Nucléaire : EDF décèle une grosse fissure sur une soudure d'un circuit de secours de Penly 1

  • Connaissance des Énergies avec AFP
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EDF a découvert une fissure plus importante qu'attendu sur une soudure d'un circuit de secours d'un réacteur à l'arrêt, Penly 1, en Seine-Maritime, un nouveau problème pour l'électricien dont le parc nucléaire est lourdement perturbé depuis 2021 par ces phénomènes.

Dans une note, passée inaperçue jusqu'à sa médiatisation mardi par le site Contexte, EDF a indiqué avoir décelé un "défaut significatif de corrosion sous contrainte" sur une conduite de secours servant à refroidir le réacteur en cas d'urgence. Le défaut a été mis au jour lors d'"expertises métallurgiques" sur "une soudure déposée en janvier", selon cette note publiée le 24 février sur le site internet du groupe.

EDF précise que "l'analyse se poursuit" et "sera soumise à l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) pour instruction et approbation". Le défaut concerne Penly 1, l'un des réacteurs à l'arrêt dans le cadre du vaste programme de contrôle de corrosion sous contrainte.

La découverte fortuite de ce phénomène en octobre 2021 avait forcé EDF à arrêter de nombreux réacteurs pour des opérations de contrôle et de réparations de grande ampleur, contribuant aux pertes colossales enregistrées par l'électricien en 2022. EDF a décidé d'effectuer des contrôles doublés parfois de réparations pour 16 des 58 réacteurs de son parc nucléaire, les plus récents et considérés comme les plus sensibles à la corrosion sous contrainte. Jusqu'ici, il n'était question que de micro-fissures, de l'ordre de quelques millimètres.

Mais selon plusieurs sources interrogées par Contexte, "la fissure découverte par EDF est massive: 23 millimètres sur un tuyau de 27 millimètres". "Ce qui est nouveau (...) c'est la profondeur de la fissure", indique à l'AFP Yves Marignac, expert en énergie et membre des groupes permanents d'experts de l'ASN.

La tuyauterie aurait pu être fragilisée par une opération de réparation visant à "réaligner" des circuits, au moment de la construction du réacteur.

Selon EDF, "cette soudure avait été doublement réparée lors du premier montage du circuit à la construction". "Ce défaut significatif de corrosion sous contrainte a été vraisemblablement généré par ces opérations ciblées de double réparation lors du premier montage des tuyauteries", admet l'exploitant dans sa note.

La centrale de Penly, composée de deux réacteurs, a été mise en service entre 1990 et 1992. Elle fait partie de la série des réacteurs les plus puissants, dit "P'4", d'une puissance de 1 300 MW. Pour Yves Marignac, "le fait que des fissures plus importantes soient possibles pose la question du maintien en fonctionnement des 6 réacteurs de même type P'4" en attendant leur réparation préventive, annoncée en décembre par EDF pour courant 2023.

Commentaires

Rochain Serge
Inutile de jeter de l'huile sur le feu avec ces articles à répétition sur le sujet. De toutes les façons on n'a aucun choix à propos de l'ancien nucléaire, on en a besoin dans l'attente de la solution de remplacement. Alors il faut le faire fonctionner au moins 15 ans que ce soit pour du renouvelable ou le nouveau nucléaire.
Brigitte Bertin
Pour diminuer la pression, il faut juste diminuer les besoins en électricité au lieu de les augmenter! Seulement voilà, la feuille de route est fixée par l'UE qui copie celle des US qui entendent devenir leader mondial de la transition énergétique. En France, comme dans la plupart des pays européens, les besoins énergétiques majeurs sont le chauffage et la mobilité. Vouloir remplacer le gaz et les carburants par de l'électricité est une folie. Le soit-disant découplage de la croissance et des besoins énergétiques est une farce. Nous allons le payer très cher, dans tous les sens du terme. Sur le plan environnemental d'abord, ensuite sur le plan socio-économique. L' artificialisation du monde s'accélère. Espérons que le changement climatique aura le dernier mot....

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