Le prix du pétrole baisse, compte tenu des incertitudes sur les sanctions américaines

  • Connaissance des Énergies avec AFP
  • parue le
Derrick de pétrole

Les cours du pétrole reculent légèrement lundi, après leur forte hausse la semaine dernière liée aux sanctions annoncées par Donald Trump sur des groupes pétroliers russes, le marché soupesant encore la fermeté avec laquelle elles seront appliquées.

Un impact « tout simplement incertain »

"L'impact de ces nouvelles sanctions sur les flux de pétrole reste tout simplement incertain", note les analystes de Morgan Stanley.

Vers 10:40 GMT (11:40 à Paris), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en décembre, perdait 0,96% à 65,31 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison le même mois, reculait de 0,99% à 60,89 dollars.

Les États-Unis ont annoncé la semaine dernière des sanctions contre deux géants du secteur des hydrocarbures russes, Rosneft et Lukoil qui ont vendu "plus de 400 000 barils par jour (b/j) de pétrole brut russe transporté par voie maritime à la Chine" et "près de 1,1 million de b/j à l'Inde" depuis le début de l'année selon les analystes de DNB Carnegie.

Le but de la Maison Blanche est clair : réduire les exportations russes de pétrole pour amputer la manne financière de la Russie et la conduire à la table des négociations pour un cessez-le-feu en Ukraine.

Mais "la Russie est passée maître dans l'art de contourner les sanctions, et la question clé est désormais de savoir avec quelle fermeté les États-Unis appliqueront les nouvelles mesures", précise Arne Lohmann Rasmussen, analyste chez Global Risk Management.

Pour que les mesures soient efficaces, Washington devrait notamment appliquer les sanctions secondaires sur les institutions financières étrangères participant à des transactions avec Rosneft et Lukoil, comme prévu dans le texte publié par le Trésor américain.

Garantir l'accès aux terres rares de Chine

Or, en parallèle, Donald Trump doit rencontrer jeudi le président chinois Xi Jinping pour résoudre les tensions commerciales avec la Chine, et "pour Trump, garantir l'accès aux terres rares (pour les États-Unis, ndlr) semble être une priorité plus importante" que d'interdire à la Chine d'acheter du brut russe, estime Arne Lohmann Rasmussen.

Par ailleurs, huit membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+) doivent décider dimanche de leurs quotas de production pour le mois de décembre.

Sous l'impulsion de l'Arabie saoudite, le groupe a considérablement augmenté sa production depuis le mois d'avril, créant une croissance de l'offre supérieure à celle de la demande sur les marchés.

Ajouter un commentaire