Le vent, un allié pour décarboner le transport maritime

Christian de Perthuis

Professeur d’économie à l’université Paris-Dauphine - PSL

Fondateur de la Chaire Économie du Climat

Dans le débat public, on parle beaucoup des impacts de l’aviation sur le climat, beaucoup moins de ceux du transport maritime.

En 2024, pourtant, les bateaux parcourant le monde (hors navires militaires) ont rejeté un milliard de tonnes (gigatonne ou Gt) de CO2 dans l’atmosphère. Un chiffre équivalent aux rejets de l’aviation civile, avec un rythme de croissance comparable – à l’exception des évènements exceptionnels comme la pandémie de Covid-19 en 2020.

Pour atténuer le réchauffement planétaire, la décarbonation du transport maritime est donc tout aussi stratégique que celle de l’aviation civile. L’utilisation du vent – à travers le transport à voile – devrait y jouer un rôle bien plus structurant qu’on ne l’imagine.

Les retards à l’allumage de l’Organisation maritime internationale

Les liaisons internationales génèrent un peu plus de 85% des émissions du secteur maritime, le reste provenant des lignes intérieures et de la pêche. De ce fait, les régulations adoptées par l’Organisation maritime internationale (OMI) jouent un rôle crucial en matière de décarbonation.

Les enjeux climatiques n’ont été intégrés que tardivement aux régulations environnementales de l’OMI. Celles-ci ont historiquement été conçues pour limiter les risques de marées noires, puis de pollutions atmosphériques locales provoquées par l’usage des fiouls lourds dans les moteurs.

Jusqu’en 2023, la baisse des émissions de gaz à effet de serre n’était visée qu’à travers des régulations sur l’efficacité énergétique, limitant la quantité de carburants utilisée pour propulser les navires, avec des règles plus sévères pour les rejets d’oxydes de soufre et les autres polluants locaux (oxydes d’azote et particules fines à titre principal) que pour le CO2.

Ces régulations n’ont pas permis de limiter l’empreinte climatique du transport maritime. Les deux principaux leviers utilisés par les armateurs pour améliorer l’efficacité énergétique ont consisté à réduire la vitesse des navires et à augmenter leur taille. Ces gains ont permis de baisser les coûts d’exploitation du fret maritime, mais pas les émissions de CO2, du fait de la croissance des trafics.

Les contraintes spécifiques sur les polluants locaux ont même alourdi l’empreinte climatique du transport maritime. La substitution du GNL au fioul, par exemple, réduit drastiquement les émissions de polluants locaux, mais génère des fuites de méthane dont l’impact sur le réchauffement dépasse la plupart du temps les gains obtenus par l’économie de CO2.

Surtout, la réduction des rejets de SO2 du diesel maritime opérée en 2020 pour se conformer à la réglementation de l’OMI, de l’ordre de 80%, a brusquement réduit la quantité d’aérosols présents dans l’atmosphère. Les chercheurs y voient l’une des causes majeures de l’accélération du réchauffement planétaire observée depuis 2020.

Des régulations climatiques tardives mais ambitieuses

La progression des émissions de CO2 du transport maritime n’a toutefois rien d’inéluctable. Elle reflète les arbitrages passés de l’OMI, si lente à intégrer les enjeux climatiques. Mais le vent est en train de tourner. En juillet 2023, les membres de l’OMI se sont accordés sur une stratégie de décarbonation visant la neutralité d’ici 2050, avec des cibles intermédiaires ambitieuses en 2030 et 2040.

Pour les atteindre, l’OMI projette d’introduire en 2028 un mécanisme de tarification des émissions de CO₂ pénalisant les armateurs qui ne se conformeraient pas à ces nouvelles exigences et rémunérant ceux décarbonant plus rapidement.

De son côté, l’Union européenne intègre graduellement le transport maritime dans son système d’échange de quotas de CO₂.

Dans ce nouveau contexte, on ne peut plus compter sur des progrès incrémentaux du type amélioration de l’efficacité énergétique. Le transport maritime devra opérer une mue bien plus radicale, tant sur le plan technique que socioéconomique.

Comme on compte environ 100 000 navires parcourant l’océan, cette mue concerne à la fois la flotte existante et la construction des bateaux du futur. Or, le vent, énergie gratuite et renouvelable, peut être mobilisé dans les deux cas.

