La France refuse toute hausse de l'objectif européen sur les énergies renouvelables

  • Connaissance des Énergies avec AFP
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La France refuse que le plan de décarbonation 2040 de l'UE réhausse l'objectif de déploiement des énergies renouvelables, adopté en 2023 dans une directive que Paris veut voir remplacée par un texte traitant le nucléaire à l'égal de l'éolien et du solaire, selon une note consultée jeudi par l'AFP.

Liste de conditions

La France, qui n'a pas respecté ses objectifs de développement des renouvelables, mène depuis plusieurs années un bras de fer avec la Commission européenne pour faire reconnaître son mix électrique, parmi les plus décarbonés du continent grâce à son importante production d'origine nucléaire.

Dans une nouvelle étape de ce combat, fin avril, Paris a adressé à Bruxelles une liste de conditions qu'elle veut voir respecter avant de se prononcer sur l'objectif de la Commission de réduire les émissions de gaz à effet de serre de l'UE de 90% en 2040 par rapport à 1990.

Cet objectif 2040 fait l'objet de tractations très sensibles entre les 27 pays et la Commission, qui a dû repousser la présentation de sa feuille de route, désormais attendue "avant l'été". De son adoption dépend la feuille de route climatique que l'UE doit soumettre à l'ONU avant la COP30 de Belem (Brésil) en novembre.

Pour la France, entre autres conditions, "l'objectif 2040 doit s'accompagner d'un objectif de réduction de l'intensité carbone de l'énergie finale consommée en lieu et place d'un objectif EnR (énergies renouvelables, ndlr) européen".

42,5% de renouvelables d'ici 2030

"Seule la proposition d'une directive +énergie décarbonée+, ayant vocation à se substituer à la directive sur les énergies renouvelables et à toute nouvelle proposition d'objectif EnR européen, permettrait de garantir l'atteinte de nos objectifs climatiques ambitieux pour 2040", écrivent les autorités françaises dans cette note consultée par l'AFP et dévoilée par Les Echos.

La "neutralité technologique", prévue dans les traités européens et qui implique de ne pas privilégier une technologie sur une autre, est "condition sine qua non du rehaussement de notre ambition climatique", martèle le gouvernement français.

La directive sur les EnR, adoptée en octobre 2023, a fixé une cible de 42,5% de renouvelables dans la consommation énergétique de l'Europe d'ici 2030. Si la Commission était tentée de réviser ce chiffre à la hausse pour alimenter son ambition pour 2040, il faudrait en passer par une adoption à l'unanimité, souligne la France dans sa note.

La France, pays le plus "nucléarisé" au monde par habitant (56 réacteurs pour 68 millions d'habitants), est devenue le fer de lance européen de la relance de l'atome, à la tête d'une "alliance européenne du nucléaire" d'une douzaine de pays. Mais leurs ambitions se heurtent aux réticences d'autres pays dont l'Allemagne.

