Hydrogène : le groupe automobile Stellantis lance une première offre de véhicules utilitaires

  • AFP
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Le groupe automobile Stellantis a annoncé mercredi qu'il lançait à destination des professionnels une offre d'utilitaires Peugeot, Citroën et Opel fonctionnant à l'hydrogène.

Stellantis livrera d'ici à la fin de l'année les premières camionnettes qui combineront un système de pile à combustible à hydrogène et une batterie électrique, a précisé lors d'une conférence de presse en ligne Xavier Peugeot, vice-président senior de l'activité véhicules utilitaires.

Le groupe cible dans un premier temps le marché européen. Cette offre d'utilitaires à faibles émissions vise une nouvelle clientèle de professionnels, qui conduit fréquemment sur de longues distances et souhaite pouvoir faire le plein rapidement. Des besoins auxquels les véhicules 100% électriques ne peuvent répondre pour le moment.

Les futurs véhicules à hydrogène disposeront d'une autonomie de plus de 400 kilomètres et il sera possible de faire le plein en moins de trois minutes. Les camionnettes seront assemblées sur le site Opel de Russelsheim, dans l'ouest de l'Allemagne, qui centralise les compétences de Stellantis dans l'hydrogène. Le gouvernement allemand a soutenu le lancement de cette offre à hauteur de 5,6 millions d'euros.

Les réservoirs des véhicules seront fabriqués en France par Faurecia, l'ex-filiale de PSA, et les piles à combustible par Symbio, la coentreprise dans l'hydrogène de Michelin et Faurecia.

L'hydrogène, qui permet de produire de l'électricité via une pile à combustible en ne dégageant que de la vapeur d'eau, est considéré comme l'une des pistes pour réduire les émissions de gaz à effet de serre dans les transports, notamment pour les flottes de véhicules rattachés à une unique station de recharge.

Il pose néanmoins de nouvelles contraintes, comme la nécessité de stocker l'hydrogène à très haute pression (plusieurs centaines de bars) et de limiter la taille des réservoirs. Et si son utilisation est propre, sa production reste pour le moment très polluante, émettrice de monoxyde (CO) et dioxyde (CO2) de carbone.

Commentaires

Serge Rochain

Pour l'instant ce n'est pas de véhicules fonctionnant à l'hydrogène que l'on a besoin, mais d'hydrogène VER, pas gris, pas noir....... VERT

Denis Margot

Exactement, je suis d’accord avec Serge Rochain ! Et pour fabriquer de l’hydrogène vert, il faut de l’électricité verte, pas noire, pas grise, verte. L’ADEME donne la meilleure combinaison : l’hydro et le nucléaire à égalité, et plus loin, l’EPPV, et encore beaucoup plus loin le gaz, le pétrole, le charbon.

Zamur

L'hydrogène n'est pas un carburant comme les autres. Il est difficile à produire, à stocker, à manipuler. Je ne voudrais pas passer pour Cassandre, mais les têtes brûlées risquent de refroidir après un premier accident.

JEAN MARIE WILLEMIN

Bonjour ZAMUR. Vous avez raison, l'hydrogène est un carburant très sensible. Si son stockage est à peut près maitrisé , sa production reste encore très onéreuse. Extrait des énergies
fossiles , elle est polluante, et l'electrolyse coute chère. J'ai obtenu un brevet pour une génératrice hydropneumatique. Elle serait le dispositif le moins chère pour produire de l'électricité. Mes recherches d'optimisation me permettent de déposer un autre brevet. Je compte bien développer mon invention . Je me tiens à votre disposition pour plus d'information.
Cordialement. JM WILLEMIN

Francois Henimann

Il faut encourager PSA / Stellantis dans cette voie, la conception H2 hybride rechargeable permet un équilibre astucieux et optimisé.
A quand une décision politique d'installer un réseau de stations de distribution d'hydrogène suffisamment dense (2.000 stations le long des autoroutes et rayon de 20 à 30 km pour élargir l'offre vers les véhicules électriques routiers ?
On a tout en France pour fabriquer de l'hydrogène bas-carbone à un prix compétitif, avec un plein d'hydrogène au même prix que celui du gazole pour l'utilisateur : électricité de base hydraulique et nucléaire, et des parcs éoliens à développer, ou à rénover dans quelques années en fin de contrat, qui ne demandent qu'à dédier leur production à l'hydrogène (un électrolyseur de 10 MW par unité de base de 5 ou 6 éoliennes), rendant du même coup l'intermittence des ENR beaucoup plus facile et moins chère (investissements réseaux) à gérer.
De plus, toutes les technologies nécessaires sont déjà existantes ou en développement en France, avec aussi bien des leaders mondiaux que des start up en plein essor (McPhy, HRS, ...)
Enfin, le choix de Renault (avec l'accord implicite de l'Etat), pourtant présidé par l'ancien président de Michelin, de lâcher Symbio, qui équipe la gamme Kangoo / Master, pour une entreprise US laisse songeur pour un groupe dopé aux subventions d'argent public ... et qui par ailleurs fabrique la future Dacia Spring en Chine avec une batterie fabriquée avec de l'électricité à base majoritaire de charbon, sans aucune taxe à l'importation et en absorbant pour chaque modèle environ 5.000 € de nos impôts (30 % du prix de vente).

Max Maes

Il est vrai que la Dacia Spring fabriquée en Chine pose question.
Cependant, il n'existe pas encore d'écosystème performant autour de l'électricité en Roumanie.
Et le principe de Dacia, c'est la simplicité, la robustesse et le prix.
Espérons que nous pourrons un jour refabriquer en France avec la robotisation et des infrastructures portuaires plus performantes, sans compter nos rigidités dans tous les domaines...

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