Savoir-faire ancestraux et innovations techniques

En simplifiant, on peut distinguer quatre grandes familles de techniques permettant de capter l'énergie éolienne pour déplacer les navires :

Le E-ship 1, lancé en 2010, est équipé de quatre rotors verticaux. C’est le premier cargo de l’ère moderne à propulsion vélique assistée. Piet Sinke, CC BY-NC-SA
  • Les deux premières se matérialisent par d’immenses colonnes de forme cylindrique sur le pont des navires : rotors ou voiles aspirantes, comme le montre l’image du E-ship 1 ci-dessus.
  • L’utilisation de voiles ou ailes portées par des mâts représente la troisième famille qui se décline suivant leur épaisseur, leur rigidité et les matériaux les constituant.
  • Dernière famille : les kites arrimés au navire capturant des vents plus réguliers et plus puissants en hauteur. Ces derniers ont l’avantage de ne pas prendre de place sur le pont des navires, mais leur efficacité diminue sitôt qu’il faut remonter au vent.

L’utilisation du vent pour déplacer les navires combine ainsi des méthodes low tech, parfois ancestrales, avec de l’ingénierie de pointe se basant par exemple sur l’aérodynamisme, des modélisations numériques, l’automatisation des tâches, l’intelligence artificielle…

Le vent comme propulseur d’appoint

Début 2025, une cinquantaine de navires en opération disposaient déjà d’assistance vélique. Pour les trois quarts, il s’agissait de navires anciens « rétrofités », principalement par adjonction de rotors ou de voiles aspirantes. Une minuscule goutte d’eau, au regard du nombre total de navires sur les océans !

Mais le marché naissant de l’assistance vélique est en forte accélération. Les organismes certificateurs de référence, comme DNV ou Lloyd’s Register anticipent un changement d’échelle du marché, avec une proportion croissante d’opérations concernant les navires neufs.

Sur les navires anciens, le rétrofit permet de réduire les émissions de l’ordre de 5 à 15% suivant les cas. Les gains sont toutefois nettement plus élevés sur les navires neufs. Le Canopée, lancé en 2022, permet ainsi de transporter les éléments des fusées Ariane d’Europe vers la Guyane en économisant de l’ordre du tiers des émissions relativement à un cargo standard.

Le Canopée est le premier cargo moderne à utiliser des voiles comme propulseurs secondaires. Ce navire pionnier est un démonstrateur du potentiel de l’énergie du vent pour réduire rapidement l’intensité carbone du transport maritime.

De nouveaux modèles économiques stimulés par la tarification carbone

Le vent est une énergie de flux présente dans la nature. Contrairement aux carburants alternatifs au fioul comme le méthanol, l’ammoniac ou l’hydrogène, on n’a pas besoin de le produire, il suffit de le capter.

Cela engendre certes un surcoût d’investissement, encore élevé du fait de la jeunesse des industries véliques, mais qui s’amortit d’autant plus facilement que la tarification carbone renchérit les carburants les plus émetteurs. Cet atout de la disponibilité du vent joue encore plus lorsqu’il devient la source d’énergie principale.

Dans la propulsion vélique principale, le moteur du navire n’est utilisé que pour les manœuvres dans les ports ou pour raison de sécurité ou de ponctualité. Les réductions de CO2 changent alors d’échelle, atteignant de 80 à 90%. La neutralité peut alors être atteinte si le moteur annexe utilise une énergie décarbonée.

La propulsion vélique rend alors la décarbonation complète du transport maritime envisageable. Sans compter qu’elle réduit ou élimine également d’autres nuisances, comme le bruit sous-marin et les dégâts provoqués par le mouvement des hélices. Son développement peut dès lors contribuer à une mue en profondeur du transport maritime.

Christian de Perthuis poursuit sa réflexion sur la propulsion vélique dans une seconde tribune : « Les cargos à voile, une industrie émergente face aux incertitudes politiques ».

Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original.

The Conversation

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Commentaire

Denis Margot
Bon résumé de la situation avec toutefois quelques nuances.

