérien parisien est assez sympa par endroit avec des places de marché, des terrains de sport, voir des tronçons de piste cyclables...), on pourrait y aménager des espaces verts... Les superstructures de support des monorails ne se prêtent pas avec des voiries pour les voitures, il faut que ces dernières soient faites en parallèle...
C'est un choix à faire en fonction de divers paramètres mais qui ne sera pas généralisé en France (trop couteux), les Japonais ont quelques lignes assez sympas (en apparence) et les aiguillages sont gros mais cela se fait. Alstom est en train de faire un énorme projet de monorail au Caire.

Un autre point, la chasse aux voitures en ville (qui est une bonne chose en règle générale) crée aussi bien des contraintes pour les commerçants (livraison notamment, mais aussi pour certains types de commerce ou les achats sont volumineux et/ou pondéreux...) et parfois pour les véhicules de secours... Limiter la voiture ne se fera pas sans changer les consciences...

nim

@APO

En France le couple tram + RER permet d’adresser toute la gamme des besoins des plus capacitaires au moins capacitaires, en passant en surface avec intersections en centre ville quand c’est suffisant ou qu’on souhaite une desserte fine , en traçant à grande vitesse sur un talus ou un viaduc en milieu moins dense en mode RER/tram-train, en se branchant sur le réseau de ter en banlieue éloignée, en plongeant en souterrain sur les sections denses de centre ville où il faut aller vite quand même (en mode tramway de Nice ou RER Parisien).

S’il n’y a pas de place en centre ville pour du tram en surface il n’y a pas de place non plus pour des rails de béton suspendus au ras des façades.

S’il y a de la place en banlieue pour des voies d’autoroute il y a de la place pour un site propre de tram-train ou rer en requalifiant les voies autoroutières.

Paris (Grand Paris), Londres (Crossrail) et Moscou (RER) ont tous fait le choix de ferré classique semi enterré pour leurs dernières extensions, c’est ce qui fonctionne bien avec une urbanisation à l’européenne.

Le Caire est très différent comme type d’urbanisation. Il a plein de plat dans le désert pour placer des rubans d’autoroute. Il a peu de bâtiments en dur à préserver. Il vit les pires excès du tout voiture (les transports en commun c’est pour que les autres libèrent de la place à mon automobile). L’essence est subventionnée.

Dans ce contexte le monorail leur paraît une bonne idée. On a déjà donné en France ça a produit l’échangeur de Perrache ou le périphérique parisien. On est revenu dessus depuis.

Alstom a placé un “design emblématique” (sic) en mode iconographie des années 60, c’est de la com comme le maglev de Shanghai. Si on voulait réellement placer des arches en béton partout (pourquoi faire ? la tendance est plus à la suppression des trémies et viaducs des années 60) on pourrait le faire en mode métro/tram comme à Rennes.

nim

PS

Le RER parisien enterré sur des sections longues, c’est le million de voyageurs et c’est aussi le RER E décidé par Michel Rocard en 1989 et qui n’était toujours pas terminé au début de la pandémie…

APO

@Nim,

Au sujet du RER E, vous touchez au financement de ces projets qui coutent parfois des fortunes !!! Rocard n'avait rien décidé, car rien n'était financé ni défini dans le détail à l'époque. Mais le projet avait été élaboré sous Rocard puis il a été mis en œuvre par phase en fonction des financements !!! L'idée était bonne et sera bonne pour le transport en ile de France de centaines de milliers de personnes dans quelques années (Banlieue Ouest comme Banlieue Est)...
30 ans d'écart entre l'avant-projet et la décision politique d'une part et d'autre part la réalisation finale c'est très courant dans le domaine des transports (métro, RER, TGV, etc...). Le projet Lyon-Turin en cours prendra à minima cette durée.

Il faut toujours parfois se méfier des effets d'annonces des politiques (surtout en période électorale).

Enfin, le secteur de l'énergie est du même ordre de temps pour des développements importants, 30 ans sur un mandat de 5 ans cela fait ridicule !!! et pourtant ...

APO

@Nim,

Le sujet de l'article est sur la voiture !
Je n'ai jamais mentionné que lorsque l'on ne pouvait pas mettre du Tram , on pouvait mettre du monorail !!!

Le monorail peut être un choix sur certains axes...
Personnellement entre l'Arc de Triomphe et La Défense puis certaines communes de la Banlieue Ouest, ça pourrait le faire et soulager la Ligne 1 à Paris et un peu le RER A à La Défense... De même qu'au dessus du périphérique, le tramway des maréchaux est joli et efficace (a bien amélioré la situation par rapport à la ligne de Bus PC de l'époque et des boulevards des maréchaux gorgés de voitures et qui était infernale à certaines heures), mais il faut aussi une certaine efficacité pour des déplacements dans les métropoles ou des trajets de 45 minutes Maison-Travail sont de durée moyenne (c'est énergivore et chronophage quand on multiplie le temps Aller et Retour...)

Je ne connais pas vos références : "" On a déjà donné en France ça a produit l’échangeur de Perrache ou le périphérique parisien. On est revenu dessus depuis. ""

Sur votre point : "Alstom a placé un “design emblématique” (sic) en mode iconographie des années 60," vous avez entièrement tort !!! Alstom a hérité de ce projet vendu en sont tamps par Bombarbier et donc hérité de celui-ci lors du rachat de cette entreprise... Les trains seront fait au UK et une partie du financement est britannique ...

