Vallourec: le secteur pétrolier a retrouvé une certaine dynamique

  • AFP
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Le PDG du groupe spécialiste des tubes sans soudure Vallourec, Philippe Crouzet, a souligné mercredi que le marché pétrolier avait retrouvé "une certaine dynamique", porté par les Etats-Unis, et qu'il n'y avait pas de ralentissement de la demande de pétrole. "On vit dans un univers sans direction, mais qui (...) a plutôt retrouvé une certaine dynamique", a déclaré M. Crouzet lors d'une rencontre de l'Association des journalistes économiques et financiers (AJEF).

Il observe depuis un an "un déséquilibre entre offre et demande" sur le marché pétrolier mais "pas lié à un ralentissement de la demande" qui continue à croître de 1,5% par an. "Le problème est du côté de l'offre", en raison notamment des "aléas politiques", au Moyen-Orient, en Libye et au Nigeria notamment, a-t-il dit. Dans ce contexte, Vallourec enregistre "un niveau d'activité très fort aux États-Unis" qui est "un moteur qui est reparti à fond", a-t-il indiqué.

Le nombre d'appareils de forage en opération aux États-Unis "ne baisse pratiquement pas", a-t-il précisé, avec actuellement 950, contre 400 au point bas en avril 2016, et "on finira l'année plus haut que ce que la plupart des prévisionnistes avaient dit". Dans ce contexte, Vallourec est "au maximum de (ses) capacités" aux États-Unis et exporte des tubes depuis le Brésil pour fournir le marché, a dit M. Crouzet. Le président Donald Trump "rajoute à l'incertitude avec éventuellement l'interdiction d'importer", a-t-il ajouté.

Il se montre aussi "positif et optimiste" sur le Brésil qui "a montré pas mal de résistance". Mais "le reste du monde est plus compliqué", a-t-il ajouté. Le secteur pétrole et gaz représente les deux tiers du chiffre d'affaires de Valliourec. Pour l'avenir à moyen terme, M. Crouzet a relevé la possibilité d'un "effet de falaise" du côté de la production des grandes compagnies pétrolières internationales. "La croissance aujourd'hui n'est pas encore un problème" mais "on est dans la troisième année où aucun projet n'a été sanctionné", a-t-il dit.

M. Crouzet a d'autre part estimé qu'avec un prix du baril à 50 dollars, l'exploitation offshore (en mer) est aujourd'hui "encore problématique". "Le coût unitaire des investissements est très élevé et la prise de risque est considérable", a-t-il observé. Interrogé sur la stratégie du groupe dans la perspective de la transition énergétique, le PDG a expliqué qu'elle reposait sur "le repositionnement géographique", en citant le Brésil, les Etats-Unis, l'Arabie saoudite et le Golfe en général, l'Indonésie et la Chine. Vallourec se positionne là où "le pétrole va rester en exploitation le plus longtemps", a-t-il indiqué.

Enfin, M. Crouzet a relevé que le volet restructuration du plan de transformation qu'il avait annoncé en février 2016 était "complètement terminé depuis plusieurs mois". Le programme comportait 800 suppressions de postes en France, 800 en Allemagne et 150 au Royaume-Uni. Ce plan "allège énormément notre base de coûts", a-t-il assuré. "Après, on est en adaptation permanente. Donc s'il faut faire d'autres ajustements, on en fera", a-t-il ajouté. L'objectif de l'ensemble du plan est d'améliorer l'excédent brut d'exploitation (Ebitda) du groupe de 750 millions d'euros à l'horizon 2020. "On est toujours sur ces lignes, et sur les coûts, on est plutôt en avance", a fait valoir le PDG.

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