La croissance globale des émissions, pour regrettable qu’elle soit, ne doit pas occulter le fait que les navires s’améliorent et que l’OMI a mis en place plusieurs protocoles et directives visant la décarbonation du secteur maritime pour 2050 (objectif très très ambitieux). On ne débattra pas sur la vitesse à laquelle se produit la transition, trop lente pour ceux qui n’ont rien à faire, et trop rapide pour ceux qui doivent tout changer.

On aimerait davantage de précisions sur la contribution de l’utilisation du GNL dans les émissions parasites de méthane, il semble que la combustion de GNL émette très peu de molécules non brûlées, en tout cas pas au point d’effacer les gains du GNL sur le fioul.

Il est par ailleurs douteux de présenter la réduction des émissions soufrées comme une catastrophe climatique due à la diminution des aérosols dans l’atmosphère. À ce compte là, ajoutons du soufre dans les carburants et résolvons la crise climatique en augmentant le taux de particules dans l’air…

L’apport vélique dans cette transition est aujourd’hui anecdotique, mais l’auteur a raison de souligner son éclosion et son potentiel. On regrettera que quelques beaux projets n’apparaissent pas dans l’article. Citons, pour rester en France qui fait preuve de dynamisme sur ce sujet, Grain de Sail, TOWT, Windcoop, Vela et Neoline, dont le premier (gros) cargo à voiles vient d’être terminé et va entrer en service en 2025 sur l’Atlantique Nord avec une capacité de chargement de plus de 5000 tonnes et une réduction des émissions autour de 90%.