Sur l'autre point : " on pourrait le faire en mode métro/tram comme à Rennes. " --> A Rennes, il y a le métro, Oui, mais pas trop de Tram !!! A Nantes par contre c'est des lignes de Tram et 0 métro !!! - Auriez-voulu dire Lyon !? qui a les 2 !? @Nim

De toutes les façons, cela reste des sujets de métropoles (ci-dessus) et pas de celui de millions de français de province, loin des grands centre villes et sans réelle alternative à la voiture.

nim

J’ai vécu en banlieue ouest et travaillé à La Défense, je ne vois pas où un monorail serait plus facile à placer qu’un train/tram sur talus ou viaduc. Un monorail côté Arc de Triomphe, c’est du délire complet Haussmann a éventré Paris pour obtenir les perspectives qui convergent place de l’Étoile.

Le t2 qui circule en surface lentement a permis de requalifier toute la zone entre La Défense et Bezons. Le même en souterrain ou en viaduc rapide aurait sinistré la même zone.

Les 45 min sont un seuil d’acceptabilité, un transport plus rapide servirait juste à aller plus loin en 45 min.

Ce qui permet de réduire les 45 min c’est de loger les gens à côté de leur travail en favorisant une urbanisation mixte abordable au lieu de construire un gros nœud de transport avec une tour au dessus. Les employeurs choisissent leur localisation en fonction des moyens de transport de leurs salariés et de leur clients, il n’ont pas de préférence, ils sont les premiers à s’adapter.

Que ce soit Bombardier ou Alstom ça ne change rien à la logique qui a conduit au monorail du Caire.

Rennes montre que le viaduc n’est pas l’apanage du monorail.

Lyon a les deux parce que c’est la seconde métropole de France avec les besoins associés.

Il faut arrêter le coup des millions de français de province, loin des grands centre villes et sans réelle alternative à la voiture. Les métropoles comme Paris ou Lyon ont le besoin et les moyens de mettre en place des réseaux de transports lourds. Les centres urbains plus modestes ont moins de moyens mais leurs besoins sont aussi proportionnellement moins onéreux à traiter.

Ces communes ont trouvé l’argent pour financer des kilomètres de voies rapides, d’autoroutes et de ronds points. Le même argent peut financer une autre urbanisation et d’autres transports. C’est aussi simple que ça.

APO

Là on n'est pour le coup pas du tout d'accord sur Le : " C’est aussi simple que ça. " . C'est bien de l'apanage d'un raisonnement à la Bobo métropolitaine qui ne connait rien aux contraintes des habitants de province et qui n'a du travaillé que dans des bureaux sans déplacements fréquents et nécessaires à son activité...

Les autoroutes sont financées par l'état et les régions, pas par les communes qui ne font qu'en profiter ou en subir les conséquences selon les cas... Les voies rapides ce sont les régions (maintenant) et parfois les départements, mais pas les communes (sauf peut-être en Ile de France !?)...

Pour L'avenue de la Grande Armée, Sarkozy aurait eu le projet de la couvrir en tant que président (!?) (comme le périphérique l'est en grande partie dans les beaux quartiers Ouest parisiens... et nettement mois dans le reste...). Y mettre un Monorail (projet délirant certes) aurait pu servir en partie à cela, avec la possibilité de mettre en dessous des voies cyclables partiellement protégées des intempéries, sans forcément aller jusqu'à l'arc de Triomphe, tant qu'à y être il faudrait y penser pour l'Avenue Foch aussi qui est bien large aussi...

Enfin, beaucoup de Français travaillent là où ils peuvent et une fois en couple, les données du problème de transport sont encore plus complexes si on ajoute les 2 paramètres/contraintes... Les entreprises ne courent pas les rues en province, ce qui est moins le cas dans les grandes métropoles et suivant le job qu'on a...

Pour ce qui est des viaducs pour les transports en commun, le cout peut-être inférieur au ml par rapport à des tunnels (tout dépend des sols et de l'environnement avoisinant...). Le fait de faire une plateforme de Tramway impose de revoir tous les réseaux enfouis en dessous, ce qui est long et fastidieux à faire...

La Défense, 1er quartier d'affaires d'Europe, est assez bien desservi en transport en commun et dans un rayon de 45 minutes autour, vous avez plusieurs centaines de milliers d'employés potentiels (surtout des cadres)... C'est moins le cas dans d'autres lieux de la région parisienne plus difficile d'accès en transport en commun où à poste équivalent les employés s'y rendront en voiture... Vu la densité d'entreprises dans La Défense et à Paris, comment faire pour organiser le logement (sauf à passer en mode soviétique avec Nationalisation et attribution des logements aux entreprises suivant des critères pré-établis!?).

A titre perso, avoir mon travail à moins de 15 minutes de chez moi serait idéal et quand j'ai pu je l'ai fait... Cela fait gagner du temps de vie !!!

Que les entreprises/employeurs choisissent leur emplacement en fonction de facteurs est évident : Cout, Accès, clientèle , fourniture (si important dans le process), "employés" potentiels disponibles dans les environs, ... De grosses boites iront plus se positionner à La Défense (facile d'accès au plus grand nombre qu'au Sud ou au Nord de Paris...) et les plus petites ne peuvent pas beaucoup s'adapter à tout un chacun, sachant que le cout est important aussi (sauf dans l'industrie du Luxe...).

Les idéaux, c'est bien, la réalité est toute autre pour une majorité d'entre nous...

nim

Qui généralise hors de propos ?

