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Pour répondre aux défis de la transition énergétique et climatique, Emmanuel Macron a appelé mardi la Banque européenne d'investissement (BEI) à financer l'"ensemble des technologies bas-carbone à notre disposition, y compris le nucléaire", une énergie qui fait débat au sein de la banque.
"Face au défi de la sortie des fossiles et alors que nous accélérons notre agenda européen de transition climatique et énergétique, nous devons maintenant prendre la mesure des enjeux et faire un constat lucide", a affirmé le président français dans un message vidéo diffusé à l'occasion du Forum annuel de la BEI à Luxembourg.
"Il nous faut nous appuyer pleinement sur l'ensemble des technologies bas carbone à notre disposition, y compris le nucléaire, dans le respect des choix de mix énergétique nationaux, et donc soutenir l'ensemble de ces solutions en conséquence", a martelé le chef de l'Etat.
La France doit lancer dans les prochaines années la construction d'au moins six nouveaux réacteurs nucléaires, un chantier au coût faramineux dont le financement reste encore à affiner.
Or le nucléaire est "un sujet extrêmement sensible" au sein de la BEI, qui se présente comme la "Banque du climat", soulignait début février le vice-président de l'institution Ambroise Fayolle.
"La BEI a financé depuis huit ans deux projets nucléaires, l'un en Finlande, l'autre en Slovaquie, qui étaient des projets de sûreté, de sécurité des installations nucléaires existantes", pas de construction de nouveaux réacteurs, avançait alors M. Fayolle.
Le conseil d'administration de la banque est "très divisé sur ces questions-là, comme les Etats membres le sont en Europe", avait-il précisé.
Basée à Luxembourg, la Banque européenne d'investissement apporte des financements de long terme (prêts, garanties, investissements en fonds propres) à des projets qui contribuent à la mise en oeuvre des priorités de l'Union européenne, comme la transition écologique ou l'innovation.
Le groupe BEI a accordé au total 72,5 milliards d'euros de financements en 2022, dont l'Italie a été la première bénéficiaire avec 10,09 milliards, devant la France et l'Espagne ex aequo (9,96 milliards d'euros chacune) et l'Allemagne (6,61 milliards).