Vincent
"Il est par ailleurs douteux de présenter la réduction des émissions soufrées comme une catastrophe climatique". Ce n'est pas douteux, puisqu'il s'agit de la réalité. On a juste tendance à l'oublier mais c'est un effet très important à prendre en compte : les énergies fossiles sont responsables de 140% du réchauffement climatique observé, dont 40% est caché par les aérosols qui ont un effet refroidissant. Cet effet occultant de 40% pouvant rapidement être résolu (en passant au LNG par ex), cela provoque alors un réchauffement rapide de quelques dixièmes de dégrés. Etant donné la faible adaptation dont nous faisons preuve aujourd'hui, cet effet doit être pris en compte. Il est par ailleurs possible de modéliser ce que serait l'évolution du climat si on arrêtait d'un seul coup toutes les énergies fossiles (c'est bien sûr un exercice de pensée, mais ça n'en reste pas moins intéressant): on aurait paradoxalement d'abord une augmentation rapide du réchauffement sur environ 5 ans, dû à la disparition des aérosols, avant d'avoir une baisse liée à la diminution de la concentration en GES, qui prend plus de temps à être effective. Voir cet excellent article pour en apprendre plus sur ce sujet précis : https://climatanthropocene.com/2021/11/30/inertie-du-climat-ou-inertie-des-societes/ Notamment le graphique vers le milieu de l'article : "Rapport Spécial 1.5, chapitre 1, figure 1.5, « Warming commitment from past emissions of greenhouse gases and aerosols »"
Denis Margot
Ce que je veux dire, lorsque je souligne le côté douteux, c’est que la réduction drastique des SOx a un côté positif sur la santé humaine qui me semble incontestable et prioritaire sur les effets de bord qu’on ne peut pas reprocher in fine à cette réduction. Je connais l’effet aérosol, bien que sa quantification soit assez floue et votre article est instructif à ce sujet, mais il faudrait alors extraire la partie purement SOx ce qui n’est pas indiqué dans l’article. Et si vraiment on arrive à démontrer que l’effet aérosol est supérieur à l’effet asthme, alors on revient au bon vieux bunker avec des concentrations élevées en soufre, et le tour est joué !
Rochain Serge
Appeler le vent à remplacer les moyens tirant leur énergie des fossiles est évidemment la solution principal au problème de la traction des grand navire comme des petits. mais les armateurs seront surtout séduit par les économies que cette propulsion permet, d'abord sur le coût du combustible, et ensuite, et peut-être surtout sur la taxation applicable non seulement sur les combustibles mais sur la quantité de CO2 émise qui devra croitre dans le temps pour convaincre les plus hésitants. Les surfaces de ces navire sont aussi très importantes et une couverture de PPV permettrait d'améliorer l'apport des renouvelables, et surtout permettre les manoeuvres portuaires les rendant carbonfree 100%.
Etienne Leroy
Rochain, toujours la même rengaine : « le vent et trois panneaux de camping suffiront à propulser un cargo de 200 000 tonnes ». Tu sais qu’un vraquier moderne consomme l’équivalent énergétique de plusieurs centaines de mégawatts ? Il faudrait couvrir son pont de panneaux… puis d’un second pont au-dessus du premier, puis d’un troisième, façon millefeuille photovoltaïque, pour espérer bouger d’un nœud par beau temps. La décarbonation maritime sérieuse, ce n’est pas un conte pour enfants où Éole gonfle les voiles de ton imagination. C’est de l’ingénierie : carburants synthétiques, hydrogène, ammoniac, nucléaire embarqué, hybrides optimisés. Les voiles assistent, elles ne tractent pas un super-tanker à elles seules. Et les « PPV » de ton message, c’est un gadget pour l’éclairage de cabine, pas une solution de propulsion. Bref, avant de livrer tes leçons à la planète, fais un petit calcul d’ordre de grandeur : tu verras que la physique, elle, ne lit pas tes posts.
Goldorak
on est clairement pas sur le même gabarit que décrit au dessus, mais c'est une bonne chose que des prototypes apparaissent.
Rochain Serge
Oui en effet, mais on ne parle pas non plus du même monde. Nous avons dans tous les domaines des gens qui refusent de changer de paradigme et qui sont incapables décoller les objets d’un monde pour les adapter à celui qui les remplace, perdant de vue leur raison d’être et les contraintes qu’ils imposent en raison de leur adéquation au monde qui les a façonné. L’histoire est truffée de ces confusions entre les caractéristiques d’un produit et son utilisation. Pour rester dans l’actualité nous avons la même confusion entre les VT, notamment motorisés avec un diesel et les nouveaux véhicules à traction électrique. Faire un réservoir de 30 litres ou de 70 litres ne change pas fondamentalement le prix d’un VT. Cela permettait la folie de faire un trajet de 1000 Km sans descendre de voiture ne serait-ce qu’une minute. A en croire les fanatiques du VT, avoir cette possibilité est le but premier d’une voiture car, en plus de l’avantage du long trajet non-stop cela permet de n’aller à la pompe qu’une fois par mois. Mais est-ce un avantage de faire des parcours de 35 Km par jour, tous les jours, en trimbalant 65 Kg de mazout dans son réservoir ? Quand je lis les articles qui annoncent que tel ou tel modèle de VE dispose de 750 Km d’autonomie et que bientôt nous atteindront les 1000 Km d’autonomie, je suis consterné de la sottise des « spécialiste » des revues ou sites dédiés à l’automobile et même plus spécifiquement aux VE ! La conquête de l’autonomie n’est plus d’actualité depuis que l’on a atteint 300 Km d’autonomie. La véritable conquête c’est d’atteindre des vitesses de rechargement permettant de gagner 100 Km d’autonomie par minute de charge