Ce ne sont pas les personnes dont les déplacements sont fréquents et nécessaires à leur activité qui saturent les routes, ce sont les mouvements pendulaires des particuliers (et d’ailleurs faudrait se poser la question de la nécessité réelle on a vu avec la pandémie qu’une bonne partie était pas si indispensable que ça). Si on diminue les mouvements pendulaires il y a de la place !

La seule structure qui bénéficie de budgets conséquents en France c’est l’État. Les communes, les départements, les régions et même les métropoles conduisent leur politique en fonction des subsides que l’État veut bien leur accorder. L’urbanisation actuelle n’est pas une construction spontanée privée c’est le fruit de politiques étatiques délibérées sur le long terme :
— la subvention à l’implantation des stations services dont on voit encore les restes dans de nombreuses communes,
— les années de défiscalisation du diesel,
— la prime à la casse à répétition
— le mode de financement des autoroutes qui incitait à la construction de kilomètres supplémentaires sauf à perdre le bénéfice des péages
— les aides à l’immobilier au fin fond du Massif Central
— aujourd’hui, le leasing électrique Macron
et que sais-je encore

Donc le régime “soviétique” on le vit déjà. Or, les mêmes politiques peuvent parfaitement réorienter l’urbanisme dans une autre direction.

Avant que l’État ne subventionne à gogo l’installation des habitants très loin de leur lieu de travail, et le parasitisme des communes les unes sur les autres, on construisait naturellement des quartiers mixtes avec des faubourgs autour des usines et des commerces au milieu des faubourgs et on s’en portait pas plus mal. Faut arrêter de présenter comme une fatalité une construction tout ce qu’il y a de plus délibérée et artificielle.

La séparation des lieux de travail et de vie s’est faite au détriment de la grande majorité de la population. C’était le jackpot pour le gestionnaire des centres d’activité (comme on a vu avec le fils Sarko), et pour le propriétaire foncier qui pouvait transformer un terrain agricole en lotissement (moins cher de bétonner un champ que nettoyer une surface déjà urbanisée !).

Mais pour les autres ?

On ne travaille pas mieux dans une tour à La Défense que dans un immeuble tertiaire de taille moyenne réparti sur le reste du territoire. Ils ont le même mobilier, la même machine à café et la même connexion à Internet.

On ne vit pas mieux à la campagne quand cette campagne est un lotissement goudronné à perte de vue, qu’une bonne partie du temps libre est mangé par des déplacements automobiles, et que les bouchons automobiles vous suivent jusqu’au coin de la rue.

Le commerce local ne tourne pas mieux quand tous les clients potentiels sont incités à prendre leur auto pour consommer dans le hangar en tôle à côté de l’échangeur d’autoroute du coin.

APO

@Nim,

L'état, c'est vous, moi et tous les autres français !
Les orientations de l'état ont loin d'avoir été bonne en bien des places, c'est certain, mais ont suivi l'aspiration a une époque du plus grand nombre...

Que les flux pendulaires que vous mentionnez surtout dans les grosses agglomérations soient entravés par divers moyens pour être remis dans les transports en commun et/ou vers le vélo, c'est effectivement une trajectoire à prendre et c'est le sens du re-développement des tramways et métros dans beaucoup de villes. Il faut avoir le privilège d'être bien desservi de bout en bout toutefois ! Les aléas de la vie font que cela peut changer du tout au tout rapidement, un changement d'employeur notamment...

Pour votre information, les phénomènes de bouchons n'existent que très peu en province, j'entends par là toutes les villes qui ne sont pas classées en métropole (à part l'accès aux écoles le matin et encore, et ce n'est que des mini-bouchons). Je n'ai quasi jamais vu de bouchons dans les Zones Industrielles (ZI) et Zones Artisanales (ZA) de ma vie, de petits ralentissements tout au plus.
Votre idéalisme des faubourgs autour d'usines est "joli" mais certainement pas rêvé des voisins proches de diverses usines actuelles (notamment celles de l'agroalimentaire qui parfois puent réellement suivant leur process... et celles avec de l'industrie un peu lourde qui font aussi beaucoup de bruit et qui ont des flux de camions non négligeables !!!). Beaucoup d'usines et d'activités ont été chassées des villes, du fait des nuisances et mises en périphérie de ce fait... D'autre part les centrales d'achat et les supermarchés ont permis (avec un pétrole pas cher) d'augmenter le pouvoir d'achat de bien des gens, que ce modèle soit pour partie obsolète est certain... Ce qui est certain, c'est que des économies d'échelle avec de grosses installations sont dans le sens de plus de productivisme et de productivité... Tous les pays du monde y font face et la voiture est présente dans tous les pays dits "développés"...
Par ailleurs, c'est aussi certain que les pavillons de banlieue depuis 50-60 ans (voir même plus) et beaucoup de nouveaux quartiers dans nos villes ont empiétés sur des zones historiques de maraichage en bordure d'agglomération autrefois... Il n'y a quasi plus de maraichers en périphérie des villes, sauf en province et encore...

Je n'idéalise pas la situation dans laquelle nous sommes pour autant, le sujet de départ qui était et reste la voiture électrique et son financement.

Que nous soyons sous un régime de type soviétique, pas vraiment (avis personnel) tant la planification manque et tant de développements anarchiques... Que nous soyons dans un régime anarcho-libertarien, c'est un peu mon point de vue (tout le monde fait ce qu'il veut et désire le minimum de contraintes... Liberté d'abord, Le Droit à beaucoup de choses et surtout très peu de Devoirs... (hélas !)).

