L'ancien patron d'EDF Henri Proglio ne compte pas quitter ses fonctions au sein du groupe russe Rosatom

  • Connaissance des Énergies avec AFP
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L'ancien patron d'EDF Henri Proglio a assuré qu'il ne quitterait pas ses fonctions au sein de Rosatom, géant public russe du secteur nucléaire, notant que "personne" ne lui avait demandé de le faire, dans un entretien au Journal du Dimanche.

"Soyons clair : je ne compte pas démissionner", assure M. Proglio qui indique siéger au sein du conseil international de Rosatom aux côtés d'autres étrangers (Italien, Finlandais, Japonais, Espagnol) et qu'"aucun d'eux, à (sa) connaissance ne s'est retiré". "Personne n'a eu l'idée de me demander cela".

"Je ne suis ni un homme politique comme François Fillon, ni un administrateur comme il l'était jusqu'à récemment. Bref, ma situation n'a rien à voir avec la sienne", ajoute-t-il, en référence à la décision de l'ancien Premier ministre, annoncée fin février, de démissionner de ses mandats dans les conseils d'administration des russes Sibur et Zarubezhneft, face à l'invasion russe en Ukraine.

"Cela m'agace lorsqu'on dit que je travaille pour le gouvernement russe ou que je touche des jetons de présence faramineux. Cette mission me rapporte 2.000 euros par mois (...). La semaine dernière, j'étais à Moscou pour Rosatom, depuis tout s'est arrêté", explique encore M. Proglio, assurant que son rôle se limite à un dialogue "sur les enjeux liés à l'atome".

Par ailleurs, "je rappelle que Rosatom utilise et achète depuis longtemps pour ses centrales les turbines Arabelle fabriquées par Alstom puis General Electric, c'est même son principal client. Je rappelle aussi qu'EDF va racheter cette activité nucléaire. On ferait donc bien de réfléchir", a-t-il dit.

En 2015, Henri Proglio avait renoncé à la présidence non exécutive du groupe Thales à la veille de l'Assemblée générale qui devait le désigner, dénonçant une "campagne" de Bercy. Le ministère de l'Economie, avec à sa tête Emmanuel Macron, jugeait alors que ses relations avec Rosatom étaient de nature à créer des "conflits" d'intérêt.

"J'ai été président de Veolia et d'EDF, je n'allais pas me battre pour présider Thales. Je n'aime pas que l'on me pose des ultimatums ou que l'on me dise ce que je dois faire et plus largement que l'on bride ma liberté", a déclaré M. Proglio, interrogé sur cet épisode par le JDD.

Commentaires

APO
Lui, au moins il est clair dans ses propos, même si je ne suis pas Fan de l'homme pour autant... On ne peut pas (même si c'est la "fasch-ione mode" en ce moment) couper tous les ponts avec la Russie, c'est dangereux pour notre futur et le futur des Russes (en tant que population) également ! On se doit de protester et de tout faire pour arrêter cette guerre absurde et atroce en Ukraine, mais se couper des Russes (et ce avec la volonté première de l'occident - à l'inverse du temps de la 1ère Guerre froide) c'est enclancher une nouvelle Guerre Froide inutile qui achèvera de fermer la "parenthèse" de domination de l'Europe avec tous les bons et aussi les mauvais Aspects de cette époque... Même durant les pires moments de la Guerre Froide précédente, il y avait des passerelles de communication qui ont été maintenues... Plusieurs Astronautes Français sont partis dans l'espace avec des fusées soviétiques alors que des tensions étaient importantes sur d'autres sujets...
Serge Rochain
Tous les anciens Présidents de Russie-URSS avaient connu la guerre, la guerre mondiale, ils l'avaient vue de près, et même de l'intérieur, et même dans les pires moment de tensions ils avaient renoncé à risquer d'en rallumer une, avant même d'y penser tant ils savaient ce que ce serai avec le nucléaire ...... pas ce gamin !
Max Maes
Continuer le dialogue est une chose mais faire profiter les russes de ses compétences et ainsi renforcer leur puissance, c'est autre chose. Il faut avoir un minimum de rigueur morale quan même.
Abadie
Ce type est à bannir, il faudrait le déchoir de sa nationalité française, qu'est-ce qu'il ne ferait pas pour le fric....
Christian Méda…
Je ne suis absolument pas surpris par la position de M. Proglio, elle est conforme à toute sa carrière et à son mental. HEUREUSEMENT qu'on lui a interdit l'entrée chez Thalès.
Th.Bretin
Je vous invite à écouter le podcast de l'émission Affaires Sensibles du 24 juin 21 qui a été diffusé sur France Inter avec pour titre " Fiction : Suspicion"... Qui relate l'histoire de Maureen Kearney ancienne déléguée syndicale chez Areva. Cela permet de mieux comprendre le comportement actuel (et passé) de cet individu en particulier et la capacité de certaines élites à donner pour une bouchée de pain nos coins à champignons.

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