Commentaires

Goldorak
Personne n'a dit qu'on allait arreter de faire du renouvelable. Là ou il y a opposition, c'est sur la quantité. L'urgence actuelle en France, c'est de décarbonner et l'élec l'est déjà largement. Autant en profiter pour soutenir le remplacement éventuel de réacteurs dans le futur (ça arrivera forcément à certains) et de soutenir d'autres secteurs. Il y a d'énorme segments (déplacement, maison, tertiaire) à décarbonner et qui ont besoin de fonds.
Vincent
Le mix électrique de 450TWh d'aujourd'hui est déjà décarboné oui. Mais pour décarboner les secteurs dont vous parlez, qui consomment énormément de fossiles, il va falloir passer à 700TWh de prod élec d'ici 2040. Quelles sont vos solutions ? Il est nécessaire de raisonner à l'échelle du mix énergétique dans son ensemble, qui n'est absolument pas décarboné aujourd'hui. L'argument consistant à partir du mix électrique actuel ne tient pas, il sert uniquement à lutter contre le déploiement des énergies renouvelables, qui sont notre principal levier pour décarboner notre mix énergétique.
Silicate
la Chine et l'inde on consommé chacune un milliard de tones de charbon en 2023. Couvrir la France d'éoliennes intermitentes et panneaux solaires intermitant ne résoudra pas cette question. Cessons la culpabilisation carbonée.
Serge Rochain
Il est facile d'éccuser les autres afin de masquer ses propres lacune, surtout en ne soulignant que ce qui semble négatif chez LES AUTRES.... mais vous auriez tout aussi bien pu magnifier le positif comme le fait que la Chine, loin de ne rien faire pour diminuer les émissions de CO2, investissent chaque année, a eux seuls, dans le renouvelable plus que touts les autres états de la planète réunis, et que leur capacité de production d'"nergie renouvelable dépassent maintenant la production électrique issue des centrales à charbon ! https://www.goodplanet.info/2025/04/25/la-chine-annonce-que-sa-capacite-en-energie-eolienne-et-solaire-depasse-pour-la-premiere-fois-le-thermique/ https://www.connaissancedesenergies.org/afp/neutralite-carbone-la-chine-adopte-une-loi-sur-lenergie-quelques-jours-de-la-cop29-241108?utm_source=newsletter&utm_medium=fil-info-energies&utm_campaign=/newsletter/cde-aujourdhui-8-novembre-2024&sstc=u12444nl153971
CHOBLET
Le problème quand on parle de l'intermittance des EnR est qu'on ne parle souvent que d'une à la fois. Mais il faut toutes les associer: hydrolien (dont maritime tres peu exploite alors que nous avons 6000 kms de cotes), éolien, solaire, geothermique, biomasse, sans oublier le stockage d'électricité, de chaleur ou dynamique (par pompage ou remontée de charges) très peu développé, et tout cela sans risque majeur irreversible. A multiplier les centrales nucléaires on multiplie les risques pour l'environnement et la population, et pourtant on continue, encore et encore, à penser que c'est mieux pour nous, malgré le cout croissant d'entretien des anciennes centrales (plus elles vieillissent plus elles coûtent cher, comme nous du reste) qui s'ajoutera a la construction des nouvelles, qu'il faudra aussi entretenir à leur tour. Les centrales nucléaires ont des couts de plus en plus exorbitants qui s'ajoutent les uns aux autres, pour les construire, les entretenir et les démanteler (ce qu'on repousse toujours à demain, mais demain viendra!), sans parler des dechets qu'on ne peut recycler. Je croyais que les scientifiques nucleaires savaient ce qu'est une hyperbole, mais visiblement pas tant que cela, ou ont ils oublié leurs cours de mathématique? Quel bel heritage pour nos descendants!
Serge Rochain
Monsieur Choblet, nous sommes grandement d'accord et je partage votre vue sur le problème de la production d'énergie électrique, mais il me gène sur la fin que vous associez le corps scientifique à ce qui serait une incompréhension de sa part. Les scientifiques et le corps des ingénieurs ne parlent pas d'une même voix contrairement à ce que certains d'entre eux essaient de faire croire. Il est au contraire très divisé, et l'on pourrait noter une tendance importante chez les plus anciens favorables aux nucléaire et une tendance, inverse, donc plus favorable aux renouvelables chez les plus jeunes. Cela s'explique par le fait que les plus anciens ont fait carriere à l'époque où le nucléaire était la case par laquelle il fallait passer pour gagner ses gallons, c'était le domaine prestigieux où l'on découvrait toujours de nouvelles particules, le monde de l'infiniment petit grace aux colossales forces cachées dans l'atome. La plupart de ceux qui sont en fin de carrier ou déjà à