P.S.: des stations-services sont aujourd'hui quasi financées par des agglomération de communes rurales, pour garder des capacités pour faire le plein pour la population locale, sans avoir à faire 20-30 voir 40 km !!! Il y a les déserts médicaux, souvent évoqués dans les médias, mais aussi des déserts éducatifs (plus d'école faute d'enfants dans des villages "remplis" à majorité de vieux) et des déserts de loisirs (pas assez de moyens et d'effectifs, les parents doivent amener le petit à10-15 voir 20 km pour faire du sport...), mais aussi des déserts commerciaux dans les zones rurales (plus de commerce de proximité ni de supermarché)...
A noter que plus les zones sont paumés et plus il y a de production bio !!!

nim

> L'état, c'est vous, moi et tous les autres français !

C’est bien pratique, d’accuser l'État d’être soviétique quand il prend des décisions qu’on désapprouve, et déclarer que c’est vous et moi dans les autres cas. L'État peut et doit réorienter les politiques publiques en fonction du meilleur tel que connu aujourd’hui. La voiture reine c’est la conception des années 60 ! On a appris beaucoup depuis !

> Pour votre information, les phénomènes de bouchons n'existent que très peu en province

Pour votre information, j’ai vécu longtemps hors de région parisienne (c’est mon cas actuellement), donc on me la fait pas celle là. Les automobilistes sont tellement prisonniers d’un mode de vie qu’ils refusent de voir les bouchons tant que rien ne change. Et dès qu’on élargit le moindre trottoir c’est la révolution qui va soit disant multiplier les encombrements (alors qu’ils sont déjà là).

J’ai connu des secteurs noirs de voiture où soit disant tout allait bien, l’opposition franche à tout réaménagement, et enfin la voirie libérée une fois que les transports en commun étaient mis en place avec les gamins qui découvrent la rue (parce que les parents n’ont plus peur qu’ils se fassent écraser, parce qu’il y a des lieux de sociabilisation accessibles sans la voiture de papa maman), le bruit des oiseaux (qu’on entendait pas sous le grondement continu), les commerces qui reviennent. Mais, on aurait demandé à l’automobiliste qui circulait pare choc contre pare choc, il aurait dit, ce sont des problèmes de parisien, chez nous c’est fluide (!).

J’ai vu les petites communes subventionner les stations services, et gaspiller leur budget et leur influence auprès de l’État/la Région/le département à obtenir un contournement routier avec moult ronds points décorés à grand frais, pour voir leur centre ville mourir une fois que tous les habitants partent faire leur courses à la zone commerciale du chef lieu de canton.

J’ai vu le centre de bourgades tomber en ruine puisque on rendait moins cher de viabiliser le terrain agricole alentour (celui avait créé la bourgade) que de réhabiliter ou reconstruire le bâti historique. Une fois le lotissement construit tout le monde en voiture vers le chef lieu il n’y avait plus rien à faire sur place.

Tant d’argent dépensé en pure perte, puisque les activités ont continué de se concentrer dans les centres urbains. On a favorisé la multiplication des lotissements dortoir à perte de vue. Et maintenant il n’y aurait pas d’argent pour mener une autre politique ? C’est une blague ?

Les pétroliers ont fait et continuent de faire des bénéfices astronomiques, ils ont employé une partie de cet argent à influencer les politiques publiques en faveur de modes de vie extrêmement énergivores, au final maintenant que l’on commence à recevoir la facture était-ce une si bonne idée que ça…

L’État peut et doit prendre ses responsabilités en matière d’urbanisme, il n’est pas condamné à poursuivre la politique passée, il n’est pas condamné à faire la même chose que les voisins. Quand la France a voté la loi littoral, le béton à perte de vue sur les côtes n’était pas non plus une fatalité.

Le leasing macron, c’est pas un changement de politique, c’est continuer de mettre l’argent public dans un gouffre qui fait au final beaucoup de malheureux.

nim

PS les déserts de vieux, c’est le résultat naturel de cette politique de lotissements dortoir. Une fois qu’on a créé de vastes zones loin des activités, jamais densifiées ni renouvelées puisque moins cher d’envoyer les jeunes désargentés se construire une maison plus loin sur un ex terrain agricole, quand approche l’age ou les occupants d’origine trouvent les migrations automobiles moins chouettes, oups.

APO

@Nim,

Et de faibles attractivités de certains territoires, de politique agricole depuis 50 ans et des modes de vie (Cf population agricole française...).

nim

C’est pas une histoire de territoires, c’est une histoire de densité d’urbanisation.

Le bourg de milieu rural avec sa place, ses commerces, ses vieux qui regardent les gamins jouer, la promenade dans la nature à la sortie du village, et la petite maison de retraite semi ouverte a aussi été tué par le couple lotissement + voiture.

Quand les habitants sont géographiquement rassemblés une infirmière peut faire sa tournée rapidement. Quand il lui faut 30 min de voiture pour aller d’un patient à l’autre, elle va pas assister le lever de beaucoup de monde !

APO

Beaucoup de bourgs historiques (en zone attractive) sont entourés de lotissement et cela se passe bien... Mais pour que les gamins jouent sur la place du village, il vaut mieux une petite rocade, histoire que les camions et les énervés du volant ne passent pas par là...

nim

Et une fois que les actifs sont en lotissement et partent faire leur courses ailleurs la place meurt. J’ai connu aussi. À la fin le département payait le bus aux vieux pour qu’ils aient accès à l’hyper du coin comme les jeunes automobilistes. Vivre totalement isolé loin des médecins et des activités avec l’aumône de la visite à l’hyper du coin une fois par semaine tu parles d’une vie.

