Installation d'éoliennes flottantes en Méditerranée : un report demandé lors du débat public

  • AFP
  • parue le

Un report de l'installation d'éoliennes flottantes en Méditerranée, afin de mieux étudier leurs effets sur la biodiversité, a été "fortement demandé" au cours du débat public conclu dimanche, selon les organisateurs de cette consultation.

Bon nombre des milliers de participants, probablement plus de 10 000 selon les premières estimations, ont également exprimé avec "force" depuis le début de ce débat, le 12 juillet dernier, leur souhait d'une politique plus "claire" pour réduire la consommation d'énergie, a précisé à l'AFP le président de la Commission particulière du débat (CPDP), Étienne Ballan.

Alors que le gouvernement prévoit l'attribution dès l'année prochaine de deux premiers parcs d'éoliennes flottantes en Méditerranée, défenseurs de l'environnement, pêcheurs, scientifiques, élus locaux ou plaisanciers proposent "d'attendre trois/quatre ans pour récolter des données" sur les possibles menaces pour la biodiversité, dont la faune marine, a-t-il poursuivi. "Dans tous les cas, ils demandent les retours des fermes pilotes avant de se prononcer", a encore affirmé M. Ballan, enseignant à l'École nationale supérieure de paysage, qui avait déjà présidé au débat sur les éoliennes de Dieppe.

Trois parcs pilotes de trois éoliennes sont attendus d'ici 2022-2023 au large de Gruissan et Leucate (Aude) et de Port-Saint-Louis-du-Rhône (Bouches-du-Rhône). Seuls l'État, le gestionnaire du réseau électrique RTE, les régions et une partie importante de la filière industrielle, ont défendu le calendrier souhaité par le gouvernement, selon M. Ballan.

"Il y a une incompréhension de la part du public qui voit l'État porter des projets de protection de la biodiversité et parallèlement des projets d'éoliennes offshore qui pourraient nuire à cette même biodiversité", alors qu'il reconnaît "ne pas avoir assez de données" sur la question. D'autre part, "énormément de gens veulent consommer moins d'énergie et agir sur la question climatique", mais demandent au gouvernement un "programme clair" de réduction de la consommation énergétique avant de décider de "faire des centrales, éoliennes ou autres". "Les citoyens disent : il ne faut pas uniquement isoler les bâtiments, il y a énormément de leviers de gisements d'économies d'énergie" insuffisamment pris en compte, a encore dit M. Ballan.

La synthèse de ce débat public sera publiée en décembre et l'État devrait y répondre dès mars 2022, quelques semaines avant l'élection présidentielle.

Commentaires

daphné

L'isolation des bâtiments est une des données de la réduction de notre consommation énergétique. Elle suppose une prise de conscience des propriétaires des maisons pavillonnaires ou maisons de maîtres mais quid des millions de locataires des bâtiments? C'est aux promoteurs propriétaires et au collectif de propriétaires de s'en charger. L'isolement des bâtiments mal conçus tant pour le bruit que pour l'isolement thermique est extrêmement cher et nous avons d'autres priorités que de subventionner des propriétaires de maisons locatives qui profiteront au nom du coût des travaux pour augmenter les prix des loyers déjà élevés, compensés par l'APL aussi aux frais du contribuable. Ainsi l'état , les citoyens, plus ou moins bien lotis contribuent à l'enrichissement des propriétaires. Ne vaudrait-il pas mieux orienter les subventions et les efforts financiers vers une meilleure rentabilité de nos sources d'énergie. Même le nucléaire avec son facteur de charge le plus élevé n'est rentabiisé qu'à 31% en raison des pertes de chaleur suite aux techniques de refroidissement et de l'absence de réactivité en cas de baisse de demande. Il faut de l'argent à investiir massivement dans le mix de moyens de stockage , STEPs, hydrogène , cogénération,... grosses piles à combustible et autres, pas seulement de l'état à bout de souffe mais surtout des grandes entreprises multinationales qui y verront leurs intérêts. Rentabiliser ce que l'on a en unités de fourniture d'énergie et de vecteurs n'est-il pas préférable à la course aux nouvelles installations très onéreuses, quelles qu'elles soient pour le moment et dans l'urgence?

Goldorak

Vous mélangez tout
Le nucléaire a un rendement de 31% mais un facteur de charge de 80-90%(les 10-20% étant des arrets de centrales pour maintenance ou changement de minerai)
Les centrales thermique classiques de charbon/gaz/fioul ont exactement ce même rendement (31% à quelques % prêt en fonction de la centrale) sauf les centrales CCG ou CCC mais qui sont plus complexes et demandent des températures plus haute pour tourner à fond et ne permettent donc pas une variabilité identique.
Le problème de la sous optimisation des centrales en France est politique avant tout (car la chaleur n'est pas valorisée, alors qu'elle pourrais l’être, ce qui est le cas dans pas mal de pays de l'est), la faute avant tout à la vague anti-nucléaire.
Concernant les systèmes de stockages, ceux-ci font baisser le rendement global de l'installation car ils consomment plus qu'il ne produisent (l'hydrogène est d'ailleurs un des pires).
La cogénération n'est pas un système de stockage, mais elle permet d'optimiser en général la chaleur que l'on rejette dans l'air sinon. On devrait d'ailleurs développer le nucléaire en cogénération en France plutôt que d'utiliser du gaz.