la retraites ont ainsi fait un passage plus ou moins long dans l'Univers du nucléaire à qui ils doivent tout. Ils ne se sont donc jamais interessé à ce qui pouvait lui succeder si ce n'est un autre nucléaire, une autre branche du nucléaire et elles sont plurielles avec deux grandes promesses la réduction des sous produits de fission qui de dechet deviendrait de nouvelles sources mais bien plus difficiles à maitriser, un challenge à solutions elles même multiples et dont il faut choisir la bonne..... s'il en existe effectivement une meilleure que les autres, et sur lesquelles les tentatives ont déjà été nombreuses sans résultat...pour l'instant. Dans une autre voie très éloignée de cette derniere, à l'opposée de la fission des élements lourds, on trouve la fusion des éléments légers, mais là encore les difficultés sont nombreuses comme les solutions... mais le reulta plus lointain que pour la fission déjà bien connue, au moins dans ses bases les plus rustiques. Bref, ce fut un monde dans lequel partant de rien il a été facile de produire rapidement du résultat...mais de moins en moins au fur et à mesure que les resultats étaient atteints, les plus faciles. Le spectaculaire s'est vite effacé devant les difficultés à progresser, conduisant à ne plus être la voie royale pour se faire un nom dans le monde de la science. les plus anciens doivent tout au nucléaire, pas les plus jeunes. les préférences scientifiques changeront fatalement, car les hommes sont mortels même ceux qui se parent d'un titre d'immortel. Serge Rochain
ThB
Les scientifiques pro atome dont vous parlez sont plus proche de la fin que les scientifiques plus jeunes qui devront assumer l'égoïsme des anciens. Comment avoir une vision de long terme (sur 40/50 ans) si notre espérance de vie ne dépasse pas 25 ans? C'est cette génération (les boomers) qui a bénéficié de tous les avantages que nous ont procurés les énergies fossiles. Elle ne veut pas changer même à la marge son mode de vie. Cette génération n'arrive pas à imaginer une autre façon de vivre (tout aussi confortable) et s'accroche au nucléaire comme un homme à la mer à sa bouée. Je ne suis pas contre le nucléaire, mais avant de se lancer dans cette voie on fait en sorte que les économies d'énergie soient valorisées à leur juste valeur. Que la maitrise de l'intermittence soit étudiée. Pour maitriser l'intermittence il faudrait que des solutions soient apportées certaine vont dans le sens de l'optimisation de la production de l'énergie. Depuis 30 ans (au moins)les tarifs, modulables HP/HC, voir EJP maintenant Tempo, ont été créés pour digérer la production des centrales. Ces dernières ont une production d'énergie qui n'est pas aussi variable que nécessaire. Ces variations ont des conséquences néfastes sur la viabilité des centrales d'autant que la variabilité de l'équilibre du réseau est en forte augmentation Les ENR contribuent a cette variation, mais il est trop facile de jeter le bébé avec l'eau du bain. Pour coller à la production des centrales, pourquoi avoir inventé les tarifs réduits et pourquoi ils ne changent pas pour s’adapter à la production des ENR? Le faire serait peut-être (peut-être pas) mettre définitivement hors course le nucléaire?
GV
Merci à tous pour votre participation, voici le bilan du débat :
Serge Rochain s’est encore imposé comme leader incontesté du renouvelable, invaincu depuis maintenant 7 saisons consécutives. Ses arguments font toujours mouche et laissent groggy ses contradicteurs au premier rang desquels sirius, Jérôme RYCKEWAERT et PK font pâle figure et peinent à exprimer un point de vie crédible. Studer apparaît une fois de plus laminé et malgré les tentatives désespérées de Denis Margot pour défendre sa coqueluche (le nuke) ce dernier s’est encore retrouvé en position de faiblesse face au rouleau compresseur Rochain qui a réduit sa pensée déjà relativement pauvre, à néant.
Ici le Poste Central de CDE, à bientôt pour un nouveau débat animé !
Philippe Charles
Brillante synthèse GV. J’ajouterai simplement que notre vainqueur est aussi très doué en placement de produits dont il est lui-même l’auteur 😊
Malta Sagnier
C'est une victoire bien méritée tant il fait oeuvre de pédagogie en prenant sur son précieux temps pour répondre de manière détaillée et étayée à celles à ceux qui ont un avis différent, ou simplement aux intervenants novices sur le sujet.
Serge Rochain
Mon cher Philippe, vous y retrouveriez les arguments développés ici, et toujours accompagnés des preuves qui les justifie, une sorte de digest de plusieurs années de débats entre la raison démontrée et les dogmes affirmés.
Denis Margot
Ajoutons, depuis que le brillant Rochain et ses complices s’échinent à insulter leurs contradicteurs et à fournir des arguments foireux, que l’opinion publique en France (et même en Allemagne, qui l’eut cru ?) a largement viré de bord et qu’elle est maintenant favorable au N et à tous les avantages qu’il présente (malgré ses inconvénients). Bravo les pastèques et bravo Rochain, vos efforts n’auront pas été vains !
Hélène de la R…
Leurs efforts auront été d’autant moins vains que contrairement à ce que vous laissez entendre, ce sont essentiellement les ENRv qui se sont développées ces dernières années, énormément plus que le nucléaire. Mais après l’échec que vous avez subi lors de ces échanges par messages interposés, je comprends que vous soyez aigri, blessé dans votre orgueil, et prêt à tout pour avoir le dernier mot quitte à raconter n’importe quoi qui vous passe par la tête. Cordialement HDLR.
Denis Margot
@Madame la baronne. Merci de vous préoccuper de mon orgueil, j’en suis très flatté. Sachez cependant que les ENRi représentent moins de 13% de l’électricité en 2024 malgré les investissements colossaux qui y sont consacrés et malgré la priorité douteuse dont elles font l’objet devant le N. Le N assure encore 67% des besoins, mais a régressé avec la fermeture de Fessenheim et autres galanteries, cadeaux de vos amis écolos. Le mix français reste cependant excellent avec une moyenne annuelle de 33 g/kWh (electricitymap), loin, très loin devant votre idole tout ENRi allemand scotché sur un détestable 334 g, 1000% pire que le modèle français et certainement incapable de faire partie de la solution. Même le Danemark, l’exemple à suivre, fait pâle figure avec un médiocre 120 g. Je dis sans doute n’importe quoi, mais la réalité est têtue et il va vous être difficile de continuer à l’ignorer, mais j’observe que vos compétences en la matière sont grandes et que la réalité n’a sans doute pas tant d’importance à vos yeux. Cordialement, DM.
Hélène de la R…
@ Margot Je vous en prie, soyez économe de votre mépris, il y a trop de nécessiteux. Avec votre commentaire, je comprends mieux d’où vient votre vision étriquée et vos chiffres sélectionnés en mode cherry picking, vos œillères vous empêchent d’avoir une vision globale, le recul suffisant et nécessaire. Le changement climatique est une affaire mondiale, ce n’est donc pas les seules données de notre petit pays qu’il faut considérer. A l’échelle mondiale, la production mondiale d’électricité est assurée par du nucléaire à hauteur de 9,2 % et par des ENRv à hauteur de 30,2%. L’électricité de l’UE provenait à 47 % de sources renouvelables en 2024, selon le bilan publié par la Commission européenne en mars. C’est 3 points de mieux qu’en 2023, avec un pic historique dépassé en avril 2024, à 54 % de la consommation d’électricité européenne d’origine renouvelable. Alors en effet, les faits sont têtus ! Et cet écart grandit d’année en année. Mais ces données, je sais qu’elles vous dérangent, vous préférez donc les ignorer et choisir méticuleusement celles qui correspondent le mieux à votre idéologie. C’est mesquin et regrettable mais je ne désespère pas, vous êtes sur la bonne voie car c’est déjà un 1er pas de reconnaître que, je vous cite : « Je dis sans doute n’importe quoi ». Bien à vous, HDLR.
Serge Rochain
les pires insultes sont les allégations non démontrées dans un échange supposé honnête, et les arguments foireux ne sont jamais que ceux que vous ne pouvez pas réfutés, que l'opinion, qui ne vaut qu'une conviction, rejette des arguments n'a jamais démontré qu'elle soit une vérité, contrairement aux arguments qui résultent de cette vérité démontrée que les aveugles refusent de voir. Quant à l'Allemagne elle ne vire pas de bord et le nucléaire n'y reviendra jamais, vous n'avez qu'un nouveau chancelier qui, ayant toujours été pronucléaire, démontre simplement qu'il est incapable de revenir vers le nucléaire contre une opinion publique qui y est toujours hostile, il ne représente donc que lui même et promet de faire ce qu'il peut pour ne pas empécher la France de persister dans son erreur, laquelle n'est pas une erreur de la France mais de Macron.... deux tenant d'un pouvoir qui leur permet d'entrainer leur pays dans de mauvaises barques, sauf pour ce qui concerne l'Allemagne dont les rameurs le font a contre courant du souhait de leur chancelier
Serge Rochain
Insulter mes contradicteurs ? Que disiez vous Margot à propos de ce cucurbitacé ?

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