La “misère noire des provinciaux” actuelle ce n’est rien à côté de ce que la génération qui a connu l’automobile pas cher et l’éloignement de masse va vivre, une fois passé l’âge de conduire. Il est urgent de restructurer l’habitat autour d’autre chose que le véhicule particulier.

APO

On est assez d'accord, mais ce timing va prendre beaucoup de temps suivant les régions...

D'autre part, les petits commerces de proximité qui achètent leurs denrées dans des centrales d'achat au même prix que le prix de vente que font les grandes surfaces du coin, comment vivent-ils ??? Ils se font traiter de voleurs quand leur prix sont plus de 30% au dessus du supermarché et pourtant ils ont des frais comme tout commerçant !!!

APO

On est assez d'accord, mais ce timing va prendre beaucoup de temps suivant les régions...

D'autre part, les petits commerces de proximité qui achètent leurs denrées dans des centrales d'achat au même prix que le prix de vente que font les grandes surfaces du coin, comment vivent-ils ??? Ils se font traiter de voleurs quand leur prix sont plus de 30% au dessus du supermarché et pourtant ils ont des frais comme tout commerçant !!!

APO

@Nim,

Quelques remarques sur vos propos :
- sur "" C’est bien pratique, d’accuser l'État d’être soviétique "" --> ce n'est pas moi qui est dit que l'état Français était soviétique !!! J'ai même dit qu'on manquait de planification coordonnée !!! Je ne dis pas qu'il faut changer de politiques publiques, je dis que beaucoup de gens ne veulent pas pour le moment de ce genre de politique, Cf résultats des élections (hélas !)...

Pour les bourgs de Province, vous connaissez donc les effets en cours des lotissements ainsi que des supermarchés à gogo partout en France...

Je suis d'accord sur votre point : "" L’État peut et doit prendre ses responsabilités en matière d’urbanisme, il n’est pas condamné à poursuivre la politique passée, il n’est pas condamné à faire la même chose que les voisins. "" en fonction des hommes et femmes politiques élues (localement, au département, régionalement et à Paris...)

Sur votre point : " Le leasing macron, c’est pas un changement de politique, c’est continuer de mettre l’argent public dans un gouffre qui fait au final beaucoup de malheureux." C'est voir le verre à moitié vide... Le changement mettra des décennies à se faire dans l'autre sens, en attendant que fait-on ???
On laisse les petits provinciaux qui ont cru en un idéal il y a 20,30 ou 40 ans (et encore maintenant du reste) dans une merde noire et avec leurs véhicules thermiques !?? (sans compter que les imaginaires créées à travers les séries diverses et la télé, ça tend franchement vers la vie en appartement...)
On peut faire en Urgence un plan à la Khmer et "Hop" on parque tout le monde dans les bourgs et dans les vieux immeubles vétustes en quelques semaines/mois !!!

nim

La réalité c’est que le temps du particulier est plus court que le temps nécessaire pour reprendre un bâti mal pensé. La réalité c’est que le particulier n’a aucun scrupule à abandonner un lieu d’habitation pas pratique une fois qu’une meilleure alternative existe. Le logement est trop cher de nos jour pour se permettre de la nostalgie.

Les mécanismes qui ont permis la réimplantation rapide de la population dans des lotissements dortoir fonctionneraient aussi vite dans l’autre sens pour peu qu’on propose à la population une alternative mieux adaptée aux contraintes d’aujourd’hui.

C’est pas difficile à faire il suffit de pratiquer une fiscalité différentiée exactement comme aujourd’hui, mais avec des paramètres différents :
1. baisser la fiscalité sur la construction de logements à côté des activités existantes
2. augmenter la fiscalité ailleurs
3. baisser la fiscalité sur la construction d’immeubles de taille moyenne (et la rehausse de l’existant)
4. l’augmenter sur les pavillons et autres maisons individuelles
5. taxer lourdement la transformation de terrain agricole ou naturel en terrain à construire
6. taxer lourdement les plus-values foncières pour neutraliser la spéculation en milieu urbain

Une grande partie de tout ceci n’est d’ailleurs que de la justice fiscale. Ce sont les investissements publics qui valorisent un terrain, pas l’action de son propriétaire. Le bâti dispersé et peu dense coûte une fortune à l’État en assainissement, voirie et temps productif perdu dans les bouchons (et donc sans création de valeur taxable). Et tout ceci concerne les nouvelles constructions, sans défavoriser ceux qui habitent dans l’existant.

Et ensuite on peut dépenser une partie de l’argent qui part aujourd’hui en primes au ronds points, aux automobiles, à la soit disant ruralité des banlieues dortoir en subvention aux équipements publics (transports en communs, écoles, parcs, etc) de ces zones urbaines. On peut même garder une partie de l’argent en leasing macron pour adoucir la transition.

Subventionner l’existant pour éviter de changer quoi que ce soit c’est reculer pour mieux sauter. La “merde noire” d’aujourd’hui n’est rien par rapport à celle de demain. D’ailleurs ce qui a conduit à cette “merde noire” est connu depuis pas mal de temps, elle a été considérablement aggravée par le refus de prendre en compte les alertes (par les mêmes personnes qui se complaisent dans des invectives telles que “khmer” aujourd’hui, d’ailleurs). Ce ne sont pas les “khmer” qui ont construit année après année cette situation. Ce sont leurs détracteurs.

