Une mission sur les freins à l'électrification de l'industrie confiée à un député

  • Connaissance des Énergies avec AFP
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Le ministère de l'Économie a chargé le député du Haut-Rhin Raphaël Schellenberger (non inscrit) de conduire à partir de janvier 2026 une mission de six mois "sur l'identification et la levée des freins à l'électrification des industries", l'un des leviers de leur décarbonation, a appris mercredi l'AFP auprès de l'élu.

Le choix du ministre de l'Économie Roland Lescure, également chargé des portefeuilles de l'énergie et de l'industrie, s'est porté sur ce député pronucléaire et sensibilisé aux questions énergétiques pour avoir présidé en 2022-23 une retentissante commission d'enquête parlementaire sur la perte de souveraineté énergétique de la France.

A l'époque, la France sortait d'une crise majeure après la détection d'un problème de corrosion dans le parc nucléaire, qui avait conduit à arrêter une grande partie du parc nucléaire, menaçant le pays d'être plongé dans le noir. Depuis, la situation a changé: la production électrique s'est redressée mais pas la consommation qui reste 6% inférieure à la période d'avant-Covid.

Malgré les atouts de la France qui dispose d'une "électricité abondante, compétitive et largement décarbonée", du fait de la place historique du nucléaire, "l'électrification du pays progresse à un rythme insuffisant", souligne M. Lescure dans ce courrier daté de mardi et consulté par l'AFP.

Or, poursuit le locataire de Bercy, "les projets industriels représentent un potentiel important" pour utiliser cette électricité disponible.

Le gestionnaire du réseau de haute tension RTE a ainsi identifié "50 projets industriels qui, en cas de décision finale d'investissement, pourraient entraîner une hausse significative de la demande d'électricité de l'industrie française", fait valoir le ministre.

Dans son bilan prévisionnel actualisé le 9 décembre, RTE, gardien de l'équilibre électrique national, a abaissé ses prévisions de la consommation électrique d'ici 2035, en soulignant le retard pris en France pour électrifier les transports, les logements et l'industrie encore trop dépendants des importations d'énergies fossiles.

Face à une situation de surcapacités électriques, temporaire, mais qui pourrait être synonyme de surcoûts en cas de prolongation, RTE estime qu'il est plus économique et efficace d'accélérer en France la consommation électrique dans les secteurs qui n'en consomment pas encore, et dès maintenant, plutôt que de mettre un coup de frein sur les énergies renouvelables terrestres.

Le député est notamment invité à "examiner les contraintes réglementaires liées au droit de l'urbanisme, étudier les éventuels freins liés au droit de l'environnement" ou encore "les modalités de raccordement électrique pour ces nouvelles installations".

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