- Connaissance des Énergies avec AFP
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Le groupe pétrolier américain Chevron prévoit de pomper "une quantité limitée de pétrole" en août au Venezuela en vue de l'exporter aux États-Unis, a indiqué vendredi Mike Wirth, son patron, lors d'une audioconférence.
Plus gros producteur étranger au Venezuela
"Ce mois-ci, il semble qu'une quantité limitée de pétrole va commencer à arriver aux États-Unis depuis les opérations au Venezuela dans lesquelles nous avons des intérêts, dans le respect de la politique de sanctions américaine", a expliqué M. Wirth, en marge de la présentation des résultats du deuxième trimestre.
Le président vénézuélien Nicolas Maduro a annoncé le 24 juillet que Chevron avait été autorisé par le gouvernement américain à redémarrer ses opérations d'extraction dans le pays, après la révocation de sa licence en février par le président Donald Trump.
Quelques semaines plus tard, il a révoqué celles des autres multinationales dont le Français Maurel & Prom, l'Espagnol Repsol et l'Italien ENI. Tous devaient cesser leurs opérations avant le 27 mai.
Chevron avait néanmoins été autorisé à assurer la maintenance de ses installations. Il avait reçu en novembre 2022 le feu vert du président de l'époque, Joe Biden, de reprendre de façon limitée ses activités au Venezuela. Elles avaient été interdites après des sanctions contre Caracas édictées lors du premier mandat de Donald Trump.
Chevron n'avait pas, jusqu'ici, confirmé les déclarations de Nicolas Maduro. Selon ce dernier, au cours des derniers mois, son pays "a augmenté sa production pétrolière de 12% grâce à ses propres efforts".
Le Venezuela produit un peu plus d'un million de barils de brut par jour. La part de Chevron est de quelque 200 000 barils quotidiennement, faisant de lui le plus gros producteur étranger.
Le pétrole vénézuélien « très recherché »
Mike Wirth a relevé vendredi que l'or noir vénézuélien était "très recherché" aux États-Unis, où des raffineurs situés sur les côtes du Golfe du Mexique ont adapté leurs installations pour traiter ce brut, plus lourd et contenant davantage de soufre que la production d'autres champs.
Le flux sera limité mais "permettra (...), à la marge, de couvrir certaines dettes envers nous et, avec le temps, nous espérons continuer à les récupérer", a poursuivi M. Wirth.
Caracas et Washington entretiennent des relations tendues depuis des années. Les deux pays n'ont plus de relations diplomatiques depuis 2019, quand les États-Unis avaient contesté la réélection de M. Maduro jugée irrégulière par la communauté internationale.
Les États-Unis ont imposé des sanctions économiques et un embargo pétrolier au pays sud-américain. Des canaux de discussions restent toutefois ouverts, comme le montre la libération récente de prisonniers américains par le Venezuela dans le cadre d'un échange avec des dizaines de migrants vénézuéliens emprisonnés au Salvador après leur expulsion des États-Unis.
Le Venezuela était en 2024 le quatrième fournisseur de pétrole des États-Unis, derrière le Canada, le Mexique et l'Arabie saoudite, selon l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA).