« Nous sommes prêts » : pourquoi le gaz de ce pays n’arrive pas encore en Europe

  • Connaissance des Énergies avec AFP
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Drapeau du Turkmenistan

Le Turkménistan, l’un des principaux producteurs mondiaux de gaz, a réaffirmé vendredi sa capacité à fournir le marché européen, tout en soulignant les défis logistiques qu’implique un tel projet. Celui-ci nécessiterait en effet la construction d’un gazoduc reliant l’Asie centrale à l’Europe via la mer Caspienne.

4e ou 5e réserves mondiales au monde

« Nous restons déterminés à diversifier nos routes d’exportation, notamment par la voie transcaspienne vers l’Europe », a déclaré à l’AFP Maksat Babaïev, président de l’entreprise publique Turkmengaz et ministre du Gaz, en marge d’un forum énergétique organisé à Achkhabad, la capitale. 

Le Turkménistan possède, selon les estimations, les quatrièmes ou cinquièmes réserves mondiales de gaz naturel, qu’il exporte presque exclusivement vers la Chine. Mais ce pays, parmi les plus fermés du monde, cherche aujourd’hui à ouvrir de nouveaux débouchés, alors même que plusieurs pays européens, dont récemment la Hongrie, manifestent leur intérêt. 

« Nous sommes prêts. Nous pouvons vendre du gaz à la frontière. Le gazoduc est-ouest (qui traverse le Turkménistan), avec sa capacité annuelle de 30 milliards de mètres cubes, pourrait être mobilisé pour l’approvisionnement de l’Europe », a précisé M. Babaïev. 

Une hausse de la production attendue en 2025

Cela demeure toutefois insuffisant, car le gaz turkmène nécessiterait la traversée de la mer Caspienne au moyen d’un gazoduc encore inexistant afin de rejoindre le Caucase, d’où il serait acheminé vers l’Europe via la Turquie

Ce projet de gazoduc transcaspien, qui requiert des investissements considérables, suscite désormais un regain d’intérêt du côté européen. Les États membres cherchent en effet à réduire leur dépendance aux hydrocarbures russes à la suite de la guerre en Ukraine, et ne peuvent faire transiter le gaz turkmène ni par la Russie, ni par l’Iran, notamment à cause des sanctions en vigueur. 

Le ministre turkmène du Gaz a par ailleurs souligné, vendredi, que « la question de la délimitation de la mer Caspienne demeure ouverte », cette question restant particulièrement sensible, notamment avec l’Iran. 

Le responsable a également annoncé que la production de gaz dans cette ex-république soviétique devrait connaître une légère hausse en 2025, atteignant 80 milliards de mètres cubes. Enfin, Turkmengaz a fait savoir que les livraisons de gaz vers la Turquie via l’Iran, entamées en mars dernier, sont temporairement suspendues et reprendront une fois les problèmes techniques résolus.

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