APO

Vous oubliez quelques paramètres essentiels :
- Des français qui ont acheté (et qui ne sont pas locataires) auront du mal à quitter des lieux sans vendre !!! Et beaucoup de Français, une fois un bien acquis compte dessus pour le restant de leur vie... Le baby-boom est passé et les extensions de Lotissements devraient se calmer sauf dans les zones d'attractivité forte et aussi dans les zones ou les prix de l'immobilier sont trop élevés dans les environs. Limiter la maison individuelle peut avoir du sens mais il faut faire avancer les consciences aussi...
- L'état a les poches bien vides et beaucoup de créances actuellement en plus de sommes gigantesques de chantiers devant lui !!!

Pour les mécanismes de fiscalité, vous avez raison de les mentionner pour le futur...
Que des zones pavillonnaires évoluent en immeuble, oui et c'est déjà le cas en banlieue parisienne dans toute la petite couronne et dans d'autres métropoles aussi...
Que les détracteurs des khmers (historiques) aient tort, c'est un point de vue !!!
Que l'on compare des idéaux voulant des politiques ultra-dirigistes menées tambour battant à celles des khmers est parfois abusive, mais parfois proche de l'impact des propositions faites par des urbains (certes informés de certains enjeux de société importants) mais ne tenant pas compte de situations locales diverses et variées. Que ces urbains fassent le ménage dans les voitures en ville (il y en a tellement !), avant de s'attaquer aux petits gueux des campagnes (cibles faciles mais pouvant parfois se défendre méchamment, Cf premières manifestations des GJ...). L'ouest parisien n'est pas la Province (qui par ailleurs est très diverse et soumise à des contraintes différentes).

Pour revenir à la voiture (sujet de l'article), à ce jour, en Province, se passer de la voiture est pour beaucoup extrêmement contraignant et un casse-tête logistique inouï par endroit...

nim

> que ces urbains fassent le ménage dans les voitures en ville (il y en a tellement !), avant de s'attaquer aux petits gueux des campagnes

C’est déjà le cas (et pas qu’à Paris, et pas qu’en centre ville). Il y a ceux qui vivent dans un secteur bien aménagé; il y a ceux qui ne peuvent pas se la payer, il y a ceux qui sont trop jeunes ou trop vieux pour conduire mais le résultat est le même la voiture n’est pas une généralité. D’ailleurs si les voitures qui encombrent les villes étaient celles des habitants les urbains ne voteraient pas massivement en faveur des zfe et autres restrictions de voirie automobile.

Franchement cette discussion est une longue suite de poncifs et d’images d’Épinal sans rapport avec la réalité du pays.

APO

Certes des images d'Epinal pour parfois des problèmes épineux...

P.S.: Le cossu XVIème ne vote pas trop pour l'abandon de la voiture et en compte des flottes assez phénoménales et depuis longtemps. Les arrondissements de I à V et ceux de l'Est ont beaucoup moins de voitures certes...

nim

@jean-philippe Personne ne veut de cette fumisterie côté écologistes, permettre “une mobilité sur quatre roues jusque dans le coeur des métropoles” en "[obligeant] Les gens modestes […] de sortir des grands centres urbains pour se loger” c’est pas un programme écologiste, le programme écologiste c’est de favoriser les transports en communs, et de permettre à chacun de se loger dans des conditions décentes à côté de ces transports en commun.

L'“offre abordable de véhicules électriques” c’est la continuation des subventions massives à l’étalement urbain et au mal loger, dont le bilan écologique et social est désastreux, et qui ne profite qu’aux acteurs de l’immobilier spéculatif.

APO

@Nim,
Votre point de vue est valable et entendable pour les métropoles françaises pour une grande partie de la population qui s'y trouve, mais pas (hélas !) pour certaines professions (commençant avant l'ouverture des Transports en commun), pour les petites villes de province et aussi par extension de nombreux provinciaux vivant dans des villages, ce n'est pas possible...
Sans compter que beaucoup d'usines françaises sont situées "à la campagne" ou du moins en périphérie des villes et plus (depuis assez longtemps) dans le coeur des villes... Pour de grosses usines, des transports en commun peuvent être mis en place, pour plein de PMI/PME ce n'est pas possible (il faut la voiture !!! qui est parfois partagée et/ou en covoiturage...)...
Pensez aux Gilets Jaunes...

nom

Besançon, qui n’est pas une mégalopole, a un réseau de tram (l’un des moins cher au km de France d’ailleurs, la taille n’aide pas nécessairement à faire des économies).

Pour une ville plus petite le BHNS suffit largement.

Après oui il y a une limite de densité au dessous de laquelle ce n’est pas rentable, mais ce n’est pas rentable non plus en mode routier, les rubans d’asphalte dans toutes les directions, l‘assainissement, la prise en charge des maladies respiratoires, l’isolation thermique des km² de façades pavillonnaires mal construites, etc sont toutes payées par la collectivité.

Densifier est un cercle vertueux, les habitants en milieu dense ont moins besoin de transport et réduisent aussi les besoins de transport des autres en limitant leur étalement. Densifier ce ne sont pas des barres de 20 étages, n’importe quel petit immeuble avec balcons et terrasse est plus compact que l’équivalent en pavillon + parking + voirie.

Les gilets jaunes ont raison de considérer que l’abandon du routier revient à supprimer des subventions. Il faut maintenir ces subventions, mais en les transformant pour subventionner l’habitat populaire le plus utile à la population et au pays aujourd’hui.

