Libye: reprise des exportations depuis un terminal pétrolier (compagnie)

  • AFP
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La Compagnie nationale libyenne de pétrole (NOC) a annoncé lundi la reprise des exportations depuis le terminal pétrolier de Zawiya (ouest) et de la production sur le plus grand champ pétrolier du pays, suspendues après le "sabotage" d'un pipeline.

La NOC a annoncé dans un communiqué publié sur son site internet "la levée de la force majeure sur le chargement de brut au terminal de Zawiya", décrétée samedi à cause de la fermeture d'une vanne sur un pipeline reliant le champ pétrolier d'al-Charara (sud-ouest) au terminal, situé à 45 kilomètres à l'ouest de Tripoli. La production du champ d'al-Charara avait également été suspendue.

L'état de "force majeure" est une mesure invoquée dans des circonstances exceptionnelles qui permet une exonération de la responsabilité de la NOC en cas de non-respect des contrats de livraison de pétrole.

Dimanche soir, "les techniciens de la NOC et de la compagnie Akakus (qui gère le champ d'al-Charara, ndlr) ont pu localiser une vanne fermée sur le pipeline (...) et l'ont rouverte", a indiqué la NOC sur sa page Facebook.

"Les techniciens ont vérifié toutes les vannes du pipeline", long de plus de 900 km, a précisé la NOC.

La compagnie avait fait état samedi de la fermeture de vannes "par un groupe non identifié" et affirmé que les responsables seraient identifiés et poursuivis en justice pour cet "acte criminel".

Le champ d'al-Charara produit 315.000 barils par jour, soit près d'un tiers de la production globale libyenne, selon la NOC.

Situé dans la région d'Oubari, à environ 900 km au sud de Tripoli, il est géré par la compagnie Akakus, une joint-venture entre la NOC, l'espagnol Repsol, le français Total, l'autrichien OMV et le norvégien Statoil.

La production des champs pétroliers de l'ouest de la Libye est régulièrement arrêtée en raison de blocages imposés par des milices faisant office de gardes des installations pétrolières, pour réclamer des rémunérations ou pour des motivations politiques.

Plongée dans le chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est dirigée par deux entités rivales: le Gouvernement d'union nationale (GNA, basé à Tripoli) et reconnu par l'ONU, et un cabinet parallèle installé dans l'est et soutenu par le puissant maréchal Khalifa Haftar.

Début février 2019, l'Armée nationale libyenne (ANL) autoproclamée du maréchal Haftar, qui mène une offensive sur Tripoli depuis le 4 avril, s'était emparée sans combats d'al-Charara dans le cadre d'une opération militaire dans le sud du pays.

La NOC avait conditionné la reprise de la production au départ des groupes armés du champ pétrolier, ce qui a eu lieu début mars.

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