sur les bornes publiques et notamment sur les stations d’autoroute. On se trompe toujours de cibles quand on change de paradigme car on veut appliquer les méthodes de l’ancien sur le nouveau. Autrefois, et il n’y a pas si longtemps (1956) les portes containers étaient bien plus petits, mais un différend politique entre l’Egypte et les européens ainsi qu’Israël, a conduit Nasser à bloquer le canal. Aussitôt les armateurs se voyant pour une durée indéterminée obligés de contourner l’Afrique pour rejoindre l’Europe depuis les pays du Golf et l’Asie se sont dit, tant qu’à faire faisons des bâtiments plus gros pour optimiser les coûts de transport, mais tout en tenant compte des possibilité dimensionnelles du canal …. Pour le cas où l’affaire se débloquerait, ce qui a fini par arriver…. Mais les dimensions des bâtiments faits par la suite, ne sont pas redevenues ce qu’ils étaient précédemment. Le résultat, pour les portes containers par exemple, c’est qu’il faut attendre plus longtemps pour justifier économiquement d’un transport et que les délais de livraisons se sont allongés pour les clients qui attendent leur livraison. Ceci dit, le transport maritime des portes containers à voile, sans atteindre les dimensions de ceux à propulsion à mazout que nous connaissons aujourd’hui, n’en restera pas à la taille de ce que j’ai donné en exemple et prendront des dimensions permises par l’évolution naturelle d’une technique nouvelle portant sur les systèmes de voilure notamment, laquelle a très peu évoluée durant le dernier millénaire avec la voile latine. En revanche, ils remplaceront inexorablement les mastodontes à pétrole car le chaos climatique ne reculera pas. Les solutions à base de biocarburant ne tiennent pas la route car le rendement de la photosynthèse est 14 fois inférieur à celui de la cellule photo électrique actuelle qui, par ailleurs, ne peut que s’améliorer. Quant aux solutions H2, elles n’en sont pas pour les mêmes raisons de faible rendement. Le vent et le solaire ont bien une carte à jouer dans ce mode de transport.
Denis Margot
@Etienne. Vous avez raison sur le fond, mais les plus gros moteurs, surtout avec la tendance actuelle de réduction de la vitesse, font 100.000 HP max pour les très gros porte-conteneurs, ce qui fait env 75 MW. Possible que les navires de croisière soient plus gourmands encore, mais 100 MW ça doit vraiment représenter la fourchette haute. Cela dit, si vraiment la marine marchande adopte les cargos à voiles, ils seront plus petits parce que le vent a ses limites, feront d’énormes économies de carburant, et offriront des routes sur mesure que les gros navires actuels ne peuvent pas offrir.
Albatros
Il y a en effet ici des bavards omniscients qui ont déjà réformé et révisé les principes de la thermodynamique, ainsi que toute la physique, voire toutes les sciences et technologies. C'est vrai que comparé à ces prodiges, les gens qui bossent les sujets dans le réel et qui produisent ne font "rien", comme le dit l'un de ces "génies", Rochain, omniprésent ici. Courage à ceux qui travaillent.
Rochain Serge
? propos ambigus...? Un albatros sait très bien tirer partie du vent, est-il génial pour autant ?
Etienne Leroy
Rochain, tu présentes chaque sujet technique comme une affaire de “changement de paradigme” que seuls les esprits éclairés — toi, naturellement — seraient capables de comprendre. Mais dès qu’on gratte, tu contournes les ordres de grandeur, tu ignores la physique élémentaire, et tu remplaces les données par des paraboles sur le canal de Suez ou la taille des réservoirs automobiles. C’est poétique, sûrement, mais totalement hors-sujet. Tu parles de “cargo à voiles solaires” comme si l’énergie se diluait par volonté et non par densité. La réalité est simple : Un cargo consomme 50 à 100 MW continus. Une surface de pont couverte de panneaux photovoltaïques produit au mieux 1 à 2 MW… à midi, par ciel dégagé, à l’équateur. Une voile rigide assistée fournit une économie marginale, utile mais loin de constituer une propulsion principale. Donc non, le vent et trois couches de panneaux PPV ne remplaceront pas le moteur principal. Ils assisteront, comme une climatisation économe ne remplace pas un groupe électrogène. Tu peux invoquer “le chaos climatique”, “la photosynthèse 14 fois moins efficace”, ou “l’évolution naturelle des voilures”, ça n’efface pas une constante fondamentale : l’ingénierie navale ne se nourrit pas de slogans, mais de kilowatts continus. Tu accuses les autres de “rester prisonniers de l’ancien monde”, mais ce n’est pas être réactionnaire que d’appliquer la physique avant la poésie. Un albatros sait tirer parti du vent, dis-tu ? Très bien. Mais aucun albatros n’a jamais remorqué un porte-conteneurs de 200 mètres.
société Fret m…
Merci pour cet article éclairant sur l'importance du vent dans la décarbonation du transport maritime.
Vincent Poizat
Bonjour, Windcoop opère des porte-conteneurs à la voile, propulsés en majeure partie par l’énergie du vent, inépuisable, propre et gratuite. Ces navires innovants contribuent à développer un transport moins polluant. Notre premier cargo à voiles entrera en construction en 2025. Notre ambition est qu’il soit détenu par une foule d’armateurs désireux d’accélérer la transition du transport maritime. Structuré en coopérative (SCIC), Windcoop propose à chacun, particuliers, entreprises et collectivités, de devenir sociétaire afin de proposer un nouveau modèle de compagnie maritime. Ce projet militant permettra à toutes les parties prenantes de développer un modèle de transport bas-carbone, soucieux des Hommes et de l’environnement.

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