Donc, autant mettre cet argent public dans l’aide au logement au plus près des pôles économiques, au lieu de faire croire que c’est une affaire d’habiter au fin fond du département. Ce n’est pas une affaire ni pour le particulier ni pour l’État, les coûts sont juste indirects et bien maquillés.

Et dans tous les cas surtout ne pas mettre un € d’argent public à subventionner de l’étalement supplémentaire maintenant qu’on se rend compte qu’il est hors de prix et socialement nuisible.

Ça fera des malheureux auprès de ceux qui ont les moyens de se payer une villa avec piscine en dur (mais l’État a-t-il vocation à subventionner ce type de logement ?). Pour les autres un appartement bien situé sans charges de transport est beaucoup plus attractif qu’un pavillon mal isolé, éloigné des services, des écoles des lieux de travail, et même de la “vraie” campagne par des km d’autres pavillons.

Les professionnels qui ont besoin de se déplacer en utilitaire c’est autre chose. Mais le leasing de Macron c’est du véhicule particulier.

APO

@Nom,

Je ne contredis pas vos propos.

Mais l'état de faits actuels sur les zones d'habitation française est là. Le pavillon de banlieue et/ou en périphérie de villes moyennes avec une voiture pour Monsieur et une pour Madame, c'est le Lot de millions de gens. Changer cela prendra des lustres, par endroit le vélo aidera, dans d'autres trop vallonné ce sera compromis pour beaucoup...
Enfin pour l'étalement, combien de petites communes "parasites" de plus grosses et historiquement denses ont joué sur des impôts locaux plus faibles sur plus de places pour des infrastructures de Loisirs (terrain de foot et autres) et autres arguments (l'accès à un petit jardin et une terrasse pour l'été, etc...) pour augmenter leur population aux dépends de villes historiques très denses voir exigus et enclavées par moment (fond de vallée au bord de cours d'eau...) qui se trouvent aujourd'hui en difficulté faute d'habitants à l'année... Dans ces villes exigus les Trams sont compliqués à faire et des Bus à haute intensité de traffic également... (problème de place) .
Les problèmes en cours ne sont pas simples et mériteraient peut-être un zonage pour pointer des subventions là ou le(s) choix sont restreints...
Sortir du monde de la voiture va être un crève coeur pour des millions de gens (hélas !) et une contrainte très importante pour d'autres...

Déjà si le poids et la puissance des véhicules étaient restreints, un premier pas serait fait (et une limitation des publicités dans ce sens, comme pour l'alcool et le Tabac, il y a quelques années...).

nim

@APO

Le problème de place est faux. Un bus transporte plus de monde pour moins d’occupation. J’ai vu des boulevards dont la moitié a été réallouée à un site propre bus, les voies restantes sont désertes, alors qu’il bouchonnait en continu il y a 20 ans. Le problème c’est la voiture particulières pas le type de voiture particulière (certes, il faudrait dissuader l’achat de gros tanks mais même une petite citadine consomme énormément d’espace). Les livraisons se passent mieux sur une voie dégagée que trois saturées de véhicules particuliers.

Le balcon ou la terrasse se font parfaitement avec des petits immeubles.

Que des communes aient triché, on l’a vu ces dernières années avec les constructions en voies inondables, à la fin l’État se désengage quand même.

Donc si l’État était sérieux sur le sujet :

1. pour l’existant, si une zone est pas trop mal située, l’État devrait proposer le marché suivant au maire “je subventionne transport en commun et écoles si vous changez le PLU-H pour autoriser de petits immeubles et refusez le permis de construire à autre chose”,

2. si la la zone est loin de tout elle est non viable sauf comme résidence secondaire, il faut des aides au déménagement pour les actifs, comme pour les constructions en zone inondables

3. et surtout couper les subventions aux maires qui créent de nouveaux lotissements, et faire bien comprendre aux acheteurs éventuels qu’il faudra pas venir demander des aides plus tard

Et, ça prendra une décennie avant de produire les premiers effets, si on arrête de faire croire à la population que tout peut continuer indéfiniment comme avant. C’est pas plus rapide de construire un bout d’autoroute.

APO

@Nim,

Je suis partiellement d'accord avec vous. Oui la reconcentration des communes a du sens et des mesures ont été prises en ce sens depuis pas mal d'années pour arrêter l'étalement du foncier.
Pour la circulation en ville, vu la décroissance des petits magasins depuis 30 ans dans la majorité des centres-villes et le déplacement dans des Z.A. et autres Z.I. de beaucoup d'emplois auparavant en ville, c'est évident que le Traffic est parfois moindre du coup en centre-ville sauf aux heures d'ouverture des écoles (je parle pour les villes moyennes de Province !). Aller travailler dans des ZI ou ZA sans voiture, cela peut prendre énormément de temps en transport en commun...
Pour les Boulevards, beaucoup d'entre eux (à Paris notamment qui les doit à Hausmann) sont propres à certains types de ville et certains quartiers... Les vieilles villes françaises moyennes ont souvent juste quelques axes un peu large, le reste est étroit... mais peu importe... Sans dire que c'est la situation idéale, la voiture est devenue une quasi-nécessité pour beaucoup de monde et les caisses de l'état ne pourront pas remédier à tout cela. En province ce sont les départements qui gèrent les transports en commun, mais cela est très souvent orienté vers les "écoliers" qui représentent la majeure partie actuelle des utilisateurs...

