Situation énergétique de la Turquie en 2017

  • Source : EIA

Avec ses détroits entre la mer Noire et la mer Méditerranée (Bosphore et Dardanelles), la Turquie constitue un point de passage majeur pour le transport d’hydrocarbures. Plus de 2 millions de barils par jour (Mb/j) de pétrole brut et de condensats ont notamment transité par cette voie maritime en 2015. Le projet de gazoduc Turkish Stream(1), actuellement en discussion, pourrait renforcer ce rôle de « hub » de la Turquie.

Dans cette note de synthèse en anglais publiée le 2 février, l’EIA américaine (Energy Information Administration) souligne ainsi la situation énergétique stratégique de la Turquie, à la frontière de zones très riches en gaz et en pétrole (Moyen-Orient et pays de l’ex-Union soviétique) et des importateurs européens.

La Turquie est elle-même un grand importateur d’énergie et notamment de pétrole, sa production intérieure ne couvrant que près de 7% des besoins nationaux. L’Irak et l’Iran sont les principaux fournisseurs de pétrole de la Turquie tandis que la Russie compte à elle seule pour plus de la moitié des importations turques de gaz (la Turquie constitue le 2e principal marché du gaz russe après l’Allemagne).

Cette forte dépendance énergétique rend la Turquie vulnérable face aux ruptures d’approvisionnement. En outre, la consommation d’énergie augmente rapidement dans le pays et approche désormais, pour le gaz naturel, du niveau maximum d’importations par les infrastructures existantes (gazoducs et GNL). Pour remédier à cette fragilité, le pays prévoit entre autres d’augmenter ses capacités de stockage dont le niveau n'équivaut actuellement qu’à 5% des importations annuelles de gaz (contre 20% en moyenne pour l’Union européenne).

Une diversification du mix électrique turque est également envisagée afin de permettre un déploiement à plus grande échelle des énergies renouvelables (non abordé par l’EIA dans cette note). A l’heure actuelle, l’hydroélectricité compte encore pour la très grande majorité de la contribution des renouvelables (17% de la production électrique turque). A l’horizon 2023, la Turquie a pour objectif de produire au moins 30% de son électricité à partir des différentes énergies renouvelables(2), en exploitant notamment davantage les gisements éolien et géothermique du pays(3).

La Turquie compte enfin développer un parc nucléaire sur trois sites (Akkuyu sur la côte méditerranéenne, Sinop sur la mer Noire et un troisième donc l’emplacement reste à préciser). La centrale d’Akkuyu, construite et exploitée par le russe Rosatom, sera constituée de 4 réacteurs de 1 200 MW et pourrait entrer en service à l’horizon 2022. La centrale de Sinop, dont la construction pourrait commencer cette année, sera exploitée par le groupe français Engie, dont la filiale Electrabel est déjà en charge du parc nucléaire belge.

Lire l'étude :
Énergie en Turquie
Sources / Notes
  1. Un temps gelé, ce projet de gazoduc traversant la mer Noire (entre la Russie et la Turquie) fait l'objet de nouvelles discussions depuis l’été 2016.
  2. « Turkey’s energy profile and strategy », Ministère turc des affaires étrangères 
  3. Informations de l'Irena sur la Turquie

Site de l’EIA 

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