JP COSTE

Je viens de lire avec consternation l’information de cette demande de report d'implantation d'éoliennes, <<...afin de mieux étudier leurs effets sur la biodiversité...>>.
Pour rappel, l’Europe dispose à ce jour d’environ 5000 turbines installées en mer. Nous, 1 seule.
Alors, tous inconscients nos voisins européens ?
En réalité, les informations sur les effets des éoliennes sont pléthoriques…
L’IFREMER (Institut Français de Recherche pour l'Exploitation de la Mer) réalise depuis dix ans une synthèse des connaissances concernant l’impact des éoliennes en mer lors des phases de travaux et d’exploitation.
Les 4000 éoliennes installées en mer du Nord ont offert un échantillon très représentatif pour étudier les nuisances.
Le principal impact potentiel concerne les mammifères marins qui sont dérangés par le bruit durant les travaux et non les poissons ou les crustacés. Pendant la phase d’installation d’une éolienne qui dure moins d’un mois, des rideaux de bulles d’air sont installés autour du chantier pour atténuer la propagation des ondes sonores.
Et il a été observé que les mammifères marins quittent le chantier... mais qu’ils y reviennent une fois la construction achevée.
D’autres études ont été menées sur des poissons cartilagineux pourtant très sensibles aux champs électriques comme les requins ou les raies, ou sur des crustacés comme des bébés homards. Ils n’ont montré aucun changement de comportement au voisinage des câbles sous-marins qui rapportent à terre l’électricité.
Et les chercheurs ont même observé ce qu’ils appellent un « effet récif » :
Les éoliennes en mer plantées sur les fonds sablonneux créent des refuges et attirent toutes sortes d’espèces qui viennent consommer les invertébrés qui s’y sont fixés, comme les moules.
Les chercheurs affirment qu’il y a aujourd’hui des preuves irréfutables que le milieu marin favorise plus d’espèces au voisinage d’une éolienne.
Si ces résultats vous étonnent, la synthèse des connaissances est disponible sur le site de l’IFREMER

arnaud

+1 avec M JP COSTE.
Quand serons-nous prêt à assumer nos consommations, assumer cette part du visible, (Merci au supertanker et l'étang de Berr pour leurs contributions). Ce sont ces éoliennes qui permettront aussi à chacun de nous de comprendre l'intérêt d'isoler...

daphné

+ avec M. Coste. Indépendamment des rentabilisations de nos sources d'énergie propre dont d'après M. Goldorak 70% des capacités ne sont pas utilisées , se perdent. Seuls les barrages permettent de stocker l'électricité. Nos entreprises pourraient aussi investir dans les techniques de stockage de l'électricité ne serait-ce que pour lisser les productions intermittentes ou irrégulières pour arriver peu à peu à des rentabilisations de 80 à90% !. La technologie dans le domaine a fait d'immenses progrès en 20 ans de recherches en France (sous-estimées) et dans d'autres pays (appliquées).. Avec le nucléaire on peut produire de l'H2 moins cher pendant les heures creuses de 1h.à5h. Réduire l'éclairage nocturne de 50% pendant les mêmes heures tout en réduisant la pollution lumineuse. Utiliser la cogénération d'où moins d'uranium consommé qu'on sait aussi recycler en partie d'où diminution des déchets ; produire des électrolyseurs de puissance variée performants pour l'alimentation des PàC au lieu de piles à Li-ions polluantes à produire et importées. On teste des PàC sans platine qui fonctionnent au Fe-Ni-nanostructures de carbone ( je ne sais pas comment cela fonctionne) moins chères. Quid des recherches financées par l'Europe sur le graphène? Pour ces éoliennes en Méditerranée j'ai lu sur un projet pilote de Vertimed testé à Fos-sur-Mer, porté par la PME NENUPHAR qui visait à installer 13 éoliennes flottantes à axe vertical de 2,3 MW , 107m. de haut en association avec EDF Energies Nouvelles, Areva, Technip ( reconduit en 2018) loin des côtes. Les corps morts ne nuiraient pas à la biodiversité, au contraire elles portent un fowling nourricier pour les poissons et feraient moins de bruit que les grandes éoliennes à axe horizontal. Est- ce ce projet qu'on veut différer? Je ne suis pas un"Yaqu'à" et n'ai aucune prétention . Les nouvelles perspectives sont passionnantes et portées par l'enthousiasme et la compétence de gens qui FONT sans être assez considérés. par les politiques. Dommage qu'initiatives et craintes interfèrent sur des bases émotionnelles sans vraiment de logique qui repose sur les critères d'efficacité, de sécurité pas de nuisances, rentabilité. Ces critères sont de plus en plus atteignables

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