Modifier un PLU, c'est créer des mécontents en pagaille et quelques heureux...
Votre point 1 n'est pas vide sens, mais ce n'est pas demain la veille qu'il sera appliqué...
Votre point 2 est un peu une atteinte à l'idéal de vie de certaines personnes de tout horizon politique d'ailleurs (et pas une frange marginale de la population)... Cela peut avoir du sens mais comment cela sera t'il perçu !!!
Votre point 3 est assez dirigiste aussi... Cela plairait dans peu de lieux en Province !!!

Petite remarque, cela ne laisse guère de place d'après votre idéal à un beau jardin potager accompagné d'un verger !!!

nim

Deux lieux où j’ai des attaches :
1. le village a bétonné ses vergers pour faire des parkings
2. la ville a ajouté pistes cyclables et sites propres de transport, réduit la largeur des voies automobiles, planté des vergers et arbres à la place (je passe au milieu pour aller au travail).

Les clichés ont la vie dure mais sont parfois très éloignés de la réalité

Et une commune qui ne veut pas changer son PLU pour s’adapter au contraintes actuelles, n’a pas à quémander des aides pour compenser les problèmes que cela crée. Si les habitants veulent payer des folies avec leurs impôt locaux c’est leur problème pas celui du reste du pays.

APO

Je vous reprends : "" Les clichés ont la vie dure mais sont parfois très éloignés de la réalité ""
Lequel de votre point 1 ou du point 2 nommé dans votre message est en tendance majoritaire en France !?

nim

Le point 1 et le point 2 répondaient au fait que mon idéal laissait peu de place aux vergers. Or, dans la réalité, le territoire qui a planté des vergers est la ville, et celui qui les a détruit est le village (les villages d’ailleurs je connais beaucoup d’autres cas).

Donc, l’imaginaire est en décalage avec la réalité. À la fin, c’est la réalité qui gagne. Si on veut jardins et vergers il faut favoriser les transports en commun et les villes (même modeste) le pavillonnaire produit parkings ronds points et voies rapides, mais certainement pas des vergers.

La quantité d’erreurs passées n’a jamais justifié de poursuivre à l’identique, au contraire.

APO

La poursuite des modèles passés est certes à ne continuer... Toutefois, dans certaines zones, la population urbaine (de part les résidences secondaires) privent les locaux d'habitats (surtout en zone Littorale !). Faut-il transférer systématiquement ces habitants vers des immeubles !??? (A l'étage, ils pourront voir la campagne environnante et peut-être apercevoir les maisons utilisées 3 à 4 semaines par an en résidence secondaire, mais qui sont hors de leur portée financière !?).

Vous avez raison les villages sont la Plaie de la France et la raison de tous ses malheurs !!! Qu'attendons-nous pour les raser en partie et parquer la vermine et les cul-terreux qui les composent dans des habitats nouveaux loin de leur zone actuelle pour préserver une campagne joyeuse !!! N'est ce pas ? @Nim !?

Et les villes françaises et ses habitants sont remplies de vertus, c'est notre avenir commun !!! N'est ce pas ? @Nim !? Les vergers communs avec tout plein de gens avertis et bienveillants, cela donne de merveilleux résultats dans une harmonie heureuse et perpétuelle...

Moi, j'aurais dit que la Cupidité et l'inconscience ont créé des situations non tenables. C'est amusant de voir des "citadins" expier les responsabilités du modèle urbain (non soutenable) sur des communes (certes parfois prenant de mauvaises décisions, mais prises entre tant d'informations et de nécessités contradictoires !). Vos raisonnements me font rêver @Nim !!!

nim

Parce que les lotissements ont été créés par des altruistes au grand cœur ? Ou des cupides (comme vous dites) très contents de toucher la différence entre un foncier à bâtir et un foncier agricole, avec souvent la complicité de l’élu du coin, à charge à la collectivité de financer toutes les infrastructures nécessaires pour rendre possible cet étalement ? Et maintenant de subventionner un peu plus les véhicules particuliers pour que le massacre environnemental et l’exil des pauvres le plus loin possible continue ?

Les culs terreux ils ne sont pas plus heureux repoussés en périphérie loin de tout pour faire de la place aux résidences secondaires des riches. Un immeuble de bonne qualité ce n’est pas la misère.

Favoriser le logement dense ce n’est pas pénaliser les culs terreux ou tous les malheureux de service . C’est traiter le logement diffus comme le luxe qu’il revient à la société. C’est arrêter de subventionner résidences secondaires et autres villas au nom des pauvres cul terreux. C’est favoriser à la place l’habitat du cul terreux au plus près des emplois et services dont il a besoin.

nim

PS

Il faut être cohérent, soit on théorique que l’État ne peut rien faire, c’est trop difficile, trop long, pas acceptable, etc, c’est la loi du marché, l’automobiliste peut payer son essence au prix fort, externalités comprises, soit l’État peut agir mais dans ce cas pourquoi son action irait-elle dans le sens de la perpétuation des problèmes.

APO

Là-dessus, on est à peu près d'accord. L'état et les collectivités peuvent faire bien des choses, mais croire à un retournement miracle et rapide, c'est pas trop possible... Il a fallu plus de 50 ans pour vider certaines campagnes (même du temps des 30 glorieuses), pour réaménager le pays, il en faudra autant... Et désolé de le dire, mais les banlieues des grandes métropoles françaises sont le pire en terme de situation !!! Et pas les petits lotissements en bordures de villages dans la province...

Rappel : La France, c'est aujourd'hui maxi 500.000 Logements neufs par an !!! (pas plus)

Albatros

De la pure démagogie doublée de "YAKAFOKON" écologiste de bas étage. On est mal...

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