Obligatoire en 2024, le tri à la source des biodéchets des ménages aura un coût

  • Connaissance des Énergies avec AFP
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Le tri à la source des déchets alimentaires, épluchures et autres restes de table, bientôt obligatoire en France, va créer un surcoût de collecte et de traitement évalué pour la première fois dans une étude à 7 à 22 euros par an et par habitant.

L'étude, présentée mercredi par la Confédération des métiers de l'environnement, examine plusieurs scénarios selon que l'on habite à la campagne ou en ville, dans une grande ou une petite commune, ou que les ordures sont collectées devant la porte ou en points d'apport volontaires.

Une fois ramassés, comme le font à titre pilote une centaine de collectivités en France, ces biodéchets ont vocation à être valorisés pour produire des fertilisants ou du biogaz.

Une loi de 2020 prévoit que tous les particuliers devront disposer d'une solution pratique de tri de leurs biodéchets au 1er janvier 2024. Ces biodéchets représentent environ un tiers des ordures actuellement non recyclées.

"Il y a des coûts mais, en face, des économies et potentiellement des recettes", assure Anne Le Guennec, présidente de la Confédération des métiers de l'environnement (CME) qui fédère 530 entreprises issues elle-mêmes de trois fédérations (Fnade, Sefic et Federec).

Directrice générale des activités Recyclage du groupe Veolia, Mme Le Guennec concède qu'il est "illusoire" de penser que le changement se fera "du jour au lendemain sans moyen complémentaire" même si c'est "faisable" et que "le bénéfice attendu en vaut la peine".

Les collectivités locales "sont très sensibles au sujet car elles voient arriver une réglementation et s'interrogent sur la façon de la mettre en œuvre", ajoute-t-elle.

L'étude formule diverses recommandations pour lever les freins à cette nouvelle collecte différenciée.

Elle suggère notamment aux collectivités de remettre à plat leur circuit de ramassage des ordures avec des gisements d'économie à la clé et de veiller à ce que le geste de tri soit le plus possible facilité et harmonisé avec le tri sélectif déjà en vigueur localement.

À l'adresse des pouvoirs publics, l'étude suggère une révision des tarifs d'achat du biogaz et sollicite un changement de la réglementation pour faciliter le mélange des déchets alimentaires avec les déchets verts ou les déchets agricoles.

"Le tonnage de biodéchets par territoire permet rarement d'amortir une installation dédiée", argumente l'étude.

 

Commentaires

EtDF
"Il y a des coûts mais, en face, des économies et potentiellement des recettes", assure Anne Le Guennec, directrice générale des activités Recyclage du groupe Veolia, Mme Le Guennec concède qu'il est "illusoire" de penser que le changement se fera "du jour au lendemain sans moyen complémentaire" même si c'est "faisable" et que "le bénéfice attendu en vaut la peine". Le coût pour le citoyen, le bénéfice pour Véolia, tout va bien est a morale est sauve. Il y a quand même des municipalités ou des communautés de communes,qui réconcilient coûts et recettes citoyen(ne)s..
Albatros
Débilité profonde. La gestion des déchets est strictement dépendante des infrastructures de leur élimination présentes à l'échelle locale. Perso, j'ai un jardin : aucun déchet végétal n'échappe à mon compost, et dans mon bled, il y a un excellent incinérateur générateur de chaleur qui crame le reste. Ce n'est pas possible partout (centres des grandes villes, par exemple). Le territoire n'est pas uniforme et la gestion des déchets demande une approche locale et intelligente et non pas centrale et débile.
regis
Hum.."L'Europe" est de nouveau génératrice d'une nouvelle Usine à Gaz (..Bio, le gaz..Hume_Hume..).. Après, l'on s'étonnera que les citoyens sont "anti-Européens" (en fait anti crânes d'oeuf totalement coupés des réalités du quotidien..)..

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